WIMBLEDON 2025 - Carlos Alcaraz qualifié pour le 2e tour après une victoire en 5 sets sur Fabio Fognini

Un marathon en cinq sets et une victoire au bout contre un Italien. Le premier match de Carlos Alcaraz à Wimbledon peut ressembler de loin au dernier joué par l'Espagnol à Roland-Garros. Cette fois, ce n'était pas Jannik Sinner de l'autre côté du filet avec la coupe des Mousquetaires en jeu, mais Fabio Fognini pour atteindre le 2e tour à Londres. Ce bon vieux Fabio, 38 piges au compteur, col relevé et embonpoint pointant le nez sous le t-shirt immaculé, a sorti toute sa boîte à malice sous le cagnard anglais pour faire tourner la tête de "Carlitos". Mais sans la faire tomber.

Que ce fut dur, quand même, pour le double tenant du titre. Plus de quatre heures et demie de lutte (4h37 exactement) et en dehors du dernier acte, vite réglé, tout aura été compliqué pour le Murcien, finalement vainqueur en cinq manches (7-5, 6-7, 7-5, 2-6, 6-1). Ce ne fut pas du grand Alcaraz, parfois friable sur un de ses coups forts, le coup droit, par moments agacé d'être ainsi chahuté... Mais il faut saluer son adversaire du jour : Fognini a toujours eu un côté magicien et il a vraiment montré son meilleur visage lundi. Alcaraz l'a bien senti, bien compris et l'étreinte entre les deux au bout du combat l'a bien souligné. L'hommage du Centre Court au vaincu aussi.

Le jeune homme aux cinq couronnes majuscules a commis plus de fautes que son ainé (62 contre 58). Il a réussi moins de coups gagnants (52 contre 53). Il a obtenu moins de balles de break (15 contre 21). Il n'a pas non plus servi aussi bien qu'il l'aurait souhaité. Sa première balle n'a pas fait assez mal. Bref, il est resté assez loin de ses standards et cela a failli lui coûter cher. Car si Fabio Fognini a déjà quelques orteils à la retraite, et s'il a oscillé toute sa carrière entre le fantasque et le fantastique, il a toujours adoré les grands courts et les grands joueurs. Il a le jeu et l'âme pour ça.

Pourtant, quand Carlos Alcaraz est allé chercher le troisième set, on pensait que l'histoire s'arrêterait là. Le suspense, en tout cas. Colossale, cette manche. Fabio Fognini avait breaké le premier à 1-1. Débreak aussi sec. Puis Alcaraz a cru avoir fait le plus dur en se détachant à 5-3. Que nenni. Ce fut au tour de l'Italien d'effacer dans la foulée son handicap. Mais dans le 12e jeu, le troisième break allait être le bon pour le protégé de Juan Carlos Ferrero, qui en lâchait un énorme cri, de joie et de soulagement.

C'est peut-être là que Fognini a été le plus épatant. Loin de lâcher l'affaire, ni dans la tête ni dans les jambes, il a survolé le set suivant pour embarquer Alcaraz et la foule dans une cinquième et ultime danse, celle de tous les possibles. Mais la logique a fini par prévaloir. Le physique et l'âge aussi. Le dernier set a ainsi été de trop pour Don Fabio, qui a fini par rendre les armes. Les deux hommes ont fini dans les bras l'un de l'autre et le visage aussi écarlate l'un que l'autre sous les 34 degrés du sud londonien. Ce n'était vraiment pas un temps "so british". Ce n'était pas non plus un premier tour comme les autres. Mais le tournoi est superbement lancé. Celui de Carlos Alcaraz ne fait que débuter, mais le roi a déjà beaucoup donné.