Eurobasket 2015 : France - Lettonie, un quart a priori sans danger en 5 questions

Pour tout le monde, la France est déjà en demi-finale. S’il y avait un doute face aux Turcs après une première phase sans relief, les Bleus ont impressionné pour leur première à Lille et géré à la perfection ce rendez-vous. Aujourd’hui, l’obstacle letton semble largement à leur portée. On parle là d’une équipe qui se retrouve pour la première fois en quarts de finale depuis quatorze ans et a terminé 11e de l'Euro 2013. Pas très effrayant…

Le risque ? L’excès de confiance et aborder cette rencontre un peu trop facilement, avec la tête déjà à la Grèce ou à l’Espagne - les adversaires potentiels en cas de qualification en demi-finales -. "Ca peut être un gros risque", reconnait Nando de Colo. "Il ne faut pas qu'on s'enflamme, il faut qu'on les respecte", prévient Tony Parker, conscient qu’il ne faudra pas se relâcher face à cette formation qui n’a rien à perdre.

Dès la sortie du parquet samedi soir, les Bleus ont décrit un portrait bien "atypique" de la Lettonie, comme le résume Evan Fournier. Pour Vincent Collet, c’est une équipe "redoutable dans le secteur extérieur". Pour Boris Diaw, les Lettons sont capables de "prendre feu" alors que Rudy Gobert avance qu’ils "sont toujours rugueux et shootent de partout". En clair, les Lettons "ressemblent un peu à la Finlande sur certains aspects", comme le résume Joffrey Lauvergne. Et quand on se souvient du match contre la Finlande – remporté après prolongation au premier tour – ou de celui perdu en préparation, cela peut "inquiéter", reconnaît Collet.

Il y a un petit hic dans tout cela. A regarder jouer la Lettonie dans cet Euro, ce n’est pas vraiment ce que l’on voit. Avant-dernière attaque de l’Euro (70 pts par match), l’équipe balte affiche le pire pourcentage à trois points de la compétition (29.1%). En revanche, elle se montre solide. Dans le sillage de ses deux "golgothes" Kaspars Berzins (2m11 m) et Rolands Freimanis (2m10), elle présente ainsi la quatrième défense (67.5 pts) et s’illustre aux rebonds. "Cette année, ils jouent un basket Euroligue, explique le sélectionneur tricolore. Ils tiennent la balle. Ils vont être plus subtiles que les Turcs. Il faudra être capable de défendre 20 secondes".

Comme souvent avec les équipes de shooteurs, la France va être mise à rude épreuve. "Même s’ils shootent à 30% cet été, on sait qu’ils peuvent faire 12 sur 22 mardi", annonce Collet. Le sélectionneur français donne d’ailleurs la clef pour contrer cette formation : "Il faudra gêner les installations, la mise en place comme dans toutes les équipes de shooteurs…" Et Rudy Gobert ou encore Joffrey Lauvergne vont passer un nouveau test : "Pour Rudy et Joffrey, ce n’est pas évident de défendre des intérieurs fuyants, même si les ceux des Lettons shootent quand même moins que ceux de Finlande", estime Collet.

Dans un match officiel, la Lettonie n’a plus battu les Bleus depuis 1939. Une autre époque. Cependant, les derniers matches n’ont pas été une partie de plaisir pour les Français. Les coéquipiers de Tony Parker ont affronté les Lettons lors des trois dernières éditions de l'Euro. Pour trois victoires donc (102-91 en 2013, 89-78 en 2011, 60-51 en 2009). Mais à chaque fois, ils ont dû lutter.

En 2011 notamment, la Lettonie, soutenue par ses supporters venus en voisin en Lituanie, avait posé de sérieux problèmes aux Français : "Il avait fallu un miracle contre eux pour qu’on l’emporte alors qu’on n’avait pas fait un mauvais match, se souvient Vincent Collet. Les Lettons avaient été invraisemblables, et ils en sont encore capables". Nicolas Batum est dans le même ton : "La Lettonie est une équipe qui nous a posés pas mal de problèmes les dernières fois qu’on les a joués. Il ne faut pas les mettre en confiance. Il va falloir être prêt et jouer dur pendant 40 minutes".

Bonne question. On serait tenté de dire : le collectif letton. Car en l’absence du jeune et prometteur Kristaps Porzingis (drafté en 4e position par New York cette année) ou de Davis Bertans (Vitoria), il n’y a pas grand monde pour tirer la couverture à lui. Le meilleur marqueur de la sélection balte est l'arrière de Bilbao Dairis Bertans, le frère de Davis qui tourne à 10,3 points de moyenne avec un pourcentage de réussite catastrophique (33%). Derrière, ils sont six à afficher entre sept et dix points de moyenne, à l’image des deux intérieurs Kaspars Berzins (9.8 pts, 4.2 rbds) et Rolands Freimanis (8 pts, 6 rbds). Rudy Gobert and co vont encore avoir du travail.