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"L'histoire continue"

ParAFP

Publié 14/02/2005 à 13:00 GMT+1

Corrado Provera, directeur de Peugeot Sport, n'aura pas eu la satisfaction de célébrer son dernier rallye par une victoire en Suède, ou une prise de pouvoir au championnat du monde des constructeurs, dimanche, à Karlstad. Il prend sa retraite après près d

Eurosport

Crédit: Eurosport

Pas trop déçu de ne pas partir sur une victoire ?
Corrado Provera : Le départ d'un individu est un épiphénomène par rapport à une histoire écrite par une équipe pour le compte d'une maison. Je pars mais l'histoire continue. Jean-Pierre (Nicolas) prend ma place, c'est l'héritier logique. Quant à mon dernier rallye, c'est sûr que, au vu des cartes que l'on avait en mains, nous pourrions être en tête du classement constructeurs. Je suis déçu en partie parce que nous ne sommes pas où nos atouts nous auraient permis d'être. Cela étant dit, s'il agit de faire un bilan en cours de route, le bébé est bien lancé. La voiture marche, n'a pas de problème. La suite me parait encourageante.
Qu'avez vous dit à Grönholm après son erreur ?
C.P. : Quand il est revenu au parc, je lui ai demandé pourquoi. Il m'a répondu si on veut gagner il faut attaquer. Je lui ai rétorqué qu'au lieu de gagner, il avait tout perdu. Maintenant heureusement que l'on a Markko (Märtin) derrière qui sauve les meubles de façon exceptionnelle. Marcus doit comprendre que l'on ne peut pas gagner partout. Il y a des équipes qui vont se bagarrer, plus encore que l'année dernière pour le titre constructeurs. Si un des pilotes ne concrétise pas l'objectif qu'on lui assigne, il faut s'en inquiéter. Mais sur le papier les deux équipes qui vont se bagarrer pour le titre constructeurs, ce sont Citroën et Peugeot.
Qu'avez-vous apporté à cette équipe ?
C.P. : Si j'ai donné quelque chose à cette équipe, c'est la passion, l'enthousiasme, l'envie de se bagarrer, de rester solidaire même lorsque cela ne marche pas. Je n'ai jamais accablé un pilote. Par contre certains pilotes m'ont accablé. Ca m'est égal. Ce qui m'intéresse, c'est l'équipe. Je n'ai jamais dit à Marcus à chaque fois qu'il est sorti, et Dieu sait qu'il est sorti, que je le détestais.
De toutes ces années, quel est votre meilleur souvenir ?
C.P. : C'est ici en Suède en 2000, parce que la victoire venait juste après la défaite ridicule au Monte-Carlo, et le titre en fin d'année, celui de Marcus quelques semaines après. Ce sont des moments d'une intensité folle dont je me souviendrai à jamais. Parmi les souvenirs les plus bouleversants que je dois avoir, c'est ce fameux Monte-Carlo 2000, première sortie de la 206 en Championnat du monde, quand les trois voitures n'ont pas démarré. Là, vous êtes seul. Après, la victoire, c'est facile.
Les pires moments ?
C.P. : La maladie de Richard Burns qui a été à l'origine de ses contre-performances bien avant qu'elle ne se manifeste et qui a encore plus assombri notre défaite de 2003. Je reste persuadé que si le garçon n'avait pas été affecté par son cancer déjà depuis le San Remo, peut-être que l'on aurait été champion du monde. Cela a été un moment difficile à supporter.
Existe-t-il un échec personnel ?
C.P. : La bagarre que j'ai essayé de mener par rapport à un pouvoir sportif qui a tué l'enthousiasme. Nos deux équipes (Citroën et Peugeot) partiront à la fin de l'année un peu à cause de ce pouvoir sportif. On en revient à ces trois voitures par équipe, à ce superrallye qui ne veut rien dire. Loeb, Marcus, Tuohino se sortent la dernière journée et ne sont pas reclassés. Des gens sortis vendredi ou samedi, eux le sont. C'est artificiel au possible. Ce n'est pas cela qu'il faut.
Comment expliquez-vous le fiasco de l'aventure F1 ?
C.P. : A chaque fois que Peugeot a décidé de faire du sport en prenant en charge à 100% la responsabilité des programmes, cette maison a toujours réussi, 205 T 16, rallyes-raids, 905, 206 et 307 je l'espère. A chaque fois qu'elle a eu une autre approche elle a échoué. Il n'y a eu échec que lorsque l'on a voulu partager les responsabilités avec d'autres. Nous n'avons pas su trouver notre voie. Ça été le cas en F1. Pas seulement avec Prost, avec McLaren et Jordan aussi. Avec Prost, le binôme Prost-Peugeot était incantatoire, ces deux noms ensemble on s'en est servi comme s'ils avaient le pouvoir thaumaturgique de régler les problèmes qui ne pouvaient se régler que par le professionnalisme de part et d'autre. Je préfère dire que nous n'avons pas été professionnels et c'est la raison pour laquelle, de notre côté, nous avons contribué à l'échec. Mais dans l'échec d'un binôme, on n'est jamais seul.
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