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Wimbledon - Mère de deux enfants et heureuse, Tatjana Maria vise une première demie en Grand Chelem face à Niemeier

Alexandre Coiquil

Publié 04/07/2022 à 23:47 GMT+2

WIMBLEDON 2022 - Qualifiée pour la première fois en quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem, Tatjana Maria explose enfin à presque 35 ans. Après une carrière réussie sur le circuit secondaire, mais frustrante dans les grands tournois, cette mère de deux enfants a trouvé un équilibre de vie qui lui permet de délivrer son meilleur tennis. Elle affronte sa compatriote Jule Niemeier.

Tatjana Maria

Crédit: Getty Images

Il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves. A 34 ans, bientôt 35 le 8 août prochain, Tatjana Maria va jouer pour la première fois de sa carrière un quart de finale de Grand Chelem. A évènement spécial, une adversaire spéciale : sa compatriote Jule Niemeier, 22 ans et grand espoir du tennis allemand, en plein renouveau chez les filles au niveau de la densité après le cavalier seul d'Angelique Kerber ces dernières années.
Pour Maria, ce duel ne sera pas le plus simple, car la native de Dortmund est aussi sur son nuage à Wimbledon. Et puis, il y aura cette pression spéciale, celle d'avoir au bout de la raquette, une première demi-finale en Majeur, dans le temple du tennis à Wimbledon. Comme l'a si bien dit Rafael Nadal, le temps file et il ne s'arrête pas. C'est une réalité, Tatjana Maria est au crépuscule de sa carrière et cela ressemble à une opportunité à ne surtout pas rater.
Pour Tatjana Maria, née Tatjana Malek, avant de prendre le nom de son époux en 2013, la vie sur le circuit n'a pas été simple, elle qui a principalement passé son temps au-delà du Top 50 à la WTA. Son palmarès sur le circuit secondaire est éloquent : 18 titres en simple (19 en double). Classée au meilleur de sa carrière à la 46e place, en novembre 2017, la droitière a tout fait sur le tard lors de son parcours chez les professionnelles entamé au coeur des années 2000.
Pour preuve, elle a décroché son premier sacre sur le circuit WTA à l'âge de 30 ans. C'était sur le gazon déjà, à Majorque, le 24 juin 2018. Depuis, elle n'avait ajouté qu'un autre titre à son palmarès. C'était à Bogota, sur terre battue, en... avril dernier. Un signe annonciateur que les choses s'étaient remises en ordre pour la 103e joueuse mondiale. L'Allemande était revenue à la compétition en juillet 2021 dans des tournois WTA 125 et ITF aux Etats-Unis, après sa deuxième grossesse.

Le circuit en famille

Tatjana Maria est mère de deux enfants. Charlotte est née en 2013 quand Maria avait 26 ans. Cécilia, 14 mois, est née en avril 2021. Deux pauses bébé, c'est une rareté pour une joueuse de tennis, mais cela a changé la façon de voir les choses pour la championne, désormais consacrée à sa famille en priorité, puis à son travail de joueuse professionnelle. Mariée à l'ancien joueur français Charles-Edouard Maria (classé au mieux à la 398e place ATP en 2001), qui est aussi son coach, l'Allemande voyage à travers le monde en famille. Et pas autrement.
Forcément, le sujet de la maternité est revenu très souvent au fil de ce Wimbledon. Pour Maria, ce n'est pas un sujet trop intime ou redondant : elle aime en parler et expliquer comment elle a trouvé l'équilibre. Celui-ci se fait avec ses proches autour d'elle quand elle déambule de tournois en tournois. "Je prends plus de plaisir à jouer car je sais qu'il y a des choses beaucoup plus importantes dans la vie que de jouer un match de tennis. Pour moi c'est quelque chose de génial. J'ai réalisé mes rêves", a-t-elle souligné après sa qualification en quarts de finale.
"Ma famille et mes deux enfants sont les deux choses les plus importantes. Quand je ne suis pas sur le court, je prends soin de mes deux petites et tout est normal. Jouer au tennis ne change rien à la vie d'à côté. Je suis une mère, j'aime être une mère. J'aime mes deux petites. C'est la meilleure choses au monde d'être une mère."
Le tennis, c'est contagieux. Charlotte, l'ainée, a déjà commencé à taper la balle et elle aime énormément ça. Son papa a déjà commencé à s'occuper d'elle. Il est l'autre raison du retour en trombe de la native de Bad Saulgau. "Il fait un gros travail également. Et sans lui, rien ne serait possible", expliquait Maria à l'ITF un peu plus tôt cette année.

Wimbledon, un tournoi à part pour elle

Les parcours de Tatjana Maria en Grand Chelem n'ont pas été couronnés de succès. Loin s'en faut. A l'Open d'Australie, elle n'a gagné que 2 rencontres en neuf participations. Même bilan à Roland-Garros : 2 succès en huit participations. C'est à peine mieux à l'US Open : 3 succès en huit grand tableaux. Mais à Wimbledon, c'est un peu différent : elle avait gagné 5 rencontres en neuf apparitions et obtenu son meilleur résultat en Majeur lors de l'édition 2015. Mais cela appartient au passé : 2022 est passé par-là.
S'il y avait bien un tournoi où elle allait enfin se frayer un chemin, c'était bien sur le gazon du All England Club. Son jeu, plutôt défensif, à base de slices, est parfaitement adapté à la surface. Notre consultante Barbara Schett l'avait souligné après la qualification de Maria en quarts après un gros combat Jelena Ostapenka (5-7, 7-5, 7-5).
"Elle a sorti un match incroyable contre Jelena Ostapenko. Elle a réussi à sauver deux balles de match (à 4-5, dans le 2e set, ndlr). Cela montre qu'elle est forte mentalement et à quel point son jeu est efficace. Elle slice bien en coup droit et revers, elle va au filet", a analysé l'ancienne joueuse à Eurosport.
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Tatjana Maria

Crédit: Getty Images

Une particularité a bien aidé Maria sur le plan technique : passer d'un revers à deux mains à une main. Elle avait décidé d'opter pour ce changement, presque unique au sein du circuit WTA, en plein coeur de sa carrière lors de sa première pause grossesse il y a neuf ans. Récemment, elle a décidé d'augmenter son pourcentage de coups slicés, au point même d'en abuser un peu trop. "Le slice est mon arme principale sur gazon", avait-elle martelé après avoir éliminé Maria Sakkari, actuelle 5e mondiale, au 3e tour.
Ce jeu atypique lui permet de parfaitement couvrir le court. Plus surprenant encore : si l'occasion se présente, elle va au filet pour finir les échanges, une tactique aux antipodes de son jeu de base. Sa principale force à Londres cette année est qu'elle donne peu de points. Elle n'a commis que 63 fautes directes en quatre rencontres (18 au 1er et 2e tour, 12 au 3e tour et 15 en 8e). Un bilan comptable impressionnant. Tatjana Maria est donc une mère comblée, une joueuse enfin épanouie, mais surtout un véritable mur. Un mur qui veut conquérir Wimbledon.
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