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US Open 2023 | Gaël Monfils sans pression : "Si je me fais déchirer, ça ne surprendra personne"

Maxime Battistella

Mis à jour 31/08/2023 à 20:56 GMT+2

Dans la foulée d'une tournée américaine qui a consacré une forme de renaissance, Gaël Monfils a gagné son premier match à l'US Open depuis deux ans. Exposé par son classement à un 2e tour très compliqué jeudi contre Andrey Rublev, numéro 8 mondial, le Français n'a rien à perdre et un leitmotiv : profiter. Car il sait que les occasions de revenir à Flushing Meadows ne seront plus très nombreuses.

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Dans le paysage du tennis français actuel, il a une place à part. Gaël Monfils a beau ne pas être tête de série dans cet US Open contrairement à ses compatriotes Ugo Humbert (éliminé au 1er tour) et Adrian Mannarino – il en est même très loin, à sa 162e place actuelle –, il monopolise toujours l'attention et ce pour deux principales raisons. D'abord parce que quand il joue, il se passe tout le temps quelque chose et c'est souvent spectaculaire. Ensuite parce que dans son état de forme actuel, il représente un danger pour à peu près tout le monde sur le circuit, à l'exception de Novak Djokovic et sans doute de Carlos Alcaraz.
Joueur atypique, spécial, qui marche beaucoup à l'affect et à la confiance, La Monf' a retrouvé en trois semaines un niveau de jeu moyen solide avec des pointes qui lui permettent de regarder dans les yeux le Top 20 voire le Top 10 mondial. Son 1er tour mémorable à Roland-Garros contre Sebastian Baez était un signe avant-coureur de ce retour en grâce. A l'époque, il avait été frustré par une blessure au poignet gauche qui l'avait empêché de tenter sa chance contre Holger Rune, l'un des dix meilleurs joueurs du monde. Un peu plus de trois mois plus tard, il se retrouve dans une position assez similaire puisque Andrey Rublev, 8e à l'ATP, l'attend jeudi au 2e tour.

Athlète toujours exceptionnel au corps d'argile

Cette fois, Monfils aura selon toute vraisemblance l'occasion de se jauger à ce niveau au meilleur des cinq sets, même si une chute malencontreuse contre Taro Daniel lui a furieusement rappelé sa frustration parisienne. "Je vais dire la vérité, je me suis fait mal au poignet, celui qui avait été touché à Roland-Garros. La différence, c'est que cette fois, je suis strappé, a-t-il confié devant la presse. C'était le seul truc qu'il ne fallait pas que je fasse. J'espère que je n'ai pas trop mis de pression sur le poignet, j'ai mis les deux mains... Le poignet est un peu engourdi, mais je pense que le strap m'a beaucoup aidé et j'espère que ça ira bien. Mais j'ai confiance."
C'est tout le paradoxe Monfils, a fortiori à ce stade avancé de sa carrière : il reste un athlète exceptionnel, avec une vitesse de déplacement et une détente verticale peut-être uniques sur le circuit, mais cette belle mécanique est bien fragile, comme menaçant de se gripper au moindre grain de sable. Il a d'ailleurs avoué avoir puisé physiquement pour se sortir de ce 1er tour. Reste que s'il parvient à bien récupérer dans les mêmes dispositions que ces dernières semaines, alors Rublev a du souci à se faire.
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La marche Holger Rune aurait probablement été trop haute du côté de la Porte d'Auteuil, mais Monfils aborde cette autre montagne avec de solides références. En préparation à Washington, Toronto puis Cincinnati, il a gagné pas moins de 7 matches dont 5 contre des membres du Top 30 : Alexander Bublik (25e), Christopher Eubanks (29e), Stefanos Tsitsipas (4e), Cameron Norrie (15e) et Alex de Minaur (12e). Dans le même temps, Rublev a perdu d'entrée au Canada et dans l'Ohio, ne renouant avec le succès sur dur que lors de son 1er tour à Flushing Meadows contre Arthur Cazaux.
Si je perds, je suis avec ma fille, si je gagne, c'est cool aussi
L'opportunité de créer la surprise est donc réelle, même si battre un Top 10 au meilleur des cinq sets représente un autre défi que sur le format court (ce serait une première entre eux, les deux hommes sont à égalité 1 victoire partout en deux manches gagnantes, NDLR). Alors autant ne pas se mettre de pression pour donner sa pleine mesure. "Je prends ce qui vient. Je vais jouer un mec qui est top 10 avec un tennis incroyable, qu'est-ce que je peux dire de plus... Il arrive tôt dans le tableau. C'est un gros match et je vais faire le maximum. C'est du bonus. Et si je me fais déchirer, ça ne surprendra personne", a-t-il encore observé, lucide.
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Père de la petite Skaï dont il est privé depuis plusieurs semaines sur cette tournée américaine, Monfils a revu ses priorités depuis quelques mois. Toujours compétiteur dans l'âme, le tennis est cependant logiquement passé au second plan et les défaites lui font moins peur. D'une certaine manière, quoi qu'il arrive jeudi, il en ressortira gagnant et heureux.
"Je vais jouer la veille de mon anniversaire. J'aurai 37 ans le lendemain. Si je perds, je suis avec ma fille, j'aurai quand même fait une bonne tournée, ça ne va pas changer ma vie. Si je gagne, je célèbre mon anniversaire à New York, un peu trop loin de ma fille, mais j'ai battu un top 10, c'est cool aussi. Les deux scénarios me vont. La seule chose que je ne maîtrise pas, mais j'en ai envie, c'est de sortir un gros match. Mais je ne pars pas défaitiste", a-t-il résumé.
Finalement, l'ex-numéro 1 français n'a rien à perdre et il n'en est que plus dangereux. Dans cet état d'esprit et avec sa confiance actuelle, battre Rublev serait une sacrée performance mais certainement pas un exploit. Et c'est peut-être ce qui fascine le plus chez lui. Alors carpe diem, car le showman préféré des Américains n'est pas éternel.
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