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Coupe du monde 2014 - Suisse-France (groupe E) : Varane-Sakho, on va enfin voir ce que ça vaut

Martin Mosnier

Publié 20/06/2014 à 03:49 GMT+2

Difficile de déterminer le réel potentiel de la charnière de l’équipe de France. Jusqu’ici, Raphaël Varane et Mamadou Sakho n’ont jamais affronté une nation majeure en sélection. La Suisse en dira plus sur leur association.

Mamadou Sakho et Raphaël Varane souriants avec Mathieu Valbuena lors de France - Jamaïque en préparation au Mondial 2014

Crédit: Panoramic

Qu’ont-ils dans le ventre ? Il est encore bien difficile de connaître le potentiel réel de la charnière que forment Mamadou Sakho et Raphaël Varane, celle qui incarne le présent et le futur des Bleus. D’abord parce qu’ils n’ont disputé que cinq matches ensemble. Surtout parce que le pedigree des adversaires et les scénarios des matches ne les ont jamais mis en difficulté.
Ensemble, ils ont affronté la Géorgie (0-0), l’Ukraine (au retour, 3-0), la Jamaïque (8-0) et le Honduras (3-0). A chaque fois, la France a eu la maîtrise des débats. Parfois, Varane, notamment en début de match face au Honduras, a joué en tongs. Un peu trop facile. Sakho a fait du Sakho : infranchissable dans les duels et terriblement fébrile dès qu’il devait donner vie au ballon.
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Mamadou Sakho au duel avec Bengtson lors de France - Honduras

Crédit: AFP

Jusqu’ici, ni le léger dilettantisme de l’un ni les approximations techniques de l’autre n’ont porté préjudice aux Bleus. Et si la France n’a pas été inquiété quand ils ont été alignés en défense centrale, il n’est pas interdit de croire que c’est aussi grâce à eux. La principale interrogation ne concerne pas leur complémentarité, ils semblent faits pour s’entendre sur le terrain ("Ils ont beaucoup de qualités, pas les mêmes, c’est pour cela qu’ils sont associés", note Deschamps), mais leur inexpérience.
On a confiance en eux
Ils n’ont que 28 sélections à eux deux, soit le plus faible total pour une charnière des nations majeures à cette Coupe du monde. Une seule leur a suffi, face à l’Ukraine au Stade de France, pour sceller leur avenir commun. Avant de la comparer à la doublette Blanc - Desailly, la charnière doit s’installer. A la veille de la Coupe du monde 1998, Marcel Desailly (29 ans) comptait 42 sélections. Blanc (32 ans) en cumulait 69. Ce n’est pas tout à fait la même histoire.
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Sakho et Varane à Clairefontaine

Crédit: Panoramic

"Malgré leur jeune âge, ils jouent dans de grands clubs", les a défendus cette semaine Rio Mavuba. "Mamad (Sakho) s’est imposé à Liverpool malgré ses blessures et Raph (Varane) a démontré en finale de la Ligue des champions avec le Real, sans avoir beaucoup joué de la saison, qu’il pouvait répondre présent. On a confiance en eux." La charnière manque sans doute d’un taulier. L’Allemagne a Mertesacker, l’Italie Chiellini, le Brésil Thiago Silva, etc. "C’est vrai qu’ils n’ont pas beaucoup d’expérience mais on se parle beaucoup", reconnait Evra. "Je leur donne des conseils et si je ne suis pas dans mon match et qu’il faut me crier dessus, qu’ils ne se gênent pas. Ils peuvent combler leur manque d’expérience avec leur agressivité, leur vivacité. "
Ca fait un petit moment qu’on n’a pas été mis en difficulté
"Ils ne découvrent pas le niveau international", a rappelé Deschamps. "C’est vrai que contre le Honduras, ils n’ont pas été mis en difficulté. Mais si j’estime qu’un joueur peut apporter à l’équipe, je ne regarde pas sa date de naissance." Du caractère, Mamadou Sakho en a à revendre. Le défenseur des Reds a l’étoffe d’un patron. Il n’y avait qu’à voir le vice-capitaine des Bleus en zone mixte dimanche après la victoire face au Honduras (3-0). Un net succès qui n’avait pas apaisé sa frustration d’avoir été privé de Marseillaise. L’œil noir et le verbe haut, il n’a pas hésité à charger la FIFA ("si ça avait été le Brésil, ils auraient trouvé une solution"). Il semble être suffisamment costaud pour endosser de grosses responsabilités. Varane est plus calme, plus réfléchi, moins impulsif. L’alliance du feu et de la glace.
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Raphael Varane autoritaire contre le Honduras, 2014

Crédit: AFP

La Suisse leur offrira un premier match référence. Leurs équipiers et Didier Deschamps ont tout fait cette semaine pour dissiper les doutes autour d’eux et témoigner de leur confiance. Mais il n’y a qu’une vérité. Quelle qu’elle soit, ce vendredi sur les coups de 18h à Salvador de Bahia, elle aura peut-être éclaté aux yeux de tous. "Ca fait un petit moment qu’on n’a pas été mis en difficulté, a reconnu Deschamps ce jeudi. Ca peut arriver demain (vendredi) et on verra comment l’équipe va réagir. On va pouvoir juger des capacités mentales. On pourrait avoir des réponses." Et un jugement enfin plus précis d’une charnière sur laquelle repose une partie du destin des Bleus de ce côté de l’Atlantique.
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