Coral-Eclipse : Golden Horn dans la cour des grands !

Longue histoire d'amour que celle qui anime les vainqueurs du derby au doux tracé de Sandown. Traversant les siècles pour demeurer immortelles, ces deux épreuves fournissent quelques doubles lauréats, mais l'exploit reste rarissime. La liste a inscrit son premier nom en 1889 avec celui de Ayrshire, poulain de quatre ans victorieux à Epsom l'année passée. D'autres chevaux parviendront à briller à l'été de leur quatre ans après avoir connu la gloire dans le derby l'année précédente. Il s'agit de Isinglass (1894), Persimmon (1897), Ard Patrick (1903), Windsor Lad (1935), St Paddy (1961) et Royal Palace (1968). Plus difficile peut-être, mais tout autant réalisé, le doublé la même année à été possible pour l'immense crack Flying Fox (1899), suivi l'année suivante de Diamond Jubilee (1900), Lemberg sur un dead-heat avec Neil Gow (1910), Coronach (1926), Blue Peter (1939) et Tulyar (1952). Depuis, l'exploit n'appartient plus qu'aux cracks de trois ans. Mill Reef (1971), Nashwan (1989), Sea The Stars (2009) et désormais Golden Horn en 2015.
Jamais, depuis Royal Palace en 1968, le doublé n'a été établi sur deux saisons.

Nous avons donc dix-sept pur-sang inscrits dans l'Histoire de la ligne droite de Sandown, pour des centaines de derby courus. Et un formidable Golden Horn, capable de tout, aux limites inconnues.
Samedi, le poulain sombre et musclé de John Gosden n'avait pas grand chose à battre, si ce n'est les lettres d'or du livre d'histoire.
Seul opposant sérieux sur le papier, The Grey Gatsby l'a également été sur la piste. Lauréat du Prix du Jockey Club 2014 en temps record, tombeur d'Australia en Irlande, le cheval gris n'a rien perdu de sa qualité cette année, échouant de peu sur une longue pointe de vitesse face à Free Eagle dans les Prince Of Wales's Stakes de mi-juin.
En tête de la course depuis le départ, Gatsby planté solidement en léger retrait à son extérieur, Golden Horn décortiquait aisément le petit peloton en allongeant ses foulées à l'entrée du dernier tournant, profitant de la courbe toboggan pour passer à la vitesse supérieure. Son aînée gris le collant dans son accélération, ils se sont retrouvés à la lutte tout au long de la ligne droite, chacun répondant à la propulsion de l'autre. A son maximum, Gatsby ne pouvait faire de mal à l'infatigable Golden Horn qui venait à bout de son poursuivant et s'envolait seul au poteau par un peu plus de trois longueurs, Lanfranco Dettori jubilant au passage de la ligne, touchant là l'un des meilleurs pur-sang de sa carrière.
Troisième, l'élancé Western Hymn n'a jamais eu la force de se mêler à la lutte mais a maîtrisé Cougar Mountain à la corde. Tullius a décroché rapidement.

L'objectif de Golden Horn devrait être le Qatar Prix de l'Arc de Triomphe face à la légendaire Trêve.
Mill Reef... Sea The Stars... et maintenant Golden Horn ? Quoi qu'il arrive le 4 octobre prochain à Longchamp, sachez-le, vous assisterez à quelque chose de grand.