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Wimbledon 2022 - Ons Jabeur, demi-finaliste face à Tatjana Maria : la terreur est enfin à l’heure

Vincent Roussel

Mis à jour 07/07/2022 à 13:13 GMT+2

WIMBLEDON - Devenue la première joueuse arabe à rallier les demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem, la numéro 2 mondiale Ons Jabeur, qui ne cesse de gravir les échelons ces derniers mois, répond enfin présente. Seule joueuse encore en lice parmi les 10 premières têtes de série, elle compte bien poursuivre son ascension, ce jeudi (14h30), en demi-finale face à Tatjana Maria.

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C’est ce qu’on appelle un magnifique rebond. Il y a un peu plus d’un mois, Ons Jabeur, citée parmi les favorites pour remporter le tournoi de Roland Garros, se faisait sortir à la surprise générale par la Polonaise Magda Linette, en trois sets, dès le premier tour. Après sa défaite, la Tunisienne déclarait, très posée : “Cette défaite sera lourde à digérer, mais c'est un bon match pour réfléchir encore plus”. Force est de constater que la réflexion a porté ses fruits.
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Titrée lors du tournoi WTA 500 de Berlin à la mi-juin, voilà la numéro 2 mondiale en demi-finale du tournoi de Wimbledon, sa première en carrière, la première, aussi, de l’histoire pour une joueuse arabe (et la première pour une joueuse du continent africain depuis la Sud-Africaine Amanda Coetzer en 1997).
"Je suis très, très heureuse, surtout que ça se soit passé sur ce court que j'adore”, disait-elle après sa victoire renversante face à Marie Bouzkova mardi. “C'est très important. J'espérais y arriver depuis un moment”, avouait aussi la joueuse de 27 ans qui, pourtant pleine de promesses depuis quelques années, a souvent manqué le coche en Majeur.
Si elle avait marqué l’histoire à l’Open d’Australie 2020, où elle était devenue, déjà, la première joueuse arabe à atteindre les quarts d’un tournoi du Grand Chelem, à ce jour, la Tunisienne n'a pas encore dépassé les 8es de finale à Roland-Garros (2020, 2021) et le troisième tour à l'US Open (2019, 2020, 2021).

Une année 2022 très réussie

Alors en cette année 2022 qui semble être la sienne, avec ce premier WTA 1000 remporté à Madrid, après qu’elle ait fait son entrée dans le top 10 fin 2021, Jabeur, qui est la joueuse ayant remporté le plus de match depuis le début de la saison (35) derrière l’intouchable Iga Swiatek (44), est d’autant plus attendue.
Surtout par ses compatriotes et, plus globalement, par tout le monde arabe, qui en a fait un symbole : "J'ai discuté avec Hicham Arazi (ancien joueur marocain) et il m'a dit : ‘Les Arabes perdent toujours en quarts et on en a assez, s'il te plaît, fais quelque chose!’ ", a raconté celle qui a grandi du côté de Hammam Sousse.
Après le premier set du quart de finale de Jabeur, perdu assez sèchement face à la 66e mondiale, celui qui avait atteint les quarts de finale à l'Open d'Australie en 2000 et 2004 et à Roland-Garros en 1997 et 1998 a dû penser que la malédiction allait encore s’abattre sur Jabeur.
Sauf que, à force d’attaques surpuissantes, de revers slicés délicieux et d’amortis parfaitement glissés, celle qui avait, jusque-là, survolé les débats, passant les quatre premiers tours en moins de cinq heures, a renversé le cours du match, et de l’histoire.

Les encouragements d'Arazi

Cette résilience, en tout cas, n’a pas étonné ceux qui la connaisse depuis sa plus tendre enfance : “Ce que l'on voit sur le terrain d'Ons, la guerrière, la combative qui se bat sur tous les points, c'est son caractère depuis toujours”, soulignait ainsi en mai à l’AFP Omar Laabidi, son partenaire d’entraînement à Tunis durant son adolescence.
Celle que ses camarades surnommait “Roger Federer”, pour la grâce de ses amorties, et dont les prédispositions physiques ont amené ses entraîneurs à tenter de la rediriger, en vain, vers le handball, a en tout cas montré qu’il en faudrait beaucoup pour briser son rêve de premier titre du Grand Chelem.
Déroulant le contenu de sa conversation avec Arazi après le match, Jabeur a dévoilé : "Il était très content, il m'a remerciée et m'a dit ‘Maintenant, tu peux aller chercher le titre’". Pour ce faire, il lui reste deux marches à gravir. La première, ce sera face à la surprenante Tatjana Maria, qu’elle connaît bien.
"Tatjana, je l'aime, c'est une grande amie, ma partenaire de barbecue !", a lancé la Tunisienne à propos de l’Allemande, mère de deux enfants et belle histoire de cette édition 2022. Mais ce jeudi (14h30), au All England Club, il sera question de tout, sauf de grillades. Car Jabeur a un nouveau plafond de verre à briser.
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