Federer garde son titre

WIMBLEDON, tableau messieurs, finale :

Federer (Sui, 1) bat Roddick (Usa, 2) 4-6, 7-5, 7-6, 6-4

De l'usage d'une raquette de tennis comme paratonnerre ! Si Andy Roddick avait découvert l'électricité, Federer aurait inventé le métal conducteur. En quatre sets, le numéro 1 mondial a contrôlé deux éléments majeurs pour s'octroyer un troisième titre du Grand Chelem en trois finales et conserver son titre à Wimbledon : la foudre du service d'Andy Roddick et la pluie.

Depuis la demi-finale 2003, survolée par le Suisse, les deux hommes ont appris à gagner et à dominer le tennis mondial. Ce dimanche, les premiers jeux de cette 118e finale de Wimbledon promettaient un duel rageur et épique. Ils ont pratiqué, sans round d'observation, un jeu de très haut niveau. A 4-2 en faveur du plus offensif des deux adversaires, Andy Roddick, la pluie a malheureusement brisé le rythme des deux champions qui enchaînaient les points gagnants.

Une première coupure plus préjudiciable pour l'Américain qui avait trouvé le tempo en retour. En revenant sur le court 20 minutes plus tard, Roddick a enfoncé le clou mais sans la facilité du début de rencontre. A 6-4, Andy est toujours aussi facile en première balle. Federer ne peut pas s'appuyer sur un tel atout et semble un peu moins inspiré que lors de la quinzaine.

Pourtant, la pluie a déréglé les deux mécaniques. Le jeu est moins fluide et plus hâché par les fautes directes. Dans la seconde manche, Federer a breaké deux fois pour mener 4-0 avant de se faire débreaker deux fois à son tour !

A 4-4, la tension monte. Les serveurs se sont reconcentrés jusqu'à 6-5, service Roddick. A 30/A, la bande du filet fait basculer le set. Un peu de chance et Federer a obtenu et remporté sa troisième balle de break (sur trois dans ce set !).

Dans la troisième manche, les deux joueurs retrouvent la couleur de leur meilleur tennis. Andy retourne long et fort et Federer prend la balle très tôt. mais exactement comme dans la première manche, à 4-2 en faveur de la tête de série n°2, qui avait encore pris le service de "Rodgeur", la pluie a stoppé net le spectacle.

Une demi-heure d'arrêt et grand soleil sur le central. Federer a-t-il trouvé des solutions dans le vestaire ? C'est possible. Le Suisse est revenu avec des intentions plus offensives et cela lui a permis de sortir de l'ornière. Il a retrouvé son volume de jeu et enchaîné service-volée plus que de coutume. A 6-6, le tenant du titre a non seulement débreaké mais il a repris un petit ascendant sur Roddick. Ce dernier est pourtant exceptionnel dans l'exercice. Cette année, l'Américain en a gagné plus de vingt sur une trentaine disputés.

TIE-BREAK, service Federer : 1/0 - 1/1, 1/2 - 2/2, 3/2 - 4/2(bk Federer), 5/2(dble bk) - 5/3(dbk1), 6/3 - 7/3.
Avec le tie-break dans la poche, Roger s'est décontracté mais sans pour autant dominer son sujet. La chance est encore de son côté. Le tenant du titre a breaké sur sa seule opportunité tandis que son adversaire a loupé six balles de break ! Le sixième jeu de ce quatrième set a été un des plus beaux du tournoi.

Sur le service de Roger, Roddick, qui venait d'obtenir un jeu blanc, a arraché deux balles de break. Mais à la deuxième, il a expédié un coup droit dans le filet, avant d'être cloué deux fois sur place par un revers croisé puis par un ace. Trop d'énergie gaspillée. Le jeu suivant, Andy a perdu son engagement et un peu plus tard, le match.

Sans effusion de larmes, Roger peut cette fois se délecter d'un troisième trophée du Grand Chelem en trois finales. Après 24 victoires consécutives sur gazon, mieux que les retraités Sampras et McEnroe, Federer entre également dans le cercle fermé des joueurs ayant réussi à conserver leur titre à Wimbledon (avec entre autres Newombe, Laver, Borg, Becker et les deux américains cités plus haut.)

Quant à Andy, vainqueur de l'US Open 2003, il y a cru : "Je voulais vraiment dicter le jeu. J'ai de plus en plus confiance en moi, notamment dans mon revers qui fonctionne très bien maintenant. J'ai prouvé qu'il n'était pas invincible et que je n'étais pas très loin de lui. J'ai bien joué pendant 99 % du match et j'ai senti que je pouvais gagner."