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US Open 2023 - Coco Gauff doit s'éloigner de l'ombre encombrante de Serena Williams

Cyril Morin

Publié 07/09/2023 à 00:29 GMT+2

Demi-finaliste face à Karolina Muchova ce jeudi, Cori Gauff est attendue au tournant pour sa première demi-finale à domicile. Depuis l'élimination d'Iga Swiatek, l'Américaine a la gueule d'une finaliste en puissance. A 19 ans, elle se rapproche du destin doré qui lui est promis depuis son apparition sur le circuit. Histoire d'épouser encore un peu plus la trajectoire de Serena Williams.

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Pas un tournoi Majeur où son nom ne lui revient pas aux oreilles. Pas une seule conférence de presse où l'ombre imposante de son idole ne plane pas au-dessus de sa tête. Il faut dire que Coco Gauff ne facilite pas la tâche aux amoureux de storytelling. Depuis son arrivée sur le circuit, elle est identifiée comme celle qui doit prendre la relève de Serena Williams. Depuis son arrivée sur le circuit, c'est une farandole de statistiques qui rapproche les deux femmes La dernière en date : Gauff est devenue la plus jeune joueuse américaine à rallier les demi-finales de l'US Open depuis… Serena et Venus Williams, évidemment.
Forcément, tentant de faire des rapprochements. Pourtant, entre Queen Serena et Princess Gauff, il n'y a pour l'instant un monde d'écart. En 1999, à 17 ans, Williams remportait son premier titre en Majeur, ici, à New York. En 2023, à 19 ans, Gauff dispute sa première demi-finale à l'US Open et espère pouvoir soulever son premier Majeur en carrière, après l'avoir touché du doigt à Roland-Garros l'an passé. L'enjeu pour elle est toujours le même : grandir à son rythme mais grandir quand même.
Les gens trouvent toujours de nouveaux chiffres pour nous rapprocher
Elle l'a très bien expliqué après sa qualification pour le dernier carré, après avoir été confronté à cette stat si parlante mais surtout si symbolique. "Partager cette stat avec elle, ça signifie beaucoup pour moi, a-t-il d'abord expliqué avant de désamorcer. Forcément, c'est la meilleure joueuse de tous les temps. Mais, vous savez, je suis à des années-lumière d'elle."
C'est peut-être justement parce qu'elle fut bombardée un peu vite dans ce costume de successeuse que Gauff a eu deux ans d'apprentissage après sa fantastique percée à Wimbledon en 2019. "C'est quelque chose auquel je suis très habitué, a-t-elle rappelé. Je ne vais pas venir ici devant vous et dire que je suis choquée. J'ai l'impression que beaucoup de statistiques se sont alignées sur elle, et que les gens trouvent toujours de nouveaux chiffres pour nous rapprocher. J'ai été la première adolescente en quarts et maintenant en demi-finales, alors j'imagine que si je gagne, ce sera comme pareil pour la finale. Ça sera toujours comme ça".
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Signe qu'elle a mûri, Gauff n'est plus du genre à s'arrêter sur ces chiffres qui ont pu parfois la déstabiliser. "Je ne prends rien pour acquis, a-t-elle conclu sur le sujet. Serena est mon idole, je pense que si vous m'aviez dit quand j'étais plus jeune que je serais dans les mêmes lignes statistiques qu'elle, j'aurais paniqué. J'essaie toujours de ne pas trop y penser, parce que je ne veux pas me prendre la tête ou me mettre la pression".

Muchova, test tennistique parfait

La pression, pourtant, c'est bien elle qui l'aura ce jeudi. Parce que la défaite d'Iga Swiatek a redirigé tous les regards vers elle dans ce haut de tableau et parce que New York espère pouvoir célébrer un champion ou une championne américaine ce week-end. Ce statut, c'est déjà un gros obstacle à passer. Mais l'identité de son adversaire, Karolina Muchova et son tennis varié, ajoute à la difficulté de la tâche.
"Moi, je dis attention !, a d'ailleurs alerté notre consultant Mats Wilander. Même si Coco l'a battu à Cincinnati, Muchova a un jeu qui lui permet de s'adapter à toutes les situations. Elle peut jouer risqué puis changer de stratégie si elle réalise que ça ne marche pas, de faire quelque chose de complètement différent. Il va vraiment falloir qu'elle se triture les méninges face à Muchova".
Sa gestion bluffante de l'ouragan Ostapenko a prouvé qu'elle avait passé un cap dans l'approche tactique de ses matches. "Pour moi, c'est une opportunité à ne pas manquer pour elle, même à 19 ans", conclut Wilander. Même en cas d'échec, rien ne sera définitif à son âge. En somme, il ne sera pas encore l'heure de dire que c'est trop tard. Mais il n'est jamais trop tôt…
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