Le top 5 des matches où Federer a marché sur l'eau en Grand Chelem

Juan Martin Del Potro est la valeur montante du circuit en ce début d'année 2009. Lorsqu'il affronte Roger Federer en quarts de finale de l'Open d'Australie, l'Argentin vient de se hisser à la 6e place mondiale. Son duel face à Federer est très attendu mais le Bâlois martyrise son adversaire : 6-3, 6-0, 6-0. 86% de points gagnés derrière sa première, 38 coups gagnants en 21 jeux, et un récital au filet (22 points gagnés en 25 montées). "Je ne pouvais pas m'attendre à ça, ce n'est pas normal", s'étonne Federer. "Ce qui s'est passé? Il faut le demander à Roger, réplique Del Potro, sonné. Je n'ai pas existé dans ce match. C'est Roger Federer. Il a tout fait à la perfection. Il n'y avait rien à faire."

Produire une telle qualité de tennis, à presque 34 ans... Federer a joué et gagné une foule de grands matches à Wimbledon, mais celui-ci fera date. Lui-même l'a considéré dès sa conférence de presse d'après-match comme une des plus grandes performances de sa carrière. Un récital au service (une seule balle de break concédée, et sauvée), et surtout un hallucinant ratio de +45 sur les coups gagnants (56) et les fautes directes (11). Le tout mâtiné de quelques coups de génie, comme ce passing de revers croisé dans le dernier jeu de la rencontre. Il n'y avait rien à faire pour Andy Murray, pourtant auteur d'un très bon match.

De ses 17 victoires en finale de Grand Chelem, celle-ci est la plus nette. Coller deux 6-0 en finale d'un majeur, ce n'est pas commun. Et pourtant, avant ce dernier match de l'US Open 2004, Lleyton Hewitt a retrouvé toute sa gnac. L'Australien vient alors de remporter 16 victoires consécutives et n'a pas perdu le moindre set durant la quinzaine new-yorkaise. Hewitt parait alors en mesure, au minimum, d'accrocher Federer. Mais, malgré toute sa combativité et un deuxième set de haut niveau, il prend une grosse fessée et deux roues de bicyclette. A 23 ans, Federer remporte son premier US Open et signe surtout son premier Petit chelem. On comprend que sa domination ne fait que commencer. Il est temps qu'un certain Rafael Nadal arrive...

Roger Federer a copieusement martyrisé Andy Roddick tout au long de sa carrière, en le dominant notamment quatre fois en finale de Grand Chelem. Mais jamais l'Américain n'a été humilié comme lors de ce quart de finale 2007 à l'Open d'Australie. Pourtant, il y croit, Andy. Quatre mois plus tôt, en finale, à Flushing, il a accroché le Suisse. Puis en finale du Masters, fin 2006, il a obtenu trois balles de match. Et même si c'était une simple exhibition, il a ensuite battu Federer à Kooyong juste avant l'Open d'Australie.

Alors, pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas. Sauf que Federer ne va mettre que 83 minutes pour pulvériser Roddick, à qui il ne laisse que six jeux. Diabolique d'opportunisme (7 balles de break convertie sur 7) et d'adresse (45 coups gagnants, 12 fautes), "Rodgeur" vole sur le court. A sa sortie, il qualifie son niveau de jeu "d'irréel". Roddick, lui, est à bout : "Comment je me sens ? Dépressif.J'avoue que j'aurais payé beaucoup d'argent pour ne pas venir ce soir en conférence de presse. J'avais envie de m'enfuir."

Le seul des cinq matches présents dans cette liste que Federer n'a pas remporté en trois sets. Pourtant, difficile de ne pas le placer au tout premier rang. Dans cette demi-finale sous la grisaille et au crépuscule, là où Roland-Garros donne sa pleine mesure, le Suisse ressort sa baguette magique. Probablement le plus grand match de sa carrière sur terre battue. Pendant deux sets, Federer est extraordinaire. Il régale.

Puis Djokovic, profitant d'une baisse physique de son adversaire, gagne le troisième set et sert même pour égaliser à deux manches partout. Dans un dernier effort, Federer débreake et s'impose 7-6 au 4e. Il est 21h36. Le Chatrier est sous le charme. Ce qui donne sa dimension unique à cette rencontre, c'est que Djokovic était invaincu depuis 43 victoires et 188 jours. Il marchait sur l'eau. Mais face à ce Federer-là, ça n'avait pas suffi.