Deux premières et un déçu

Le compte-rendu de la 1re étape
Le compte-rendu de la 2e étape
Le compte-rendu de la 3e étape

Bien sûr, Citroën avait raison d'inciter Sébastien Loeb à assurer le titre de champion du monde des constructeurs plutôt que celui des pilotes. S'il manquait encore une preuve que dans le couple, c'est bien le fournisseur de la voiture qui porte la culotte, c'est désormais chose faite : c'est bel et bien à Citroën de décider de la stratégie du moment en fonction des enjeux extra-sportifs, ou sportifs, de l'instant.

Alors quand, vendredi, après que son troisième représentant Carlos Sainz eut abandonné dès la 3e spéciale, Citroën a décidé d'émasculer Sébastien Loeb et de le priver de la course au titre de champion du monde des pilotes, c'était bien la logique d'entreprise qui parlait.
Satinet: "Ce n'est pas un sacrifice"

Par ces décisions, la marque au chevron s'est assurée le titre mondial avec 160 points, 15 de mieux que Peugeot. Ce titre est le premier de son histoire et il a d'autant plus de valeur qu'il est repris des mains de la maison-mère, qui va s'empresser de donner un successeur à sa 206 WRC.

Mais du coup, la frustration est grande. Ces trois jours devaient offrir un splendide mano a mano entre deux pilotes de très grand talent, entre un Norvégien au tempérament de feu, expansif, télégénique, et un Français d'Alsace d'une sérénité de façade mais bouleversant d'audace.

La course, réellement, n'aura duré que le temps d'une seule Super Spéciale, empochée jeudi soir par Solberg, puis deux spéciales vendredi, gagnées de main de maître par Loeb. Une bonne nouvelle suivie d'une mauvaise pour le Français : Carlos Sainz venait de sortir de la route et il laissait McRae et Loeb assumer seuls la course "Constructeurs" de Citroën.

La consigne fut aussitôt donnée à Loeb de lâcher prise et de ne pas tenter de faire mieux que Solberg, car cela demandait des prises de risques trop importantes. Du coup, le Norvégien écrasa la suite de la compétition, empochant au final 13 meilleurs temps sur 18, les 5 autres revenant au Français. L'abandon pour casse de transmission de Rövanpera, dimanche, arrivé trop tard pour que Loeb se relance dans la course au titre.
Les circonstances du changement de stratégie de Citroën

Et, si les drapeaux qui s'agitèrent sur la ligne d'arrivée dimanche étaient bien faits de bleu, de blanc et de rouge, la disposition des couleurs n'était pas vraiment celle qu'espérait le pilote alsacien. Mais son heure, on ne peut en douter, viendra.