WEC - La "Toy" Story des 24 Heures du Mans 2018 en cinq péripéties
Publié 17/06/2018 à 18:21 GMT+2
24 HEURES DU MANS - Toyota a enfin réussi à décrocher son succès sur l'épreuve mancelle. Sans concurrence, certes. Mais non sans difficultés.
Alonso, première entrée, première polémique
17h30 : Fernando Alonso n'a pas encore pris la piste. Il vient à peine de s'installer dans son cockpit mais il soulève, déjà et bien malgré lui, une première polémique. Sur son emplacement, les pneus de sa TS050 Hybrid ont été changés, le plein d'essence a été effectué. Gêné par une Porsche qui ravitaille devant lui, l'Espagnol n'a pas assez d'espace pour prendre la piste sans reculer. Problème, le règlement interdit aux pilotes d'enclencher la marche arrière dans la voie des stands.
Mais la Toyota n°8 rétrograde d'un bon mètre pour reprendre la course. Scandalisé et à l'affût de la moindre erreur, le SMP Racing pointe une infraction manifeste. En réalité, ce sont bien les mécaniciens de la firme japonaise, lucides et experts, qui ont poussé le prototype vers l'arrière. Le règlement est contourné. Alonso n'est – logiquement - pas pénalisé.
Alonso, le goût du risque
19h48 : Les trois voitures de sécurité viennent de neutraliser la course, 20 minutes durant. Pour le double champion du monde de F1 qu'est Alonso, c'est une éternité. Le pilote d'Oviedo est alors deuxième, derrière la voiture-sœur, la n°7. Et pour lui, pas question de la laisser gratter quelques mètres dans le trafic. Alors, à la reprise, l'Espagnol prend tous les risques, au beau milieu d'une cinquantaine de bolides.
De Mulsanne jusqu'aux virages Porsche, le rookie slalome, joue, flirte avec les rails. Il illustre, ici, son manque d'expérience dans la discipline. Et apporte, aussi, l'excitation que lui seul peut apporter. Pour les spectateurs, le moment est délicieux. Pour le box Toyota, il est presque inquiétant.
Buemi, l'ombre d'un doute
00h18 : Sébastien Buemi, lui, ne manque pas d'expérience. Champion du monde de la discipline en 2014, le Suisse se rend pourtant coupable d'une erreur de débutant. Pénalisé pour un excès de vitesse en slow zone, le pilote de la n°8 écope d'un "stop-and-go" (pénalité) de 60 secondes. Et reprend la piste avec près de 2'15" de retard sur la n°7.
Une heure plus tard, Alonso reprend les commandes. Dans un relais absolument ahurissant, l'Espagnol se charge de faire fondre cet écart comme neige au Soleil. En 2h30, le pilote McLaren gratte 1'30" à Lopez. Epoustouflant.
Lopez, le tête-à-queue
11h43 : Depuis le petit matin, la hiérarchie est très claire : Toyota a construit son doublé, avec la n°8 devant la n°7. Ses deux prototypes tournent comme des horloges. Désormais, seule l'erreur humaine peut enrayer la machine.
Esseulé, probablement usé par le poids des heures, José María López se laisse aller, dans un court instant de décontraction, aux courbes Dunlop. L'Argentin n'empêche pas le tête-à-queue. Mais il évite les murs. Et se confond en excuses, à la radio.
Kobayashi, le coup de la panne
13h22 : C'est une certitude. L'histoire se répète. La malédiction resurgit. Comme lors des deux années précédentes, une Toyota est au ralenti. C'est la n°7. A son bord, Kamui Kobayashi semble tenter des manœuvres d'urgence sur son volant. En réalité, il a simplement oublié de filer aux stands, au tour précédent, pour ravitailler. Il n'excède donc pas les 80km/h, sur le premier rapport, pour avoir la certitude de rallier les stands. L'erreur est grossière. Presque surréaliste.
Mais en trois décennies d'échecs, le constructeur japonais a retenu les leçons. Et en a tiré des enseignements. Pascal Vasselon, directeur technique de la firme, rassure : "On avait anticipé cette éventualité, a-t-il confié, au micro d'Eurosport. Notre pilote nous a juste fait une petite farce". Dans le box, elle n'a pourtant fait rire personne.
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