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Nantes s'est suicidé

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ParEurosport

Publié 05/05/2009 à 01:00 GMT+2

Battu à domicile dimanche par Le Havre (1-2), lanterne rouge, Nantes a perdu plus qu'un match dans sa course au maintien. Si leurs espoirs de rester au sein de l'élite restent mathématiquement permis à quatre journées de la fin, un ressort semble définitivement cassé chez les Canaris.

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Crédit: Eurosport

L'entraînement à huis-clos des Nantais, lundi après-midi à la Beaujoire, a été perturbé par l'irruption d'une trentaine de supporters mécontents qui ont hurlé des slogans hostiles : "Mouillez le maillot ! Direction, démission ! Et il est où le FC Nantes ? Si on descend, on vous descend !" L'équipe s'enfonce et les supporters creusent, donc...
Dimanche, Nantes a vécu le pire scénario possible. La veille, la victoire de Caen (face au Mans, 3-1), l'un de ses principaux rivaux dans la course au maintien, avait déjà placé les hommes d'Elie Baup sous pression. Derrière, les Canaris ont perdu le match à ne pas perdre face au Havre, lanterne rouge. Ils avaient pourtant fait le plus dur en ouvrant le score par Bekamenga. Mais la moribonde formation normande a trouvé les ressources nécessaires, sans trop forcer cependant, pour renverser la situation et s'imposer (1-2) grâce à Diallo, ancien de la maison nantaise, et Marange. Mathématiquement, Nantes reste en mesure de se maintenir avec 33 points, autant que le premier non-relégable (Sochaux). Mais moralement, c'est comme si les Canaris étaient déjà dans l'ascenseur.
L'équipe, si on peut dire, de Baup a perdu à la régulière face à la formation la plus faible de l'élite. On la savait sans fonds de jeu et sans état d'esprit. Malgré l'enjeu, malgré le scénario favorable avec une ouverture du score assez tôt dans le match, elle n'a jamais été en mesure de se faire violence pour conserver un résultat capital. Si elle n'explique pas tout, la pression liée à la lutte pour le maintien est la raison avancée par Baup pour expliquer ce revers. "On a mené 1-0 mais sans être libérés, nous n'avons jamais su et pu forcer la décision. En plus, on commet des erreurs qui ont permis aux Havrais d'égaliser et de marquer un deuxième but alors que nous on a jamais été capables de conclure nos actions. Peut-être qu'il y avait dans ce match trop de tensions parce que l'on savait qu'il fallait battre Le Havre pour nous sortir de la situation où nous étions. Il reste 12 points en jeu, il ne faut donc pas conclure que l'on est déjà en Ligue 2. A chaud, je peux seulement vous dire que la situation actuelle nous fait mal" , avance l'entraineur des Canaris.
"Vous êtes qui, bordel !"
Vu le contexte, la défaite à domicile face à la lanterne rouge apparait même comme un échec insurmontable. Cela s'est d'ailleurs senti après le match, dans les couloirs de la Beaujoire qui résonnent encore de la colère de Waldemar Kita. "Ce n'est pas normal ! Ça ne veut rien dire, merde ! Vous êtes qui, bordel !", a hurlé le président nantais à ses joueurs dans le vestiaire. Les mots sont durs, mais pas anodins tant les solutions viennent à manquer pour donner un peu de répondant à des Canaris sans ressort. Et surtout totalement abattus. "On devait prendre trois points, on a pris deux coups de massue. On a ouvert le score, puis plus rien ! Aucun d'entre nous ne s'est révolté", constatait Mamadou Bagayoko. Mais ce sont bien les paroles du capitaine, Frédéric da Rocha, qui résument le mieux le mal-être des Canaris. "Je ne sais pas quoi dire, on a été nul, je suis nul. Maintenant, il ne faut pas calculer, il faut jouer", a lâché le milieu offensif nantais, qui a pourtant déjà connu des heures sombres au sein de son club de toujours.
Vraisemblablement, Nantes en vivra d'autres dans un avenir proche. Car sa fin de saison s'annonce comme un véritable calvaire. Après un déplacement à Lyon et la réception de Rennes, deux équipes de la première moitié du classement, les Canaris joueront un match décisif à Sochaux, leur principal rival dans la course au maintien. Avant de finir par un match à domicile face à Auxerre, l'une des formations les plus efficaces du championnat à l'extérieur. Même les plus optimistes se demandent comment les Nantais vont faire pour prendre des points face à ces équipes après avoir été battus sur leur pelouse par une lanterne rouge sans espoir d'évoluer encore au sein de l'élite la saison prochaine. "Perdre contre Le Havre à ce moment là de la saison, dans la situation où sont les Nantais, c'est ballot", résumait d'ailleurs l'entraineur normand, Frédéric Hantz, avec un goût prononcé pour l'euphémisme. Car c'est plutôt d'un suicide dont il s'agit.
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