Un classique, un vrai

Une soirée inoubliable même si, sur le coup, les deux équipes ont pu nourrir de légitimes regrets. Mais si cette rencontre méritait deux vainqueurs, elle ne méritait pas de vaincu. C'est un de ces matches où la tactique n'existe plus vraiment, où l'irrationnel se banalise à chaque action. L'OL fait d'abord la course en tête. Des buts de Pjanic et Govou lui permettent de mener 1-0, puis 2-1, mais l'OM ne lâche rien et réplique par Diawara et Cheyrou. Juste après la reprise, les Marseillais prennent pour la première fois l'avantage au score grâce à Baky Koné. A 12 minutes de la fin du match, le score est toujours de 3-2 en faveur de l'OM. A ce stade, la rencontre a été prolifique, intense, mais elle n'a pas encore basculé dans l'irréel. C'est dans ce dernier quart d'heure hors du temps que le match va gagner sa place dans l'histoire. Brandao (79e) croit d'abord sceller la victoire marseillaise. Mais en trois minutes, d'une jolie balle piquée (81e) puis sur un penalty (84e), Lisandro remet les deux équipes à égalité. A l'ultime minute, une formidable action collective lyonnaise est conclue par Bastos. Lyon mène 5-4 et Gerland devient hystérique. Il faudra moins de deux minutes à l'OM pour calmer tout le monde, Jérémy Toulalan marquant contre-son-camp au bout d'une séquence confuse. Bilan, un score improbable (5-5), deux entraîneurs insatisfaits, et des souvenirs pour 10 ans. On remet ça dimanche?

La plus large victoire jamais enregistrée par l'OM en championnat. En cette saison 1990-91, le club marseillais est à l'apogée de sa puissance. Sans doute la meilleure équipe marseillaise de tous les temps, en route vers la finale de la Coupe des champions. C'est l'OM de Papin, Waddle, Pelé, Mozer, Boli, Amoros. Une très grande équipe, alliant à la fois talent, puissance et expérience. L'Olympique Lyonnais n'est lui qu'au début de son ascension. Mais quand il débarque au Vélodrome, il pointe tout de même à la 5e place du classement. Entraîné par un certain Raymond Domenech, l'OL est une valeur montante, avec ses internationaux, Gilles Rousset ou Rémi Garde. Mais ce 13 janvier 1991, les Lyonnais vont se faire tout petits. Ils tiennent une demi-heure, puis c'est l'hallali. Vercruysse ouvre le score à la 31e minute. 5 minutes plus tard, Jean-Pierre Papin double la mise et tue le match. Le second acte tourne au calvaire pour les Gones, qui  encaissent 5 buts supplémentaires. L'OM, plus que jamais leader et futur champion,  s'impose 7-0. Papin termine avec un quadruplé, Bruno Germain avec un doublé. Rousset, victime préférée de JPP, n'oubliera jamais ce dimanche après-midi.

La seule finale de Coupe ayant opposé les deux équipes. Au coeur des années 70, Saint-Etienne domine le football français. L'OM, en retrait après ses deux titres du début de la décennie, cherche un second souffle. Mais Marseille reste un vrai spécialiste de la Coupe de France, que le club a remporté en 1969 et 1972. Lyon aime aussi la "Vieille Dame", avec trois victoires et deux finales au cours des 15 dernières années. Mais à ce jeu de spécialistes, c'est encore l'OM qui est le meilleur. Cette victoire porte le sceau de la classe de Marius Trésor. Lors d'une première période dominée par les Lyonnais, le défenseur international sort le grand jeu, notamment face à Chiesa. Sans Trésor, l'OL aurait très probablement remporté cette finale. Mais les Gones vont s'user au fil des minutes dans la fournaise du Parc. Le match bascule dans la dernière demi-heure grâce au talent de l'attaquant argentin Hector Yazalde, même si l'histoire a surtout retenu les deux buts de Nogues (67e), sur un centre-tir, et Boubacar (84e), suite à un contre rondement mené. Ce sera le dernier grand titre de l'OM avant l'ère Tapie. L'OL, lui, attendra 32 ans pour rejouer une finale de Coupe de France.

Double champion en titre, Lyon a la main sur la Ligue 1. L'OM aimerait s'affirmer comme un rival crédible, mais en dépit d'un recrutement séduisant (dont un certain Didier Drogba), le club provençal est à la peine en cet automne 2003. Le choc face à Lyon, au Vélodrome, se présente mal, d'autant que Drogba et Christanval sont suspendus. Ce soir-là, il y a effectivement deux classes d'écart entre les deux équipes, l'une maitrisant complètement son sujet, l'autre se cherchant une identité. Les Marseillais auront à peine le temps de faire illusion lorsque Daniel Van Buyten égalise après l'ouverture du score signée Elber. La suite n'est qu'une interminable démonstration des joueurs de Paul Le Guen, qui se trouvent les yeux fermés. Luyindula s'offre un doublé avant que Juninho ne donne une ampleur inédite à la victoire lyonnaise, la plus large jamais obtenue par l'OL sur le Vieux-Port. Trois ans plus tard, Lyon récidivera sur le même score (1-4).

Pas de portée historique pour ce match. Lyon se dirige vers un 7e titre de champion consécutif (le dernier de l'incroyable série rhodanienne) et même cette défaite au Vélodrome n'hypothèquera pas la quête lyonnaise. En revanche, pour l'OM, c'est la fin d'une série noire à domicile face aux Gones. Les Marseillais n'avaient en effet plus battu Lyon chez eux depuis 1997 ! Perturbés par les sorties prématurées de Toulalan et de Fred, les joueurs d'Alain Perrin vont passer une sale soirée. L'OM, déchainé, inscrit deux buts en moins de deux minutes juste avant la demi-heure de jeu. Deux buts splendides, signés Cissé et Niang. Niang signera d'ailleurs un doublé pour asseoir la victoire marseillaise. L'OL n'ayant pu que réduire la marque sur un but contre-son-camp de Cana. Collectivement, la performance collective des hommes de Gerets est une des plus abouties depuis longtemps dans un match de cette envergure. Le trio Nasri-Niang-Cissé a fait très mal. Déjà vainqueur à l'aller à Gerland, l'OM se paie de luxe de battre deux fois le champion. Le symbole d'une montée en puissance du club provençal…

36 ans avant le fabuleux 5-5, déjà un match de folie à Gerland entre ces deux clubs. Une des plus formidables premières mi-temps de l'histoire du championnat (4-3 pour l'OM à la pause) avant que Bernard Lacombe n'égalise.

Première journée de la saison 1989-90. L'OM, champion de France en titre, change de dimension avec un recrutement ahurissant. Dès sa première sortie, Marseille, en passe de devenir un grand d'Europe, frappe fort en écrasant à l'OL à Gerland.

Banni pendant deux saisons suite à l'affaire OM-VA, Marseille retrouve l'élite en cet été 96. Pour son grand retour, l'OM reçoit Lyon. Caveglia ouvre le score mais Roy, Gravelaine et Libbra offrent la victoire aux Marseillais. Une entame fanfare. La suite sera plus laborieuse.

6 ans après, l'OL rend à Marseille la monnaie de sa pièce, les intérêts en plus. Ce 8-0 efface le 7-0 de 1991, même s'il n'a pas le même impact, puisque c'était la dernière journée de championnat. Les Marseillais étaient partis trop tôt en vacances.

L'OL est sur le point de rendre sa couronne après sept ans de règne. L'OM veut lui succéder mais en s'inclinant sur sa pelouse lors de cette 36e journée, l'équipe d'Eric Gerets laisse filer définitivement Bordeaux.