24 Heures du Mans 2025 - Ferrari rit jaune, Porsche fulmine

Un troisième succès de rang que Ferrari apprécie. Qui lui permet de garder pour toujours le trophée des 24 Heures du Mans remis dimanche. Mais qui lui donne des maux de tête, non seulement parce que l'équipage de la n°83 emmené par Robert Kubica a forcé le barrage tenu par les 499P d'usine n°50 et 51, mais aussi parce que la BoP n'était pas assez pénalisante aux yeux de certains pilotes Porsche.

Nouveau triomphe de Ferrari : l'arrivée de la 499P n°83 de Kubica

Video credit: Eurosport

Une chose tout d'abord, pour éviter tout malentendu : Ferrari mérite amplement son nouveau triomphe aux 24 Heures du Mans, assuré au bout d'une course limpide, boostée par les impressionnants relais de Robert Kubica, qui a presque imposé à l'usine Ferrari le succès de la 499P n°83 semi-privée d'AF Corse face à ses officielles n°50 et 51, qu'il a poussées dans leurs derniers retranchements et confrontées à leurs propres erreurs. Un succès aussi imprévu que salvateur puisqu'il préserve le Cheval cabré d'une désillusion face à Porsche, pas loin du compte avec sa 963 n°6. Quatorze secondes pour être précis.
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Quelle erreur : en tête, la Ferrari n°51 finit dans le bac à gravier en entrant aux stands

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Samedi, en début de soirée, les trois bolides de Maranello étaient en effet en tête avant que les choses ne se gâtent, par la force de fautes et de pénalités de la n°50 et la n°51 (accrochages, excès de vitesse dans la pit laine, passage dans les graviers à l'entrée des stands). Et ces dernières n'auraient sans doute jamais été dans le coup pour signer un triplé jusqu'à trois heures de l'arrivée, dimanche, sans l'intervention d'une voiture de sécurité dans la nuit, peu avant la mi-course.
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15h34 : la Ferrari n°50 sort dans les esses Porsche

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Kubica a fait la différence

"Gagner Le Mans, c'est spécial, s'est exclamé Robert Kubica, à l'enthousiasme toujours aussi mesuré. C'est l'une des courses les plus difficiles. J'étais passé près il y a quelques années en LMP2, on avait perdu dans le dernier tour. Cela a été une semaine très exigeante. On a fait tout ce qu'on pouvait. On a attaqué quand il le fallait, on a assuré quand il le fallait. Je suis content pour moi, mes coéquipiers, AF Corse. Et pour Ferrari qui s'impose trois fois de suite. Ça ne pouvait être mieux."
Premier Chinois lauréat de la plus grande classique de l'Endurance, Yifei Ye n'a pas fait autre chose que louer le Polonais, pilote de Formule 1 promis à un destin de champion du monde lorsqu'un accident sur un rallye régional italien a failli lui coûter la vie, en 2011. "C'est un final génial de la part de Robert. Trois victoires de rang pour Ferrari, c'est formidable !", s'est réjoui l'ancien pensionnaire de l'académie de pilotage de la FFSA basée au Mans. Et d'insister sur le défi relevé par le trio qu’il formait également avec le Britannique Phil Hanson. En contrôle du début à la fin ? Rien du tout ! "Ça ressemblait peut-être à ça de l'extérieur, mais ça ne l'était pas du tout dans la voiture", a-t-il attesté.
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Les esprits s'échauffent : l'énorme bagarre Porsche - Ferrari

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"Ils font trop d'erreurs pour gagner au Mans"

Alors effectivement, si la n°83 d'AF Corse, l'équipe d'Amato Ferrari basée à Piacenza, sur laquelle s'est appuyé Ferrari pour revenir en catégorie reine, s'était signalée l'an dernier par ses frasques, elle a cette fois eu un comportement exemplaire en piste. Non sans susciter pourtant la polémique auprès de la concurrence, Porsche précisément. Sa faute ? Ne pas avoir subi les foudres de la BoP (Balance of Performance) après trois victoires en autant de courses de WEC cette saison. Bien plus qu'il n'en avait fallu à Toyota pour se faire couper les ailes à 48 heures de la course l'an dernier.
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Haie d'honneur pour Kubica, Ye et Hanson

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Pour comprendre l'épineux sujet des performances revues et corrigées avant chaque épreuve par l'organisateur, l'Automobile club de l'Ouest, entre les huit constructeurs engagés, il fallait écouter la frustration de Kevin Estre à cinq heures de l'arrivée. "Ils se calent toujours sur notre stratégie, déplorait le pilote de la Porsche n°6, sur L'Equipe. Ils ont de la perfo, un peu plus que nous... Et ils contrôlent... Ils font beaucoup d'erreurs. Ça me ferait même vraiment mal de voir la victoire de nouveau chez Ferrari, parce que pour moi ils font trop d'erreurs pour pouvoir gagner une course au Mans. Mais voilà, ils ont plus de perfo que tout le monde..."
Des propos peut-être prononcés sous le coup de la déception mais qu'un autre Français, Mathieu Jaminet, pilote de la n°5, a relayé en creux, en constatant : "Nous n'avons fait aucune erreur".
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