US Open - Encore une énorme sensation : Novak Djokovic éliminé par Alexei Popyrin au 3e tour (6-4, 6-4, 2-6, 6-4)

La foudre n'en finit plus de s'abattre sur New York. Au lendemain de l'élimination de Carlos Alcaraz au 2e tour de l'US Open, c'est le tenant du titre Novak Djokovic qui a pris la porte vendredi soir au 3e, terrassé par Alexei Popyrin en 3h20 de jeu (6-4, 6-4, 2-6, 6-4). Le Serbe, champion olympique à Paris, va terminer l'année sans titre en Grand Chelem, une première depuis 2017. L'Australien, lui, affrontera Frances Tiafoe en huitièmes de finale.

On ne peut pas dire qu'on n'était pas prévenu. D'un côté, Novak Djokovic, fraîchement titré aux JO, n'était pas impérial depuis le début de la quinzaine new yorkaise. De l'autre, Alexei Popyrin s'était imposé comme l'un des tubes de l'été, grâce à une progression qui lui a permis de remporter le Masters 1000 de Montréal, son premier titre majeur en carrière. Et puis, il y avait une certaine récurrence à voir ces deux hommes s'affronter en Grand Chelem cette année. C'était déjà arrivé deux fois, pour deux victoires de Djoko en quatre sets. A chaque fois dans des rencontres disputées.

Le numéro 2 mondial l'avait annoncé : il savait que son adversaire avait progressé. Ce n'était peut-être qu'une formule de politesse, mais cela s'est vérifié de manière spectaculaire sur le court Arthur Ashe. Le 28e joueur mondial a commencé par sauver cinq balles de break à 2-3 dans la première manche. Comme un avant-goût du mental d'acier qu'il allait afficher vendredi. Puis il a enchaîné huit points pour breaker blanc et conclure ce premier set dans un nouveau jeu immaculé. Comme une confirmation que la soirée allait être intense.

Le deuxième acte a été une sorte de copie du premier. Popyrin a continué de servir l'acier, Djokovic a beaucoup offert, même sur deuxième balle adverse, et l'Australien a une nouvelle fois réussi à conserver un break d'avance pour creuser son avance face à un "Nole" sans réaction, dans le jeu comme dans les attitudes. Celle-ci est enfin arrivée en début de troisième set, au moment où Popyrin s'est retrouvé en panne de premières balles. Un break d'entrée effacé dans la foulée, puis deux autres auxquels l'Australien n'a pu répondre : le match était enfin relancé.

C'est au quatrième set que cette rencontre a atteint son climax. Popyrin a effacé deux balles de break d'entrée, puis a encore semblé sur un fil au moment de recoller à 2-2. Le cinquième jeu, exceptionnel de qualité des deux côtés, a été un premier tournant : l'outsider du jour l'a conclu après plus de dix minutes par un énorme coup d'attaque sur le service du Serbe. L'homme aux 24 titres du Grand Chelem avait un premier genou à terre.

Il en a mis un deuxième quelques minutes plus tard, plombé par deux doubles fautes (sur 14 en tout !) au coeur d'un tournoi où il n'aura jamais vraiment su quoi faire de sa seconde balle. Djokovic a bien eu un sursaut d'orgueil et a tout de même débreaké une première fois. Mais Popyrin était en mission et n'a pas manqué sa seconde opportunité de servir pour le match. Après un ace sur deuxième à 5-4, 30/0, l'énorme surprise du jour a achevé son oeuvre et explosé de joie.

Il y a de quoi : il disputera son premier huiitème de finale en Grand Chelem face à l'Américain Frances Tiafoe, vainqueur de Ben Shelton plus tôt dans la journée de vendredi. Djokovic, lui, boucle une année noire dans les Majeurs du haut de ses 37 ans. L'essentiel était peut-être ailleurs pour lui, avec ce titre olympique. Mais la perspective d'un 25e GC attendra encore.