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Villarreal a touché le fon

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 14/05/2012 à 07:58 GMT+2

Défait au Madrigal par l'Atletico Madrid (0-1), dimanche soir lors de la 38e journée de Liga, Villarreal, 18e, va connaître les affres de la deuxième division la saison prochaine. La chute du club de la Méditerranée, valeur montante du football espagnol depuis une décennie, est un véritable choc.

Lotina Villarreal

Crédit: Eurosport

Il y a des soirées que l'on préférerait oublier. Celle du dimanche 14 mai, dans la petite ville côtière de Villarreal, restera dans les mémoires comme un jour noir, celui où son équipe a retrouvé la deuxième division, douze années après l'avoir quittée. Le scénario fut dantesque et inoubliable : tout s'est joué dans les derniers instants d'un match décisif face à l'Atletico Madrid, fraichement titré en Ligue Europa. Au terme d'un match engagé, le Tigre Falcao a frappé une troisième et dernière fois cette semaine (88e) pour abattre le "Sous-Marin Jaune". Si le but tardif du Colombien a fait très mal, celui de Tamudo deux minutes après, pour le Rayo Vallecano, court vainqueur de Grenade (1-0), l'a définitivement coulé. Après une décennie de beau jeu et de performances notables en Liga (3e en 2005, 2e 2008) et en Europe (demie de C1 en 2006, demie de C3 en 2004 et 2011), c'est définitivement la fin d'une époque.
Comment expliquer les raisons d'une telle chute dans le précipice ? La blessure au genou (rupture des ligaments croisés) de Giuseppe Rossi, le 26 octobre dernier (l'Italien a déjà rechuté), meilleur joueur du club et chasseur de but redouté en Espagne (54 buts marqués en Liga en quatre saisons et 9 matches) est un début d'explication. Sa longue absence durant tout l'hiver, ajoutée à celle de Nilmar, l'autre pointe de l'équipe, a enfoncé le club dans la deuxième partie du classement dès l'automne (avec seulement trois succès avant la trêve). Ajoutez à ces blessures la faillite des cadres que sont Gonzalo Rodriguez, Marchena, Cani et Borja Valero (révélation de la saison passée). Ils ont tous évolué à des années lumières de leur niveau de la saison dernière, que le club avait terminé à la 4e position.
Mourir pour mieux renaître ?
Villarreal a également complètement raté son mercato estival 2011. En lâchant Santiago Cazorla, son meneur de jeu, à l'ambitieux Malaga contre 20 millions d'euros, le club de la Méditerranée a perdu son passeur attitré et pièce maîtresse dans l'entrejeu. Une perte que l'arrivée du discret de Guzman, en provenance de Majorque, n'a pas remplacée. Les problèmes des hommes de Lotina était également criants dans le secteur défensif : les départs de Joan Capdevila (à Benfica) et de Diego Godin (parti à l'été 2010 à l'Atletico), n'ont jamais été compensés. Avec 39 buts marqués et 53 encaissés, le bilan comptable du club, seulement 9 victoires au compteur, était également trop juste pour espérer mieux. Il met surtout en évidence le manque de profondeur de banc du "Sous-Marin". Sur les 25 joueurs composant son effectif professionnel, l'ancien demi-finaliste de la Ligue des champions a, en effet effectué la saison avec dix joueurs issus du centre de formation ou de l'équipe réserve. Cette nouvelle génération, composée de nombreux éléments défensifs (Catala, Mario, Musaccio, Oriol entre autres), n'avait pas forcément le niveau pour évoluer en première division.
Si Villarreal n'a quasiment pas recruté à l'intersaison, c'est parce que le club, comme la majorité des équipes espagnoles, est criblé de dettes et ne dispose plus de liquidités pour se renforcer (les clubs de première division doivent 490 millions au fisc espagnol). Ajoutez à cela une participation à la Ligue des champions, incompatible avec le niveau de l'effectif, et trop prenante physiquement, le cocktail était devenu trop explosif. Le destin du "Yellow submarine" ressemble à s'y méprendre à celui du Deportivo la Corogne, autre historique de la dernière décennie en Espagne, descendu en Liga Adelante en mai 2011. Et le destin est tellement cruel que les deux équipes ont été reléguées avec le même entraîneur : Miguel Angel Lotina, arrivé au club en mars dernier.
Traînant une réputation de perdant (il a fait descendre cinq équipes en deuxième division), l'homme au regard triste, connu pour ses choix tactiques trop défensifs, ne pouvait convenir à un club qui a pratiqué un des plus beaux jeux en Liga sous l'ère Manuel Pellegrini (2004-2009). Si l'ancien du Celta n'est pas le seul responsable de la déroute, il est certainement une erreur de casting que le président Fernando Roig devra assumer. "Bien qu'une descente ne serait pas positive, elle ne serait pas non plus une catastrophe" assurait l'homme à la tête du club depuis 1997/1998 à la presse espagnole récemment. Villarreal, deuxième club espagnol d'importance coulé par la crise, doit désormais penser à sa reconstruction, sans ses cadres qui devraient partir. Pour cela, il faudra prendre exemple sur le "Super depor" qui va remonter en Liga après un an au purgatoire. Si le club galicien s'en est sorti, Villarreal le pourra aussi.
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