Jeux Olympiques - Comment Jean Quiquampoix a décroché la médaille d'or à Tokyo : travail acharné, corne de brume…

TOKYO 2020 - Il était le favori, il a assumé. A 25 ans, Jean Quiquampoix a décroché le premier titre olympique de sa carrière, 5 ans après avoir ramené l'argent de Rio. Entre-temps, le Français n'a rien laissé au hasard. Et s'il s'est montré aussi fort aujourd'hui, c'est parce qu'aucun autre ne s'était préparé comme lui.

Jean Quiquampoix lors de la finale du tir à 25 mètres, aux Jeux Olympiques de Tokyo, le 2 août 2021

Crédit: Getty Images

Peut-être avez-vous, comme nous - nous le concédons - débuté votre journée en renversant de joie votre tasse de café. Le responsable de tout ce chahut ? Jean Quiquampoix, devenu ce lundi aux Jeux de Tokyo le patron olympique d'une discipline méconnue, le pistolet à 25 mètres. Lui n'a pas franchement exulté, laissant simplement échapper un petit sourire, alors qu'il venait d'atteindre l'objectif d'une vie. Par respect pour son dauphin, le Cubain Pupo, qui a tenté de résister jusqu'au bout. Ou, plus probablement, parce que l'athlète de 25 ans s'y était préparé.
C'est ça, les Jeux ; on a beau participer à l'une des épreuves les plus méconnues, devoir exercer un autre métier pour vivre et pourtant, impossible de laisser la moindre place au hasard. Voilà comment le gendarme a atteint le sommet de l'Olympe, cinq ans après avoir décroché l'argent à Rio et alors qu'il a déjà remporté tous les titres majeurs (Championnat du monde et d'Europe et Coupe du monde).
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Quiquampoix en or cinq ans après : revivez les derniers tirs qui sacrent le Français

Video credit: Eurosport

"Ça a été beaucoup de travail, nous a-t-il confié après son titre. J'ai énormément voulu cette médaille. Depuis cinq ans, c'est le travail acharné qui a fait que j'en suis arrivé là aujourd'hui."

Quiquampoix, l'imperturbable

Avant de se révéler au plus haut niveau, à Rio, le Parisien s'imposait déjà un rythme insoutenable, alors qu'il était encore étudiant en faculté. Au programme, plusieurs heures de tir et d'exercice physique, quotidiennement, pour apprendre à "mieux gérer physiquement tous les déplacements, les décalages horaires", comme il l'avait révélé à nos confrères de La Dépêche, en 2016.
"Comme il est un forçat de l’entraînement, il ne pense pas spontanément aux temps de récupération, expliquait son entraîneur Hervé Carratu dans un entretien à la Fédération Française de Tir. Il ne s’écoute pas, il fonce. C’est à moi de lui préparer ses plannings et d’imposer cette récupération qui est partie intégrante de l’entraînement."
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Jean Quiquampoix, médaillé d'or sur le tir à 25 mètres aux Jeux Olympiques de Tokyo, le 2 août 2021

Crédit: Getty Images

Prêt physiquement, Quiquampoix est aussi imperturbable au moment d'exécuter sa routine de tir. Il le fut déjà au Brésil, dans une atmosphère un peu plus chaleureuse que celle dans laquelle il a dû s'exécuter, ce lundi.
A l'époque, il avait déjà prévenu : "Je suis un homme de finales, disait-il. Si je me fais battre une fois, cela n’arrive pas une deuxième fois." A Tokyo, il a dominé tous les cadors : l'Allemand Christian Reitz, qui l'avait battu à Rio. Mais aussi le Chinois Yuehong Li, double médaillé de bronze (2016 et 2020) et Leuris Pupo, titré à Londres en 2012.
Le fruit d'un travail particulier. Carratu, son entraîneur, lui avait ainsi imposé plusieurs séances avec des signaux de corne de brume dans les oreilles, afin de le rendre imperméable aux perturbations extérieures mais aussi à celles de l'esprit.
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La joie de Jean Quiquampoix, champion olympique de pistolet rapide à 25m le 2 août 2021 à Tokyo.

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Préparé à l'extrême, Quiquampoix n'a pas tremblé dans la série finale, au moment où Pupo, son dernier rival, a lui complètement flanché. "On pourrait croire que c'est facile et que ça s'est passé comme sur des roulettes mais c'était difficile sur le plan émotionnel, a-t-il assuré à nos confrères de France TV. C'était difficile de rester concentré, de ne rien lâcher sur chaque balle, chaque dixième de seconde pour faire mouche. A force d'avoir travaillé et disputé des finales, j'ai réussi aujourd'hui."
Mais n'allez surtout pas croire que le Français va maintenant pouvoir relâcher la pression. Pour lui, la médaille d'or à Tokyo était un objectif. Pas une fin en soi. "Il y a toujours Paris 2024 dans un coin de la tête", a-t-il prévenu. Au Japon, il était déjà le favori. A Paris, dans trois ans, il sera l'homme à battre.
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