Vert de Grèce enflamme l'hippodrome de Saint-Cloud

Créé en 2001, le Critérium International a fourni deux vainqueurs du Prix de l'Arc de Triomphe. Dalakhani, en 2002, et l'année suivante le magnifiquement racé Bago. Depuis, le palmarès est légèrement moins glorieux, mais fournissait l'an dernier le champion Ectot dont la qualité ne permet pas de doutes. La victoire, aujourd'hui, n'est pas revenue à la France, mais son gagnant Vert de Grèce porte un nom à la consonance familière. Il est haut comme trois pommes, et s'est fait toisé par la concurrence tout au long du parcours, mais ce fils de Verglas, disparu en 2011 après s'être offert une dernière année de monte dont le petit résulte, n'a pas eu froid aux yeux. Ce n'est, de toute façon, pas à son habitude. Découvrant les mains d'Umberto Rispoli, il avait précédemment été monté par Shane Foley et Gary Carroll, se révélant une âme de vainqueur avec ce dernier dans un Maiden irlandais au mois d'août. Aujourd'hui, il découvrait la France avec comme tous bagages trois compétitions réparties sur les mois de juin et d'août. Pour ses premiers pas en compétition, le poulain gris avait échoué de seulement une demi-longueur face à Convergence qui a confirmé deux mois plus tard au niveau Listed. Dernièrement, il était second de Gleneagles dans le groupe 2 Galileo European Breeders Fund Futurity Stakes au Curragh, à trois quart de longueurs du fils de Galileo qui enchaînait sur le groupe 1 National Stakes et un distancement de la première place à Longchamp dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère. Les trois autres concurrents se répartissaient sur la piste irlandaise à plus de trois longueurs en retrait. Depuis cette encourageante seconde place, Vert de Grèce a changé d'entourage. Des boxes de Joseph Murphy, qui révélait son talent, il est transféré chez Roger Varian à Newmarket. Il y côtoie un autre beau gris, Kingston Hill. Ses nouveaux propriétaires portent le nom de l'écurie Britannia Thoroughbreds, dont les membres hongkongais ont inauguré leurs couleurs à Kempton le 22 octobre dernier grâce à Natural Nine qui tourne autour de son Maiden. Portant ses nouvelles couleurs jaunes et blanches, le fils de Verglas s'est joué du terrain assoupli. Sa victoire est nette, il s'est envolé par quatre longueurs. Personne ne put le suivre, il fut surpuissant. Derrière lui, Johnny Barnes et William Buick prenaient la mesure sur Sherlock et Andrasch Starke. Le second, pensionnaire de John Gosden, avait remporté sa première et troisième sortie, se laissant distancé, troisième, en septembre à Goodwood, distançant à son tour il y a deux semaines à Leicester. Complétant le podium, Sherlock, pur produit allemand, confirmait sa qualité après s'être classé second d'un groupe 3 sur la distance à Cologne. Cherek, premier français à placer son nez sur le poteau, élève de Jean-Claude Rouget pour le Prince Aga Khan, se plaçait troisième du Prix des Chênes à Longchamp fin septembre. Alea Lacta, très attendue pouliche d'André Fabre, invaincue en deux sorties dont le groupe 3 sur le même parcours Prix Thomas Bryon par six longueurs, n'est pas à la place que l'on espérait tant. Elle n'est qu'aux prémices de sa carrière, un petit coup de moins bien est toujours pardonné ! Restent Wag'n Tail qui gagnait la Listed Prix Herod à Chantilly devant Romeo Lima, auteur d'une belle démonstration de qualité pour ses débuts, et Kenfreeze, qui enfilait trois victoires dont une de Listed entre les mois de mai et de juillet, se découvrant un peu moins en forme depuis septembre. Ces deux poulains ont conclus derniers de l'épreuve.

Vert de Grèce, fils de Verglas et de Tiny Petal, a une propre soeur de trois ans, Nancy Rose, qui est restée chez Joseph Murphy. La pouliche, grise elle aussi, a couru à huit reprises pour une victoire en mai à Ballinrobe, en Irlande, dans un Maiden sur 1900 m. Plutôt régulière, elle reste sur deux secondes places dont la dernière date du 22 octobre à Navan. Notre poulain gris est passé deux fois sur les rings. Lors des ventes Goffs de novembre 2012, il était encore foal, il faisait résonner le marteau pour 15 000 €. L'été suivant, pour l'événement DBS, il séduisait un peu plus puisque se voyait offert à Joseph Murphy contre la somme de 32 000 livres soit aujourd'hui 40 600 euros. Autant dire qu'avec plus de 150 000 euros de gains en seulement quatre compétitions, le petit poulain frêle n'est pas un regret pour ses investisseurs.

Petit mais puissant, Vert de Grèce est attachant. Sa taille posera peut-être problème, sa croissance est inconnue, mais s'il garde la même envie, et le même jeu de jambe, il pourra abattre bien des montagnes !