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WTA Montréal : Caroline Garcia, la peur du vide

Maxime Battistella

Mis à jour 09/08/2023 à 13:04 GMT+2

Après une nouvelle élimination décevante d'entrée à Montréal face à la Tchèque Marie Bouzkova (6-4, 4-6, 6-2), Caroline Garcia semble au plus bas au plus mauvais moment. Dès la semaine prochaine, elle remettra en jeu les points de son titre à Cincinnati, puis ceux de sa demie à l'US Open. Si elle n'inverse pas la dynamique, une chute progressive au classement l'attend.

Caroline Garcia à Montréal en 2023

Crédit: Imago

Elle a grillé tous ses jokers. Sur la lancée d'une fin de saison 2022 exceptionnelle qui l'avait ramenée à la 4e place mondiale, "Flying Caro" savait en démarrant l'exercice 2023 qu'une belle opportunité de voler encore plus haut l'attendait dans les six premiers mois de l'année. Elle n'avait que peu de points à défendre, tout à gagner ou presque. Oui mais voilà, Caroline Garcia, qui a progressivement perdu confiance, n'a pas su en profiter et la voici désormais dos au mur.
A Montréal cette semaine, une dernière chance d'engranger de précieux points au classement – elle avait été battue au 1er tour par sa compatriote Alizé Cornet l'an passé – se présentait. Encore raté. La faute certes à sa bête noire Marie Bouzkova contre laquelle elle a concédé sa 4e défaite en autant de confrontations, mardi au Canada. La Tchèque, dont la capacité à faire jouer le coup de plus à ses adversaires est la grande force, a encore exposé au grand jour les lacunes de la Lyonnaise qui a commis pas moins de 49 fautes directes.

Sa place dans le Top 10 est menacée à court terme

Manque indéniable de confiance, incapacité à adopter un plan B quand les sensations ne sont pas au rendez-vous : les raisons de l'échec sont connues. Mais la plus importante est peut-être la pression liée à la montagne de points à défendre qui se profile désormais devant elle : rien que 1710 points entre Cincinnati dont elle est tenante du titre et l'US Open où elle avait connu sa première (et unique jusqu'ici) demi-finale en Grand Chelem l'été dernier. Si, comme à Washington et Montréal, elle venait à faire un zéro pointé, la Lyonnaise sortirait potentiellement du Top 10 (elle est actuellement 6e, NDLR).
Pourtant, en conférence de presse d'avant-tournoi, Garcia avait assuré ne pas trop s'en préoccuper. "La pression, je l'ai depuis le 1er janvier. Mon classement n'est pas l'objectif principal. Il faut que je cherche à faire les choses mieux, différemment, en pensant au moment présent. Pour l'instant, c'est une année moyenne, les choses ne se passent pas du tout comme j'en ai envie. Mais je suis super-contente de disputer la saison d'été nord-américaine sur dur", affirmait-elle alors.
Si ce n'était peut-être pas la méthode Coué, force est de constater que ces propos ressemblent quelques jours plus tard à un vœu pieux. Car sur le court, les actes ont rarement été aussi éloignés des paroles. A Washington, elle avait déjà lancé un signal d'alerte important, n'hésitant pas à partager sa frustration en cours de match contre l'Ukrainienne Marta Kostyuk avant de s'incliner sèchement (6-2, 6-3). "Laisse tomber, aujourd'hui c'est pas la peine. C'est de pire en pire", avait-elle lâché, actant de fait une certaine résignation.
Face à Bouzkova à Montréal, la partie fut certes plus disputée, mais aussi et surtout marquée par deux moments d'effondrement total : quatre jeux perdus d'affilée dans le premier set de 2-4 à 6-4, puis cinq pour démarrer l'acte décisif. Comme si Garcia était tombée en panne sèche, entraînée dans une spirale infernale. Au bord de la crise de nerfs, elle a même failli ranger ses affaires bien plus tôt que prévu.

Un déclic mental ou un déclassement... logique

Alors que la première manche était en train de tourner à 4-4, la numéro 1 tricolore a balancé plusieurs balles dans les airs, puis son énervement a pris d'autres proportions en concédant le break. Envoyant une autre balle dans le filet avec une certaine puissance, elle a manqué de peu de heurter un ramasseur de balles qui courait. La disqualification n'est donc pas passée loin, à l'image de la mésaventure vécue par Novak Djokovic (il avait touché une juge de ligne, NDLR) lors de l'US Open 2020.
Y a-t-il toutefois des raisons d'espérer ? Garcia n'avait-elle pas justement perdu d'entrée l'an dernier au Canada avant d'entamer sa belle série ? C'est indéniable, mais elle restait aussi sur un titre sur terre battue glané à Varsovie où elle avait battu au passage Iga Swiatek quelques jours plus tôt. Le parallèle s'arrête donc bien là. Dans cet état de nervosité et de tension, difficile d'être optimiste. Seul un changement en profondeur sur le plan mental pourrait vraisemblablement la relancer.
Quand elle dit vouloir rester dans le moment présent, Garcia tient certainement une clé. Mais entre le décréter et l'appliquer, il y a parfois un monde. La réalité du moment est plus cruelle pour la Française : actuellement 19e à la Race, elle ne compte que deux finales à Monterrey et Lyon comme résultats marquants en 2023. C'est peu pour prétendre au Top 10. Sa chute programmée n'en semble que plus logique. Cela ne veut pas dire pour autant qu'elle est inévitable. Car elle l'a prouvé l'an dernier : il ne tient qu'à elle de redevenir "Flying Caro".
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