Mauresmo a gâché sa chance

WIMBLEDON - 8es de finale dames

. Dinara Safina (RUS, 1) bat Amélie Mauresmo (FRA, 17) 4-6, 6-3, 6-4.Prochaine adversaire : Lisicki
Sabine Lisicki (ALL) bat Caroline Wozniacki (DAN, 9) 6-4, 6-4

De désillusions en désillusions!! Après avoir une nouvelle fois chuté prématurément à Roland-Garros, dès le premier tour face à l'Allemande Groenefeld, l'ancienne numéro un mondiale, Amélie Mauresmo, a laissé filer une belle occasion de retrouver le devant de la scène en déposant les armes en huitièmes de finale de Wimbledon, alors qu'un tableau favorable se présentait à elle.

Certes Dinara Safina est l'actuelle reine de la discipline, mais sur gazon, la Russe ne présente pas les mêmes garanties que sur les autres surfaces, notamment que sur terre battue. Victime d'un jeu de jambes défaillant, souvent indigne de son statut, la petite soeur de Marat est sur herbe très mal à l'aise dans ses déplacements. Les balles slicées sont un véritable calvaire pour une joueuse pour qui plier les genoux est un effort presque surhumain.

Avec son jeu atypique, Amélie Mauresmo donnait le sentiment d'avoir les armes pour s'offrir le scalp de l'actuelle numéro un mondiale. En s'appuyant sur son fameux revers slicé, en variant à merveille effets et consistance de balle, la Française a par moment fait vivre un véritable cauchemar à Safina, mais malheureusement, elle n'a pas été en mesure de décrocher une victoire qui pourtant, à deux reprises, lui a tendu les bras. Capable par instant d'évoluer au niveau qu'il lui avait permis de dominer la planète tennis, la Saint-Germanoise fait depuis quelques temps preuve d'une inconstance chronique, rédhibitoire pour disposer de joueuses du calibre la Russe.

Tour à tour, le premier set en poche, Amélie Mauresmo a compté un break d'avance dans les deux manches suivantes (6-4 1-0 et 6-4 3-6 3-0) mais alors que la qualification semblait à portée de raquette, elle n'a pas réussi à enfoncer le clou. Alors que ses incessantes variations, ses montées au filet donnaient le tournis à Safina, la Tricolore n'a jamais su appuyer là où ça faisait mal. D'un coup plus attentiste, campée loin derrière sa ligne de fond de court, l'ancienne de protégée de Courteau a à deux reprises remis son adversaire à flot, lui laissant la possibilité de se réinstaller dans le court. Moins agressée, la tête de série numéro un n'a pas laissé passer l'occasion. A grands coups d'accélérations de fond de court, en allant chercher de nombreux points au filet (14) et en se montrant très solide sur les points importants (2 balles de break effacées à 4-4 dans le 3e set), elle a su à chaque fois inverser la tendance pour se hisser pour la première fois de sa carrière en quart de finale à Londres. Amélie peut avoir des regrets, de telles opportunités ne se représenteront peut-être plus.

. Francesca Schiavone (ITA) bat Virginie Razzano (FRA, 26) 6-2, 7-6(7/1)
Prochaine adversaire : Dementieva (RUS, 4).
Elena Dementieva (RUS, 4) bat Elena Vesnina (RUS) 6-1, 6-3

Amélie Mauresmo, Tatiana Golovin, Nathalie Dechy, Marion Bartoli, Alizé Cornet... Au cours de leur carrière, les principales représentantes tricolores ont toutes connu le goût amer de la défaite face à la coriace Francesca Schiavone. Virginie Razzano est venue allonger encore un peu plus cette longue liste en chutant en huitièmes de finale face à la Transalpine. Un temps aux portes du top 10 en 2006 (11e), la Milanaise a souvent péché dans les tournois du grand Chelem, ne se hissant en quart de finale qu'à deux reprises. La Nîmoise n'a pas été mesure de l'empêcher de composter un troisième billet.

Face à la guerrière Schiavone, la moindre baisse de régime se paie cash. L'Italienne fait preuve d'une telle rage de vaincre, d'une telle intensité sur le plan physique que chaque confrontation fait figure de véritable combat tant au tennis tennistique qu'au niveau mental. Fatiguée par les efforts consentis au cours des dernières semaines, Virginie Razzano, n'avait plus le carburant pour répondre présent. "Elle m'a usée psychologiquement et physiquement. J'étais fatiguée, mais je la félicite car elle a très bien joué sa carte. Je me suis battue avec les moyens du bord, mais il m'a manqué un peu de fraîcheur", a ainsi reconnu sur L'Equipe.fr la finaliste à Eastbourne la semaine précédant la troisième levée du Grand Chelem.

En usant et abusant de son revers slicé, Francesca Schiavone a écoeuré la Française, la prise à la gorge pour ne plus jamais la lâcher. Impériale sur son engagement, seulement 23% de points concédés sur ses jeux de service, la dernière qualifiée non-tête de série avec Lisicki a pu évoluer en toute décontraction. Seule son incapacité à transformer les opportunités (2 balles de break convertie sur 10) l'a empêchée de finir le travail plus rapidement. "Ma seule chance était qu'elle connaisse une baisse de régime physique ou qu'elle joue moins bien. Ce n'est pas arrivé". Pas une seule fois depuis le début de la quinzaine.