Japon : premier grand succès pour Danon Shark, confirmation pour Deep Impact

Ce matin, heure française, se disputait le Mile Championship sur l'hippodrome de Kyoto au Japon. Cette épreuve, née en 1984, fêtait ses 30 ans aujourd'hui. Malgré son jeune âge, elle a déjà sacré un tiers de ses vainqueurs une seconde fois, comptabilisant cinq doublés en trois décennies. Malheureusement pour Tosen Ra, lauréat de l'épreuve l'an dernier, l'impossible n'a pas été suffisant. Bien que n'était pas spécialiste du Mile, parcourant cette distance pratiquement autant de fois que son double, il avait décidé de s'arracher pour conserver son titre, pulvérisant son record personnel de presque une seconde. S'il n'avait pas progressé en un an, ce n'est pas à la quatrième mais à la onzième place qu'il se serait trouvé aujourd'hui. Le vainqueur du jour, Danon Shark, se présentait quant à lui dans l'épreuve avec déjà dix-huit Mile au compteur. Habitué à ce rythme, s'améliorant d'années en années, Danon Shark s'est permis d'inscrire son nom au palmarès du Mile Championship, devenant le plus rapide dans l'Histoire de l'épreuve. Troisième du Yasuda Kinen, groupe 1, en juin 2013, il était déjà à un centième de son temps d'aujourd'hui. Un nez de plus, rien d'impressionnant, mais un nez qui suffit à changer sa vie. Le fils de Deep Impact remporte son premier groupe 1, à un souffle de Fiero, placé de groupes qui échoue de peu pour un bond encore plus impressionnant dans les catégories. Tous deux s'extirpant du peloton, l'un pleine piste, l'autre à la corde, ils se sont menés un duel sans merci jusqu'au poteau, le vainqueur parvenant à s'arracher légèrement sur le fil. Derrière eux, et il est unique pour être le seul cheval du quinté à ne pas être issu de Deep Impact, un étalon brillant, Grandezza reste à distance respectueuse, se permettant à peine un souffle sur leurs croupes. Quatrième, Tosen Ra fuse de l'arrière-garde et offre un effort séduisant. Extra End, fils du premier grand souvenir de Corine Barande Barbe, Carling, clôture l'arrivée serrée, les quatorze premiers s'étalent sur seulement huit longueurs.

Danon Shark, hongre de six ans, est un fils de Deep Impact et de la jument Carla Power. Ce n'est pas sa première victoire, le cheval apprécie le terrain ferme qui est, pour l'instant, une condition sine qua non de ses succès. Joli cheval bai à la pelote presque ronde, harmonieux dans le muscle, puissant de la cuisse comme du postérieur propulsant, Danon Shark aura attendu longtemps avant de vivre l'instant de sa vie. Depuis ses débuts, il a aspiré la confiance. Régulier dans les épreuves pour deux ans, parvenant rapidement à décrocher son Maiden, il a mis à un genou à terre à chaque tentative d’élévation. Un genou, pas plus. A trois ans, il perdait ses moyens dans un groupe 3. A quatre ans, il y avait posé ses valises, et se plaçait régulièrement. Cheval de groupe, titubant pour son premier essai au plus haut niveau, étincelant pour sa première victoire de grade, il grignote les croupes avec une gourmandise croissante, et se révèle d'une constance précieuse.

Il aura fallu attendre la onzième épreuve à Kyoto pour voir l’avènement d'un nouveau champion. Danon Shark apporte un tout premier Mile Championship à son entourage quotidien  : son entraîneur Ryuji Okubo, et son propriétaire Danox Co Limited. En revanche, le trophée est un rappel pour le jockey Yasunari Iwata, cavalier dont la maîtrise de la vitesse semble innée puisqu'il s'agissait déjà de lui en 2010, lorsque A Shin Forward décrochait le chronomètre de l'épreuve.

Deep Impact, référence jeune mais encrée, place quatre de ses fils au cinq premières places. Six, presque un tiers des participants, revendiquent sa paternité. Ils sont petits-fils de Caerleon, Danehill, Lycius, Garde Royale, Acatenango ou Rock of Gibraltar. Peu importe le père de la nourrice, pourvu qu'il soit européen. L'étalon noir, véritable crack, ombre inquiétante un certain premier dimanche d'octobre, est indétrônable, peu importe l'activité pratiquée.

Les jockeys français Christophe Lemaire et Pierre-Charles Boudot se placent respectivement sept- et huitième de l'épreuve labellisée groupe 1.