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WEC - Fernando Alonso, une victoire pleine de panache aux 24 Heures du Mans 2018

Julien Pereira

Publié 18/06/2018 à 08:53 GMT+2

24 HEURES DU MANS - Au volant de la Toyota n°8, Fernando Alonso a réussi l'exploit de s'imposer lors de sa première participation à l'épreuve mancelle. Plus remarquable encore, l'Espagnol a été un moteur pour son équipage. Et peut rêver plus fort d'une Triple Couronne.

Fernando Alonso, vainqueur des 24 Heures du Mans au volant de la Toyota n°8

Crédit: Getty Images

Les mauvaises langues vont se délier, à coup sûr, pour dévaluer un doublé Toyota qui n'a aucune raison de l'être. "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" ? Il faudrait avoir la mémoire bien courte, aux abords d'une course qui réclame tant de souvenirs, et oublier les écueils surmontés par le constructeur nippon lors de ses 18 années d'échecs en Endurance, pour avancer l'adage.
Ce serait oublier, aussi, qu'aux 24 Heures du Mans, le principal adversaire d'un favori sera toujours lui-même, qu'importe l'épaisseur de la concurrence. Et, si, véritablement, vous avez l'intime conviction que la victoire de "Toy" a manqué de relief, tournez le regard vers Fernando Alonso, qui, lui, n'a certainement pas manqué de panache.
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Double couronne pour Alonso, fin de malédiction pour Buemi : l'équipage n°8 euphorique

En parlant de regard, justement : il y avait énormément d'informations -et d'émotions, surtout- à tirer des yeux de l'Espagnol, aux alentours de 17h30, moment où il s'est installé, pour la première fois de l'épreuve, dans sa TS050 Hybrid n°8. La plupart de ceux qui l'ont croisé y ont vu son excitation et son envie.

Alonso, nuit de folie

Les autres ont dû patienter deux heures de plus, jusqu'à sa poursuite, à la limite du concevable pour tous les initiés de l'Endurance, qui a rappelé à quel point le pilote d'Oviedo a fait passer sa quête de Triple Couronne avant tout le reste. Ce fameux rush, où il a flirté avec les rails comme il a effleuré le Mur des Champions au Grand Prix du Canada, une semaine plus tôt, est à mettre sur le compte de son inexpérience autant que sur sa volonté.
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Pour ne pas perdre de vue l'autre Toyota, Alonso a pris tous les risques dans le trafic

Après Tazio Nuvolari, Maurice Trintignant, Bruce McLaren, Jochen Rindt et Graham Hill, le double champion du monde de Formule 1 est devenu le sixième homme à accrocher l'épreuve mancelle derrière le Grand Prix de Monaco à son palmarès. Lui l'a fait avec une verve peu commune et un véritable sens des responsabilités. Au cœur de la nuit, à l'heure où le commun des mortels met sa concentration en veilleuse, "Nando" a eu l'occasion de rappeler à quel point il était un pilote à part, puisqu'il n'a plus tout à fait la chance de pouvoir le faire en F1.
Il a pris le volant à 1h30, et son équipage accusait 2"15 de retard sur la voiture-sœur, la faute à une pénalité de 60 secondes dont a écopé Sébastien Buemi pour un excès de vitesse sous slow zone. Il l'a rendu en ayant réduit la marge à moins de 45 secondes après avoir aligné les tours de qualification dans un relais de deux heures et demie. Mémorable.

La Triple Couronne pour s'offrir le statut qu'il doit avoir

Nul ne sait si la n°8 aurait devancé la n°7 sur la ligne d'arrivée sans ce gigantesque effort. Mais Alonso ne s'est pas laissé porter par ses équipiers, bien plus expérimentés que lui à ce niveau. A dire vrai, il a même été le principal artisan de son propre succès : s'il a épicé ses relais de belles prises de risques, il ne les a surtout entachés d'aucune erreur. Avant lui, très peu de "rookies" avaient quitté leur cockpit avec le sentiment du devoir accompli. "J'ai donné le maximum", avait-il d'ailleurs confié au micro d'Eurosport, après son ultime passage.
L'Espagnol a du mérite. "Si je peux gagner, je le fais, a-t-il ensuite admis, après la course. Si je ne le peux pas, je tente quand même. Mais je ne me rends jamais". En F1, le pilote de 36 ans n'a certainement pas eu le palmarès que son talent réclamait. Mais il a trouvé le moyen d'accéder à un cercle très fermé. Désormais, l'Asturien va faire des 500 Miles d'Indianapolis son nouvel objectif majeur. Et s'il les remporte, il pourra se vanter -même si ce n'est pas dans sa nature- d'avoir réussi ce que seul Graham Hill a été capable de faire avant lui.
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Fernando Alonso, le point levé après sa victoire aux 24 Heures du Mans 2018

Crédit: Getty Images

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