Dernier week-end des UCI Mountain Bike World Series : le VTT français se porte très bien, merci pour lui

Cette équipe de France de VTT est décidément une mine d'or. Encore attendus pour jouer les premiers rôles, les Bleus ont tenu leur rang dans ces UCI Mountain Bike World Series (ex-Coupe du monde) et les nombreux rendez-vous de la saison avec plusieurs succès et prestations de choix.

A un an des Jeux Olympiques à la maison (à suivre en intégralité sur Eurosport), les voyants sont plus que jamais au vert en cross-country qui voit déjà se dégager quatre têtes pour représenter le fanion bleu-blanc-rouge sur la colline d'Elancourt. Discipline encore non-olympique, la descente a, elle-aussi, produit son cocktail de performances et de moments forts. Oui, le VTT tricolore peut avoir la banane.

Leur réputation n'est plus à faire. Habituées à truster le très haut du panier sur l'ensemble des compétitions, Pauline Ferrand-Prévot et Loana Lecomte n'ont pas déçu cette saison. Dans une année charnière, à un an des Jeux Olympiques à domicile, les deux fers de lance du clan tricolore étaient surtout en quête de repères en 2023. Le contrat a été rempli.

Nouvelle tête d'affiche d'INEOS dans la discipline, "PFP" n'a pas traîné pour se fondre dans son nouvel écosystème. Pourtant, tout a changé ou presque pour celle qu'on peut déjà classer dans la catégorie légende du VTT. De la machine à la préparation en passant par le staff, la multiple championne du monde a assuré lors des UCI Mountain Bike World Series avec une place dans le top 8 lors de chacune de ses sorties dont une victoire en short track à Leogang. Surtout, la Française a de nouveau survolé les Championnats du monde en ajoutant deux maillots arc-en-ciel de plus à sa collection XXL. Plus que prometteur.

La donne est similaire pour sa cadette. Loana Lecomte voulait "programmer des pics de forme, avoir plus de confiance en [elle] et savoir [se] préparer pour un objectif" comme elle nous le confiait en début de saison. Pari réussi pour la Haut-savoyarde qui a su briller quand on l'attendait. Vice-championne du monde à Glasgow, championne de France, vainqueure à Lenzerheide en Coupe du monde sur le format olympique où elle occupe la troisième place du général, l'Annécienne a surtout remporté le test event olympique sur la colline d'Elancourt mi-septembre. Les bases sont posées.

Les messieurs aussi ont joué les animateurs cette saison. Comme souvent. Joshua Dubau et Thomas Griot ont confirmé l'étendue de leurs progrès dans cette campagne des UCI Mountain Bike World Series. Troisième du général en short track, le Rémois a signé de nombreux top 6 cette saison avec notamment une deuxième place en XCO à Nové Mesto et une troisième place en XCC à Val di Sole tandis que le second cité a profité d'un jour de grâce à Pal Arinsal pour goûter à un premier podium en Coupe du monde fin août.

Mais deux têtes semblent se détacher dans cette équipe de France ultra-fournie où Titouan Carod, champion de France en juin dernier, Mathis Azzaro ont aussi joué leurs cartes. Blessé en début de saison, Victor Koretzky a fini sa cuvée 2023 en boulet de canon. Vainqueur de quatre courses de rang entre son doublé aux Gets, le test event olympique et le short track de Snowshoe, le Biterrois a assuré. Sa "tumultueuse" quatrième place aux Mondiaux est aussi porteuse de beaucoup d'espoirs. Son étiquette de leader est assumée.

Enfin, Jordan Sarrou a corrigé une anomalie cette saison. Champion du monde en 2020, le Stéphanois n'avait encore jamais gagné en Coupe du monde sur le format olympique. Il a attendu la dernière sortie de Snowshoe pour le faire. Surtout, le coureur de 30 ans a signé cinq podiums sur sept en XCC et deux en XCO. De quoi lui permettre de jouer le général dans les deux catégories ce week-end à Mont-Sainte-Anne puisqu'il occupe la deuxième place dans les deux classements. Sa quatrième place à Elancourt lui permet aussi de prendre une grosse avance dans la course à Paris 2024.

Mais il n'y a pas qu'en cross-country que les Français ont fait parler d'eux. Cette année encore, les descendeurs ont brillé. Avec huit podiums dont trois succès, ceux de Thibaut Dapréla à Pal Arinsal, Loïc Bruni à Loudenvielle et Benoît Coulanges aux Gets, les boîtes étaient souvent garnies de Bleus.

Le clan français compte d'ailleurs quatre représentants dans le top 10 du général avant le final au Québec. Quintuple champion du monde, Loïc Bruni est en pole pour s'offrir le Graal final. Il est secondé par Loris Vergier, régulier tout au long de l'exercice. Benoît Coulanges (6e), Thibaut Dapréla (10e), Dylan Levesque (16e) et de nombreux autres Français ont scoré pour rentrer dans le top 30 mondial. Rassurant.

Chez les dames, la belle histoire demeure la renaissance de Marine Cabirou. Lourdement blessée en juin 2022, l'Aveyronnaise de 26 ans reste sur deux succès, aux Gets puis à Snowshoe, et a retrouvé ses meilleures cannes en cette fin de saison. Elle occupe actuellement le troisième strapontin du général derrière l'impressionnante Autrichienne Valentina Höll et l'Allemande Nina Hoffmann qu'elle peut encore aller titiller. Si elle a confié à Eurosport vouloir avant tout renouer avec ses sensations, la médaillée de bronze des derniers Mondiaux a posé les jalons d'un millésime 2024 qui pourrait être exceptionnel.