Paire : "On retient mes pétages de plombs, mais tous les autres matches sont parfaits..."

Et si Benoît Paire commençait à apprécier le gazon ? L'Avignonnais a longtemps nourri une profonde aversion pour le jeu sur herbe. "Je m'en fous de quitter Wimbledon, tout est pourri ici", avait-il clamé il y a deux ans après son élimination au premier tour. Lundi, Paire s'est imposé en quatre sets face au Brésilien Rogerio Dutra Silva (6-4, 3-6, 7-6, 6-4) et après sa victoire, il a eu des mots qu'on ne lui connaissait pas vraiment à cette époque de l'année : "Je peux faire quelque chose sur gazon, je suis allé en demie à Stuttgart, je sens que j'ai quelque chose à faire".

C'est d'autant plus appréciable que contre Dutra Silva, il s'est montré sérieux d'un bout à l'autre. Y compris dans le moment le plus chaud de la rencontre, cette fin de troisième, manche au couteau, remporté 12 points à 10 dans le tie-break par Benoît Paire, qui a écarté trois balles de set au passage. "C'était un match solide, a-t-il jugé. C'est toujours difficile les premiers tours de Grand Chelem et c'est toujours bien de s'en sortir, même si c'est toujours mieux de le faire en trois sets."

Quand il est dans ses dispositions, Benoît Paire redevient un joueur capable de très belles choses. "Je suis resté calme, concentré, c'est ce qui m'avait fait défaut à Halle", a-t-il souri. En Allemagne, il avait totalement pété les plombs lors de son premier tour contre Florian Mayer. Furieux après lui-même, il s'était frustré comme cela lui arrive parfois et avait fracassé sa raquette. Paire assume, mais il regrette qu'on le réduise à ça, d'autant qu'il a le sentiment d'être plutôt sérieux cette saison.

"Depuis le début de l'année, se défend-il, j'ai fait vingt bons matches mentalement, et deux-trois mauvais. Mais c'est vrai que ce l'on retient ce sont mes pétages de plombs de Halle ou Marrakech. Mais tous les autres matches sont parfaits. J'arrive à rester solide mentalement. Ma moyenne est bonne, il faut juste éviter les rechutes", a jugé Paire. Il évitera donc de rechuter au prochain tour contre Pierre-Hugues Herbert, où une place en 16es de finale sera en jeu.

Il y croit, d'autant qu'il a beaucoup bossé. La preuve ? A propos de sa barbe touffue, Benoît Paire a dit lundi : "Je ne fais que m'entraîner, je n'ai plus le temps de me raser."