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WTA Miami : Elena Rybakina, des nerfs d'acier pour rentrer dans l'Histoire

Maxime Battistella

Mis à jour 01/04/2023 à 20:07 GMT+2

WTA MIAMI – Elena Rybakina a l'occasion samedi de devenir la cinquième joueuse de l'Histoire à compléter le fameux "Sunshine Double" (doublé Indian Wells – Miami). Ce serait un véritable exploit compte tenu des conditions changeantes entre la Californie et la Floride, et de l'accumulation des matches. Mais la championne de Wimbledon peut compter sur un sang-froid à toute épreuve.

Elena Rybakina à Miami en 2023

Crédit: Getty Images

Steffi Graf par deux fois (1994 et 1996), Kim Clijsters (2005), Victoria Azarenka (2016) et Iga Swiatek l'an dernier. La liste s'arrête là. Mais samedi, Elena Rybakina pourrait bien rentrer dans ce club très fermé des championnes à avoir réalisé le "Sunshine Double". Du désert californien, son air sec et ses rebonds hauts à l'humidité floridienne, elle a su s'adapter à merveille. Signe de sa grande confiance du moment bien sûr, mais aussi d'une solidité mentale peu commune pour surmonter les difficultés.
Car Rybakina a dû en franchir des obstacles ces dix derniers jours. Ses deux premiers matches, gagnés au bout des trois sets, l'ont montré au niveau du score. La Kazakhstanaise a même dû sauver une balle de match contre Paula Badosa au 3e tour. Elle a ainsi eu du mal à se mettre en route, des difficultés avant tout dues à un état de fatigue avancé. Car non contente d'enchaîner 11 matches (et victoires) lors des 20 derniers jours, elle a aussi dû entre-temps traverser les Etats-Unis d'ouest en est et fait face à bien des obligations médiatiques.

La tête tient malgré la fatigue

Et même si elle n'a plus lâché une manche à partir des huitièmes de finale, elle n'a pas fait mystère de ses difficultés sur le plan athlétique. "J'ai mieux joué quand j'étais menée au score aujourd'hui (jeudi en demi-finale contre Jessica Pegula, NDLR). Je n'avais peut-être pas assez d'énergie, ça m'énervait un peu donc j'ai essayé de me pousser le plus possible pour réagir. Mon clan et mon coach m'ont aidée aussi. Je pense que j'ai commencé à être un peu plus agressive, parce que je savais aussi que si on jouait un troisième set, ce serait beaucoup plus difficile. Donc j'ai pris encore un peu plus de risques à la fin du second", a-t-elle lâché en conférence de presse après avoir gagné les quatre derniers jeux de la partie (de 7-6, 2-4 à 7-6, 6-4).
De prime abord, ces propos peuvent sembler anodins. Mais à y regarder de plus près, ils révèlent une sacrée force de caractère. Sous ses airs de grande timide se cache sans doute l'une des plus grandes battantes du circuit. Elle a beau ne pas se taper la cuisse comme le faisait Maria Sharapova pour conserver son niveau d'intensité élevé, ou exprimer sa rage de vaincre par des "Come on !" sonores dont Serena Williams était particulièrement friande, Rybakina sait se révolter et refuser la défaite.
Surtout, elle accepte mentalement les défis. Sa demi-finale en a été le parfait exemple : trois fois menée d'un break dans la première manche (2-0, 5-4 et 6-5), elle n'a jamais lâché contre une joueuse qui ne lui avait pourtant pas réussi lors de leurs deux précédentes confrontations. "Ce n'est pas facile de jouer contre Jessica (Pegula) parce que ses trajectoires de balles sont rasantes et basses, et c'est difficile de changer de direction", a-t-elle d'ailleurs confirmé après sa victoire. De ce point de vue, elle semble supérieure à une Aryna Sabalenka qui, fatiguée elle aussi, n'a pas su relever le défi proposé par Sorana Cirstea en quart.

Une machine à aces sous pression comme... Serena

Deux statistiques en disent long sur la capacité de Rybakina à sortir son meilleur tennis quand elle en a le plus besoin. Face à Pegula, elle a remporté son 7e tie-break cette saison en… sept disputés. Elle a aussi frappé plus de 10 aces (11) pour le cinquième match consécutif, ce qui n'avait plus été fait dans un même tournoi depuis 2016 à Wimbledon par une certaine Serena Williams. On a vu pire comme référence, surtout lorsqu'il s'agit de jouer sous pression. Dans la difficulté, la Kazakshtanaise est donc capable de s'offrir des points gratuits (212 aces en 2023, plus que toute autre joueuse), même dans des conditions ralenties par l'humidité ambiante (balles lourdes).
Forte tête, Rybakina ne laisse pas grand-chose transparaître durant ces matches. Mais en l'observant plus attentivement, certains signes ne trompent pas. Son exaspération devant l'hésitation de l'arbitre à interrompre la demi-finale à cause de la pluie a laissé transparaître une personnalité très affirmée bien que dissimulée. Car la championne de Wimbledon sait parfaitement ce qu'elle veut et ce qu'elle est capable de réaliser.
D'ores et déjà la 6e joueuse de l'Histoire à atteindre les finales de l'Open d'Australie, d'Indian Wells et Miami la même année après Monica Seles, Steffi Graf, Lindsay Davenport, Martina Hingis et Maria Sharapova, Rybakina ne s'en contentera pas. "Je ne m'attendais pas à atteindre la finale, j'ai essayé de me concentrer au maximum, de me pousser, de trouver une solution quand j'étais menée et de me battre jusqu'à la fin. Jusqu'ici, j'ai réussi et j'espère que je pourrai faire un dernier effort et que ça tournera en ma faveur." A l'entendre, ce serait presque simple. Pourtant, seule une élite y parvient et elle en fait assurément partie.
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