Jeux Olympiques de Paris 2024 | L'équipe de France de volley a désormais une place à part dans l'histoire

Ils sont définitivement à part. Les volleyeurs tricolores, entrés dans l'histoire du sport français à Tokyo en 2021, ont désormais marqué celle de leur discipline en triomphant de la Pologne en finale des Jeux Olympiques de Paris 2024. C'est là la réussite un peu folle d'un groupe qui a beaucoup construit autour de quelque chose d'unique et impossible à copier : son entente.

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Video credit: Eurosport

Tokyo ne devait être qu'une parenthèse enchantée, un drôle d'exploit d'un groupe de potes partis garnir, à l'autre bout du monde, un palmarès olympique vierge comme une feuille blanche. Il aurait été simple de se contenter du graal décroché en 2021 par l'équipe de France de volley. Après tout, l'éphémère, c'est bien aussi. Et ce groupe est lié par quelque chose de si "spécial", comme ils aiment tant le rappeler, qu'on aurait sûrement été capables de se souvenir d'eux encore très longtemps, même sans une aventure victorieuse aux Jeux Olympiques 2024.
Mais ils ont décidé de remettre ça, et c'est tant mieux : désormais, même dans l'historique, même dans les lignes statistiques qu'ils n'apprécient pas franchement, ils disposent d'une place à part. "Ils ont fait le 'back-to-back', ils sont entrés dans l'histoire du sport français mais aussi de notre sport tout court, jubile notre consultant et ex-international, Laurent Chambertin. Ça fait presque 40 ans [36 précisément] qu'on n'avait plus vu ça." Dans toute l'histoire des Jeux, seuls l'Union Soviétique, en 1964 et 1968, et les Etats-Unis, vingt ans plus tard, y étaient parvenus. Autres temps, autres époques, où les Bleus existaient à peine à l'échelle continentale.

Près d'une décennie à se construire

Il est évidemment trop tôt pour assurer que cette équipe demeurera une référence encore longtemps. Il faut peut-être même penser le contraire, pour au moins deux bonnes raisons : la première est qu'il est extrêmement difficile de construire un héritage tactique, le volley étant un sport que l'on peut qualifier "d'académique". Le deuxième est que ces Bleus ont bâti leur ADN sur des fondations bien plus immatérielles et donc beaucoup plus difficiles à répliquer.
"On a une équipe tellement spéciale, a insisté Antoine Brizard au micro d'Eurosport, disponible sur la plate-forme MAX. Notre équipe, c'est la beauté de la France. Nos différences de caractère, la mixité qui existe en France... Ça fait longtemps qu'on joue ensemble. Il y a eu des moments où c'était frustrant pour certains parce qu'on ne se comprenait pas forcément. Mais on a appris à se connaître et à se comprendre mutuellement au fil des années. Depuis trois ans, on pardonne les trucs qui nous dérangent. On essaie de comprendre ce qui se passe chez les autres et ça se traduit sur le terrain. On est tellement fiers de faire partie de cette équipe et d'avoir cette identité. C'est encore plus spécial de gagner comme ça."
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Leur recette, à eux, aura été de construire une osmose entre deux générations, les anciens (Ngapeth, Gebrennikov, Toniutti...) et la vague qui a pointé le bout de son nez en 2017 (Patry, Chinenyeze, Brizard...), et de ne jamais trop s'éloigner de ce simple plaisir-là. "On aime passer du temps ensemble, on aime souffrir ensemble, on aime aller à l'autre bout de la Terre pour jouer au volley ensemble, a énuméré la star de l'équipe, Earvin Ngapeth, auprès de l'AFP. Et c'était le mot d'ordre aujourd'hui, il n'y a plus de plan de match, de technique, de tactique. On prend du plaisir à jouer comme on aime jouer, à la Française."
On défend, on les rend fous et ça craque toujours
Après leur titre de Tokyo, les volleyeurs tricolores avaient parfois pris leurs distances, inconsciemment ou non, avec cette drôle de connexion qui fait leur force. Cela leur a valu quelques échecs, notamment lors des derniers Euros. Mais ils l'ont retrouvée au meilleur moment, pour décrocher un quatrième succès en Ligue des Nations il y a quelques semaines. "Après ça, il y a eu la fête mais l'équipe a vraiment switché très vite en mode Jeux Olympiques, s'est souvenu Benjamin Toniutti à notre micro. Ça m'a choqué. Mais on était en mission."
Voilà pourquoi plus rien ne pouvait leur arriver à Paris. Y compris lors de cette finale face à l'ogre polonais. "Ils ont parfaitement géré l'événement émotionnellement et même sur le plan de la cohérence d'équipe, analyse Laurent Chambertin. On les a tout de suite sentis beaucoup plus connectés. Il y avait une unité. Le meilleur exemple, c'est lors de la série de services de Wilfredo León en fin de match. Habituellement, quand ce joueur se met en route, il fait tourner les matches, tu vois les têtes des réceptionneurs et du coach changer. Là, sur la finale, tu suis les regards de tous les joueurs de l'équipe de France et tu vois qu'il y a une totale confiance entre eux. Quand tu vois ça, tu te dis que c'est gagné."
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Ngapeth : "Grâce au public, on se rend compte de l'histoire qu'on écrit"

Video credit: Eurosport

Et quand l'alchimie est là, aucune équipe au monde n'est capable de les arrêter. Ni l'Allemagne, qui avait pourtant empoché les deux premières manches en quarts, ni l'Italie championne du monde en titre, giflée 3-0 en demies comme la Pologne en finale. "Ce groupe a vraiment quelque chose de spécial, a répété Ngapeth. On défend, on les rend fous et ça craque toujours."
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