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24h du Mans : Toyota a encore tout vécu au Mans : "Les choses peuvent changer jusqu'à la ligne

Alexandre Coiquil

Mis à jour 20/09/2020 à 19:18 GMT+2

24H DU MANS - Vainqueur de l'épreuve pour la troisième fois de rang avec le sacre de la n°8, Toyota va pouvoir refermer la page du Mans dans sa version hybride. Pas toujours gâté par le sort dans la Sarthe, le constructeur japonais n'a pas rigolé lors de cette édition 2020.

Le sacre de la Toyota n°8 lors des 24h du Mans, édition 2020

Crédit: Getty Images

Toyota ne vit pas dans la sérénité. Surtout pas quand il pose ses bagages au Mans. Marqué à jamais par les déconvenues de ses TS Hybrides au Mans, le constructeur japonais est parvenu à passer outre les galères de l'endurance pour décrocher cette fameuse troisième couronne consécutive aux 24h du Mans, dimanche, sur un circuit de la Sarthe privé de spectateur, mais pas de spectacle. La victoire de Toyota au Mans est évidemment loin d'être un exploit. De par son statut en WEC, puis sa course, la firme nippone a juste fait respecter la logique. Mais avec elle, ce n'est jamais sans souffrir alors que tout semble optimisé pour que ça soit "simple".
De samedi 14h30 à dimanche, 14h30, les TS050 sont restées en tête de la meute et n'ont jamais donné un seul espoir à leurs deux rivales de Rebellion d'espérer gagner. Devant à tour de rôle, grâce au jeu des arrêts, les deux Japonaises n'ont connu qu'une seule passe d'armes sur la piste peu après 18h00, samedi. Et encore, ce n'était pas une vraie bagarre. Comme souvent, c'est dans les stands que tout s'est joué. Et ce qu'il s'est passé a été typique de ce que peut offrir Le Mans : les galères mécaniques ont impacté les deux Toyota. C'était attendu, c'est arrivé. C'est d'abord la n°8 qui a ouvert le bal avec une crevaison, puis un problème sur l'avant-droit qui a été réglé en deux temps. La plus grosse réparation a, elle, nécessité un arrêt de dix minutes (et effectué pendant la sortie de la safety car sous les coups de 21h17 samedi), ce qui a fait fulminer Sébastien Buemi, pas venu pour jouer les places d'honneurs.
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Buemi n'y croyait plus

Le double tenant au départ, désormais triple vainqueur, l'a reconnu après la course : il a cru, malgré son expérience, que c'était déjà terminé après seulement 7h de course. Au moment de lâcher les commandes, la n°7, partie de la pole position, volait. Et surtout, pas l'once d'une avarie, ce qui peut prêter à sourire. "Nous avons rencontré beaucoup de problèmes après le départ avec notamment une crevaison et, à un moment, on s'est dit qu'il fallait changer des pièces. On a perdu deux tours et à ce moment on s'est dit qu'on ne pourrait plus gagner", a reconnu l'Helvète, soulagé par le dénouement. "Et quelques heures plus tard, la chance a commencé à tourner en notre faveur et on s'est retrouvé en tête pour finalement gagner la course avec cinq tours d'avance. C'est la preuve, une fois de plus, qu'aux 24 Heures les choses peuvent changer jusqu'à la ligne d'arrivée."
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Trois fois titré, Buemi a eu la joie de partage ce triplé avec un vieil ami, aussi passé par la Formule 1, Kazuki Nakajima. Lucide sur le résultat final, le Japonais a parlé de facteur chance au moment de décrire la victoire de la n°8, la dernière de l'ère hybride pour Toyota désormais projeté vers 2022 et la catégorie Hypercar, censée redonner de l'enjeu. "C'était un sentiment très spécial d'être dans la voiture pour sa dernière victoire et de gagner Le Mans trois fois de suite. Notre course a vraiment été en montagnes russes, mais tout le monde a fait un travail fantastique et il semble que nous avons un peu plus de chance que l'autre voiture". Le troisième larron n'a pas été Fernando Alonso, parti de l'endurance sur le coup d'éclat de l'édition 2019. Non, c'est Brendon Hartley, rookie "Toyota" à l'adaptation éclair.
Vainqueur en 2017 avec Porsche, le Britannique, aperçu en F1 chez Toro Rosso en 2017 et 2018, a très bien compensé le départ de l'Asturien. "C'est un sentiment fantastique de gagner Le Mans pour la seconde fois. Il a fallu que j'apprenne vite les habitudes de cette équipe pour remplacer Fernando (Alonso). Mais mes coéquipiers m'ont aidé à maitriser une voiture très compliquée et très rapide" a-t-il précisé, malheureux de ne pas pouvoir partager cette victoire avec les fans. "Nous avons fait une course presque parfaite grâce à nos ingénieurs qui nous ont permis de surmonter notre problème de frein. L'émotion n'est pas aussi forte que ce que j'ai ressenti lors de ma première victoire en raison de l'absence des fans, mais le message qu'on veut leur envoyer est qu'ils nous manquent et qu'on veut les voir l'an prochain".
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La n°7 a encore vécu la galère

S'il y a eu un vainqueur, il y a eu des vaincus. Parmi les cinq prototypes engagés en LMP1, il y avait évidemment les deux Rebellion, aux performances presque égales, mais jamais capables de bousculer la hiérarchie pour la gagne. L'autre vaincue, c'est l'autre Toyota, la n°7. En tête après l'avarie de sa grande soeur, la maudite a attaqué la course de nuit sans se douter que le sort allait aussi la frapper de plein fouet. Peu avant 3h00 du matin, c'est Kamui Kobayashi, survolté pendant ses relais, qui a vécu en première personne le grand drame. D'une communication radio banale, avertissant d'un problème de puissance, à l'arrivée aux stands, le Japonais a encore vu la malédiction s'abattre. Son regard en apprenant qu'il allait rester un moment sans piloter en a dit long sur l'onde de choc vécue sur le moment. Encore lui, encore la n°7.
Trois fois deuxième de l'épreuve en 2016, 2018 et 2019, le Japonais a fait contre mauvaise fortune bon coeur au moment de revenir sur la course, et cet arrêt de 29 minutes qui a mis l'équipage de la n°7 à 7 tours, comme un symbole, de l'autre Toyota. "Nous sommes 3e cette fois-ci, ce qui est un peu surprenant. C'est toujours difficile de gagner Le Mans, mais nous ne nous attendions pas à avoir ce genre de problème. Il n'y a rien de négatif avec le résultat et c'est comme ça au Mans". Longtemps au pied du podium, cette maudite n°7 a quand même fini par grimper sur la boite, la faute à une Rebellion n°3 à bout de souffle et passée sur le rail à une heure de la fin. Pour une fois, la fin était plus sympa à vivre.
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