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"Moins 30% de puissance"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/03/2011 à 16:25 GMT+1

Frédéric Barozier, ingénieur de développement chez Pipo, le préparateur moteur de Ford en WRC, nous trace les grandes lignes du règlement 1.6 litre turbo.

2011 Suède Ford Latvala

Crédit: Ford WRT

Christian Loriaux, le directeur technique de M-Sport, a pointé le nouveau moteur à injection directe comme le plus grand défi qu'il avait fallu surmonter sur la nouvelle Ford Fiesta WRC...
Frédéric Barozier : C'est exact, car le nouveau règlement moteur a été défini très tard. Au départ, la Fédération internationale de l'Automobile (FIA) voulait imposer une architecture commune pour la F1, le WRC et les 24 Heures du Mans. Et pendant un an, les constructeurs ont discuté avec la FIA pour en fixer les caractéristiques. L'objectif était d'obtenir 300 chevaux pour un 1.6 litre turbo en WRC, 500 à 800 chevaux pour un 2.0 litres turbo configuré F1 et Le Mans. Mais lorsque Jean Todt a succédé à Max Mosley à la présidence de la FIA, il a indiqué que cela ne lui plaisait pas. Mais les paramètres principaux étaient déjà fixés et le temps pressait… Nous avons donc gardé ce moteur. Nous étions en janvier et il fallait dessiner un bloc, une culasse, et tout le reste... Nous avons fait tourner le moteur au banc en août pour attaquer les essais routiers en septembre. Ce fut un délai vraiment court, sachant que certaines pièces nécessitaient 12 à 16 semaines de fabrication.
Comment avez-vous mis au point l'injection directe ?
F.B. : Ce fut un travail énorme, mené conjointement avec Cosworth. En fait, tout est question de software.
Quelle est la différence entre ce moteur et un bloc de S2000 ?
F.B. : Les deux développent pratiquement 300 chevaux, à ceci près que le 1.6 litre (turbo) est en permanence ou presque à ce niveau, alors qu'à 6.000 tr/min une S2000 (atmo) n'offre que 200 chevaux. Sur la plage d'utilisation, ça signifie a en moyenne 70 chevaux d'écart.
Après la Suède, le Rallye du Mexique, disputé ce week-end, va être un exercice particulier en raison de l'altitude...
F.B. : Oui. A 3000 mètres d'altitude, il y a 30% d'air en moins donc 30% de puissance en moins. L'adaptation réside dans la programmation d'une gestion spécifique du turbo. Autrement, il est impossible de rouler avec des boîtes de vitesses différentes : elles sont homologuées et identiques d'une épreuve sur l'autre.
Ça s'est bien passé pour vous en Suède, puisque Ford a signé un triplé. Mais où en êtes-vous en termes de fiabilité ?
F.B. : C'est difficile de le savoir précisément. De toute façon, on n'a jamais de certitudes dans ce domaine. En fait, le règlement est sorti tard et les équipes ont réclamé un temps d'adaptation. La FIA nous accordés quatre rallyes pour en savoir plus sur les moteurs. Elle nous a permis d'homologuer une version pour le Rallye de Suède, et de l'ouvrir juste après pour vérifier l'état d'usure des pièces. Nous aurons également le droit d'utiliser un moteur unique au Mexique, en Portugal et en Jordanie. Mais après la Jordanie, chaque constructeur fera homologuer un bloc et déposer à la FIA des pièces témoins pour d'éventuels réclamations adverses. A partir du Rallye d'Italie, chaque moteur devra être utilisé sur quatre rallyes. Ultérieurement, il y aura des possibilités de recourir à des "joker" pour modifier les moteurs, mais il faudra justifier un problème de fiabilité et faire la demande auprès de la FIA.
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