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Sébastien est devenu Loeb

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ParEurosport

Mis à jour 08/12/2010 à 12:28 GMT+1

En publiant son autobiographie* juste avant son 7e titre mondial, Sébastien Loeb a révélé des moments et des personnes clés de sa carrière : de ses premières sélections à Rallye Jeunes à ses rencontres déterminantes. Nous en avons sélectionné cinq.

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Crédit: Eurosport

Sélection Rallye Jeunes : l'injustice
Habitué des gymkhanas dans la ville d'Oberhoffen en Alsace au volant de sa Super 5 GT Turbo ou de 205 GTI, Sébastien Loeb décide à l'automne 1994 de s'inscrire une première fois à Rallye Jeunes. Cette épreuve de détection de jeunes talents est organisée sur le circuit de Chenevières, près de chez lui. S'il échoue pour sa première participation, l'envie de faire du rallye s'est bien installée et sa détermination est immense. L'année suivante, il retente sa chance au milieu de mille autres candidats, toujours sur le même tracé. Meilleur temps des épreuves, le jeune Loeb décroche sa place en finale. Celle-ci a lieu au Castellet, deux semaines plus tard. Il l'aborde "tranquille, serein, sûr de (sa) force et de (son) fait*". Et là encore, Seb est le plus rapide. "Le verdict du chronométrage est implacable", dit-il. Malgré cela, le jury décide qu'il a été avantagé par rapport à son principal adversaire, Nicolas Bernardi. Il ne gagne pas le volant promis au vainqueur. Abattu, il repart chez lui en Alsace.
La rencontre : Dominique Heintz
Quelques jours plus tard, Sébastien Loeb reçoit un coup de téléphone. A l'autre bout du fil, un homme se présente : Dominique Heintz. Ce monsieur explique à Sébastien avoir lu ses déboires dans le journal local et vouloir en discuter avec lui. Après plusieurs heures de palabres, rien de concret mais le contact est établi. A l'automne 1996, 3e passage à Rallye Jeunes. Mais cette fois-ci, Loeb se loupe. Peu importe, pour Dominique Heintz, le fait qu'il se soit qualifié deux fois de suite pour la finale de Rallye Jeunes signifie quelque chose. Le 6 avril 1997, Sébastien Loeb prend le départ du Florival, son premier rallye, dans une Peugeot 106. Son copilote est alors un certain Dominique Heintz, qui aura cette phrase marquante à l'assistance : "Soit ce type est fou, soit c'est un génie !" La carrière de Loeb est lancée.
Guy Fréquelin, le mentor
Un autre homme compte énormément dans la carrière de Loeb, Guy "le grizzly" Fréquelin. Dès la fin de l'année 2000, le directeur de l'équipe Citroën prend le tout jeune champion de France des rallyes terre sous son aile. Il lui propose d'abord de disputer la dernière manche du championnat de France asphalte, le Rallye du Var, au volant d'une Xsara Kit Car. "Tiens, je te propose un petit contrat. Je connais le degré d'exigence et sais apprécier les risques encourus pour en arriver là. J'espère que ça te va", lui dit à ce moment là 'le Frèq'. "A la vue de la somme, le choc a été brutal. J'ai fermement fixé les six chiffres qui semblaient clignoter. J'ai incliné légèrement la tête vers Daniel (Elena, son copilote, ndlr). Mon volubile équipier en avait la chique coupée. Monsieur Fréquelin nous offrait, à nous les deux traîne-savates, la bagatelle de cent cinquante mille francs ! De toute ma vie, je n'avais jamais "rentré" plus de six milles francs, et encore dans les meilleurs mois", poursuit Loeb.
L'Alsacien remporte l'épreuve et signe dans la foulée un contrat de pilote profesionnel. "Une étoile est née", lance Fréquelin aux journalistes à Sainte-Maxime. Jusqu'a fin 2007, année où il prend sa retraite, il aura une influence considérable sur Loeb. Ce dernier en parle d'ailleurs avec admiration. "Guy est un homme intègre, honnête, droit et franc. Son bon sens de "paysan haut-marnais", comme il se définit lui-même, m'a toujours plu. Il a été brocardé, parfois moqué, pour son côté maniaque ou psychorigide. Je ne me permettrai pour ma part jamais de le critiquer sur ce point, c'est peut-être la clé de la réussite."
L'imbroglio Rallye Monte-Carlo
En 2002, pour l'ouverture de la saison WRC, Sébastien Loeb participe au Rallye Monte-Carlo. Déjà 2e du Rallye San Remo en 2001, il remporte cette fois-ci le Monte-Carl' devant le quadruple champion du monde Tommi Mäkinen. Malheureusement, ce premier succès en mondial lui est retiré pour une "histoire de changement de pneus dans une zone non-autorisée". "Ça ne nous avait en rien avantagés, constate Loeb. Aussi, j'ai toujours considéré que mon palmarès en Mondial a été défloré fin janvier, sur le port de Monaco, et non au mois d'août en Allemagne". C'est pourtant là, officiellement, que Seb a décroché la 1re de ses 62 victoires en WRC. La dernière à ce jour étant le Rallye de Grande Bretagne, dimanche dernier.
Le premier et le septième titre à domicile
Avant de décrocher un septième titre en Alsace en octobre dernier, Sébastien Loeb a commencé par en remporter un. C'était déjà un mois d'octobre (2004). Et c'était déjà au Rallye de France (en Corse). Dans la carrière d'un pilote, le premier titre reste assurément le plus beau. "Ça y est je l'ai fait. Je me rends compte que je suis champion du monde", lâche-t-il alors. Mais les ultimes mètres de la dernières spéciales de l'épreuve ont été difficiles. "Devant l'imminence du verdict, je peine à garder ma lucidité. J'en perds mes moyens, raconte-t-il. Seules mes mains, fermement agrippés au volant, me relient encore à la réalité. (...) Je gamberge. Je ne suis pas loin de paniquer. (...) C'est le plus beau jour de ma vie. Et peut-être aussi celui de mon père. (...) A côté de maman, papa est resté un peu en retrait. Il a attendu que la minute de folie furieuse soit passée pour se rapprocher. Je le vois se frayer péniblement un chemin, le dos vouté, le corps fatigué à l'extrême. (...) Je lui tombe dans les bras. Je me laisse aller. Je pleure avec lui."
Ces moments de joie partagés en famille sont forts dans la carrière d'un pilote. Qui plus est pour un Sébastien Loeb dont le père est souffrant. Ce jour-là, Seb a accompli quelque chose de grand, le rêve de tout pilote. "Papa doit être fier de moi", déclare-t-il encore. Six autres titres suivront, décrochés pour la plupart dans des conditions plus ou moins rocambolesques. Dont le dernier, en bonne place aussi dans le coeur de l'Alsacien, dans les rues d'Haguenau, sa ville natale.
*Sébastien Loeb, Ma ligne de conduite, édition Michel Lafon.
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2010 France Citroen Loeb

Crédit: Citroën Racing

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