Jeux Olympiques Paris 2024 | Après la double ration d'or l'heure de la réflexion pour les volleyeurs français et Ngapeth
Publié 11/08/2024 à 01:11 GMT+2
Désormais, toute la France connaît leurs noms. Ngapeth, Toniutti ou Gebrennikov, quelques-uns des joueurs expérimentés de l'équipe tricolore qui a décroché un deuxième titre consécutif aux Jeux Olympiques de Paris 2024, samedi, vont vite devoir décider s'ils souhaitent enclencher un nouveau cycle. En sachant qu'il sera forcément plus périlleux et difficile que celui qu'ils viennent d'achever.
Une masterclass pour finir : les temps forts du 2e sacre olympique français
Video credit: Eurosport
Qu'ils soient titrés ou battus, médaillés ou frustrés, les athlètes préfèrent souvent fuir la question comme la peste. Mais parce que les supporters qui les suivent ont souvent hâte de les retrouver, et parce que les journalistes doivent bien faire leur boulot, elle finit toujours par leur être posée : et maintenant, quelle est la suite ? Les volleyeurs tricolores, auteurs d'un doublé historique aux Jeux Olympiques de Paris 2024, n'y ont pas échappé, après leur brillant succès face à la Pologne.
On ne pourra pas leur reprocher de n'avoir pensé, à chaud, qu'à fêter ce titre entre eux et à partager leurs émotions en famille. Le temps de la réflexion viendra sans doute un peu plus tard mais il sera capital. Ces Bleus, un peu à part dans le paysage de leur discipline car liés par une complicité qu'ils qualifient eux-mêmes de "spéciale", sont-ils capables de viser plus haut, plus fort, plus loin ? Sans doute. En ont-ils profondément envie ? C'est moins sûr.
Après leur première médaille d'or à Tokyo, tous avaient fait du rendez-vous de Paris 2024 l'objectif d'une vie. Pour recréer l'exploit devant un public, ce qui n'avait pas été le cas au Japon, et surtout devant le leur, avec lequel ils ont noué un lien passionnel. Ils y sont parvenus, brillamment, "en travaillant énormément chacun de son côté, mais aussi ensemble", comme le confiait Antoine Brizard au micro d'Eurosport.
Des émotions qu'ils "ne revivront plus jamais"
On a tout dit, et tout écrit, sur cette osmose qui fait leur force et qui les a menés vers ce second couronnement. Elle est effectivement au cœur de leur réussite. Mais elle ne doit pas occulter, non plus, toute la charge de travail, physique et mentale, qu'elle implique. "La vie d'un volleyeur, c'est onze mois et demi sur douze, souligne Laurent Chambertin, ancien international et consultant Eurosport. J'exagère à peine. Tu fais le tour de la planète tous les ans, tu joues entre 70 et 90 matches... c'est un truc de malade."
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/08/10/4025184-81641328-2560-1440.jpg)
L'hommage de Ngapeth à Chambertin : "Ce Monsieur a fait pleurer mon père"
Video credit: Eurosport
À coup sûr, aucun d'eux ne regrettera les sacrifices réalisés ces dernières années, imposés par un rythme d'enfer. "Le faire devant ce public, c'est incroyable, a insisté Brizard à notre micro. C'est au-delà de toutes mes attentes. Ce sont des émotions que je ne revivrai plus jamais." Est-il mentalement possible de se remettre dans le bain, avec la même exigence, lorsque l'on sait que la récompense ne pourra jamais être aussi belle ?
"Je ne sais pas si on peut dire que le plus dur commence, glisse Laurent Chambertin. Mais il y a effectivement un vrai challenge. Certains sont plus proches de la fin de leur carrière que du début. Ce qu'ils ont donné pour ce maillot bleu est monstrueux. Mais est-ce qu'ils ont encore la force de s'impliquer à 100% dans le programme de l'équipe de France ?" La question concerne principalement Jenia Gebrennikov, Kévin Tillie, Benjamin Toniutti et bien sûr la star Earvin Ngapeth. Tous approcheront la quarantaine lors des Jeux de Los Angeles 2028.
Ce pourrait être une décision collégiale
"Le seul truc, c'est de se dire que tu repars sur un cycle de quatre ans, soulignait Ngapeth lors d'un entretien accordé à olympics.com il y a un an. Et le faire jusqu'au JO de Los Angeles, je trouve que ça va être dur. Je suis en équipe de France depuis 2010, je fais tous les étés. Pas de vacances. Je ne m'arrête jamais. Et j'ai des enfants qui grandissent."
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/08/10/4025174-81641128-2560-1440.png)
Doublé de dingues, "nuit de folie" : Ngapeth and co en liberté sur le plateau de MPO
Video credit: Eurosport
Cette génération en or massif a en tout cas gagné le droit de choisir sa sortie. "Ils ont donné tout ce qu'ils avaient à donner et bien plus encore, insiste notre consultant. Maintenant, c'est aux autres d'assurer. Et je ne parle pas seulement des joueurs plus jeunes qui font déjà partie de ce groupe, mais aussi du staff et de la Fédération. Il y a un vrai travail de transmission à faire."
Les volleyeurs tricolores pourraient même prendre leurs décisions comme ils ont décroché leurs étoiles, c'est-à-dire en osmose. "Je pense que ce sera une décision vachement collective, lâchait Ngapeth en juin 2023. Avec les autres collègues qui sont là depuis longtemps, car je pense qu'on a envie d'arrêter ensemble. Donc on aura une discussion à un moment donné." Ce moment-là n'est pas encore venu - il est encore temps de faire la fête. Mais il est maintenant très proche.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité