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Battu par Marin Cilic, Benjamin Bonzi scelle un jeudi noir pour les Français à Wimbledon

Maxime Battistella

Mis à jour 01/07/2021 à 22:13 GMT+2

WIMBLEDON - Comme à Roland-Garros, il n'y aura aucun Français, ni aucune Française au 3e tour de Wimbledon ! La défaite de Benjamin Bonzi face à Marin Cilic, après celles de Gaël Monfils, Richard Gasquet et Jérémy Chardy côté garçons, Alizé Cornet et Clara Burel côté filles, a douché les derniers espoirs tricolores à Londres.

Benjamin Bonzi à Wimbledon en 2018

Crédit: Getty Images

Ce n'est décidément pas une semaine qui restera dans l'histoire du sport français. Ou alors, pour de très mauvaises raisons. Après la défaite de l'équipe de France de football à l'Euro sur laquelle on ne reviendra pas, les tennismen ont vécu pour leur part un jeudi noir à Wimbledon où les six derniers rescapés encore en lice ont tous été battus, scellant un fiasco historique pour le tennis français à Londres. Pour la première fois du XXIè siècle, il n'y aura aucun représentant tricolore au 3e tour ! Et comme pareil bilan avait été dressé à Roland-Garros, la thèse de l'accident sera difficile à étayer.
Ce jeudi, le tout dernier à tomber n'a pas été le moins méritant : Benjamin Bonzi, issu des qualifications, a même produit une très belle résistance face à Marin Cilic, finaliste ici en 2017 et récent vainqueur à Stuttgart. Le protégé de Lionel Zimbler a chapardé un set mais a fini par s'incliner en quatre (6-4, 3-6, 6-3, 7-6), confirmant malgré tout l'étendue de ses progrès cette année. Il devrait occuper après Wimbledon son meilleur classement ATP, tout près de la barrière du top 100 qu'il aurait largement franchie sans le gel du classement ATP, pour les raisons que l'on sait.

Monfils a manqué de constance

Tandis que Richard Gasquet n'a pas eu grand-chose à se reprocher lui non plus face à Roger Federer, la (mauvaise) journée des Bleus avait d'abord (mal) commencé avec la défaite de Gaël Monfils. A l’image de ce qu’il avait déjà montré à Roland-Garros voici un mois, Monfils a été victime de ses trop nombreux manques du moment. Celui qui est encore numéro 1 tricolore au classement a cédé en quatre sets (6-3, 6-4, 4-6, 7-6) et 3h08 face à l’Espagnol Pedro Martinez, 107e joueur mondial, au 2e tour de Wimbledon. Trop hésitant dans son jeu vers l’avant et à la relance, son tennis a manqué de fil conducteur. Son vainqueur défiera le Chilien Cristian Garin, tête de série numéro 17, au 3e tour.
On ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir tout donné. Jusqu’au bout du tie-break de la quatrième manche, Gaël Monfils s’est arraché sur toutes les balles, se retrouvant fréquemment les quatre fers en l’air. Mais ses doutes et ses limites sur gazon l’ont rattrapé face à un adversaire pourtant spécialiste de la terre battue, et qui n'avait jamais passé un tour à Wimbledon. Trop longtemps dans ce match, il aura hésité sur l’attitude à adopter, entre agressivité et conservatisme à l’échange. Et il a logiquement fini par le payer.

Une révolte trop tardive

Pourtant, sur la lancée de sa victoire au bout des cinq sets la veille au 1er tour, tout avait bien commencé. Un break d'entrée et on se disait Monfils enfin prêt à surfer sur un début de cycle positif. Il n'en a rien été. La tête de série numéro 13 a disparu totalement de la circulation dans la foulée, perdant logiquement les deux premiers sets. Sans le moindre rythme à la relance, peu inspiré dans ses rares choix offensifs - il lui est arrivé plusieurs fois d'assurer des smashes sur son adversaire et de voir la balle lui revenir dans les pieds -, le Français a pris un retard qui s'est avéré rédhibitoire.
Car oui, Monfils s'est bien révolté en fin de troisième set, faisant davantage le jeu avec son coup droit. Et dans le quatrième acte, il a refusé de mourir en réalisant le débreak à 6-5 contre lui pour disputer un jeu décisif. Mais à la fin, le plus entreprenant dans les moments de tension a gagné. Martinez a d'ailleurs conclu l'affaire d'une volée croisée gagnante de coup droit. Dommage pour Monfils qui avait une bonne opportunité à saisir pour aller au 3e tour, mais la route pour retrouver la confiance reste longue.

Fini aussi pour Chardy

Un malheur n'arrivant jamais seul, Jérémy Chardy a lui aussi été éliminé quelques minutes plus tard, battu par le Biélorusse Ilya Ivashka malgré le gain du 1er set, 4-6, 6-3, 6-2, 6-4.
Une déception, forcément, pour le Palois après son succès convaincant au 1er tour contre Aslan Karatsev. Mais, bien qu'assez méconnu, cet Ivashka est un piège, sans doute bien plus fort - surtout sur gazon - que ne le dit sa 79e place actuelle. Récent quart de finaliste à Eastbourne, auteur auparavant d'une résistance intéressante face à Roger Federer à Halle, celui qui avait également pris un set à Rafael Nadal en avril dernier à Barcelone, a nettement remporté la bataille des services, avec un total de 18 aces et aucun break concédé à partir du 2e set.
Dans ce domaine, Chardy s'est lui montré assez défaillant, servant pour sa part plus de doubles fautes (9) que d'aces (7). Pas possible, dans ces conditions, d'inquiéter un joueur qui disputera à 27 ans son premier 3e tour dans un tournoi du Grand Chelem.

Cornet n'a pas confirmé

Constat identique, chez les filles, pour Alizé Cornet, qui avait fait naître de grands espoirs après son 1er tour impressionnant face à la Canadienne Bianca Andreescu, mais qui est tombée au 2è face à l'Australienne Ajla Tomljanovic après un gros combat de plus de deux heures, 6-4, 0-6, 6-3.
Face à une Tomljanovic elle aussi potentiellement bien plus forte que son actuelle 75e place mondiale, la Niçoise a raté le coche sur quelques jeux clés. Comme le dernier jeu du 1er set, qu'elle a fini par perdre sur son service après avoir manqué deux balles de 5-5, elle qui était déjà revenue de 5-2 à 5-4. On notera aussi le huitième jeu du 3è set, où elle a encaissé le break fatal après avoir mené 40-15, soit deux balles de 4-4.
Dommage pour Alizé Cornet, et tant mieux pour l'Australienne qui retrouvera au 3e tour la Lettonne Jelena Ostapenko, elle aussi gagnante d'un énorme combat face à Daria Kasatkina 6-1, 3-6, 8-6. La Russe, tête de série n°31, a pourtant servi deux fois pour le match.
Peu de temps après Cornet, Clara Burel est tombée à son tour, battue par la Slovène Kaja Juvan 6-3, 6-4. Elle a été la dernière à tomber chez les filles et, comme pour Bonzi, il est difficile de parler de déception, puisque la jeune Bretonne était sortie elle aussi des qualifications. On peut même parler de tournoi encourageant. Mais, avouons-le, on n'aurait pas été contre un véritable exploit français pour nous égayer la semaine. Tout cela attendra des jours meilleurs.
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