OM - Sochaux (2-1) : Gignac, simple "joker" ?

Le cas Gignac n’a pas fini d’alimenter les débats du côté de la cité phocéenne. Comme souvent depuis son arrivée à l’OM, l’avant-centre continue de vivre des hauts et des bas. Incontournable en début de saison puis ouvertement critiqué par son entraîneur Elie Baup ces derniers temps, il a signé une entrée remarquée face à Sochaux en provoquant un penalty qu’il a transformé et permis aux siens d’arracher un succès étriqué face à Sochaux (2-1). "C'est bien, a simplement commenté le coach marseillais après le premier succès de son équipe depuis un mois et demi. C'est qu'il tient bien son rôle de joker". Grâce à son attaquant contesté, l’OM a mis fin à une série de sept matches sans succès en championnat et en Ligue des champions.

Comme à Naples en milieu de semaine (3-2), à Rennes (1-1) et face à Reims (2-3), André-Pierre Gignac a débuté le match face aux Sochaliens sur le banc des remplaçants et pouvait afficher sa mine des mauvais jours. Encore titulaire en pointe, Jordan Ayew, lui, s’est de nouveau révélé cruellement tendre. Trop peu efficace à l’image de son ballon de break mal négocié à la 58e minute, le Ghanéen de 22 ans n’a pas su peser sur la défense adverse pour porter une équipe mentalement fébrile. Dans la foulée, Sochaux a égalisé et le remplacement de l’impuissant Ayew s’est fait sous une mémorable bronca des supporters marseillais qui ont clairement choisi leur camp (80e). "C'est dur le métier d'avant-centre, reconnait d’ailleurs Baup. C'est un poste très ingrat. Vous l'avez vu à la sortie de Jordan, ce n'était pas très bien ce qu'il s'est passé".

Alors pourquoi insister en titularisant Ayew à la place d'un Gignac efficace ? Contre Reims déjà, APG avait marqué malgré seulement dix minutes de jeu. Avec cinq réalisations en championnat cette saison, l’ancien Toulousain a d’ailleurs conforté son statut de meilleur buteur marseillais tandis que Jordan Ayew (1 but) et Saber Khalifa (0) ne tiennent clairement pas la comparaison. "Ce sont des choix sportifs que je n’ai pas à justifier, avait séchement répondu Baup dans la semaine. Le terrain doit donner les réponses. Il doit s’améliorer lors de ses rentrées". La rumeur veut que l'OM tente de pousser Gignac vers la sortie lors du mercato. Mais, aujourd'hui, son discours sonne un peu faux : "Un garçon comme Jordan Ayew est en ce moment rentable pour l’équipe. Mon souci est la rentabilité collective." Tout juste l'entraîneur reconnaissait-il qu'il s'agissait d'un "choix ponctuel". "J’espère qu’il va vite retrouver toutes ses sensations et son efficacité", disait-il. Dimanche, l'attaquant a montré qu'il était sur le bon chemin.

Entré en jeu à la place d’Ayew, André-Pierre Gignac aurait pu fouler la pelouse du Vélodrome quelques minutes plus tôt mais Baup a d’abord préféré lancer Saber Khalifa qui tarde décidément à exposer ses qualités (74e). Le Tunisien n’a pas montré grand-chose. Gignac, lui, n’a eu besoin que de trois minutes pour obtenir un penalty pour une main de Peybernes et le transformer en force sans trembler (83e). "Ça montre qu'il est déterminé, a commenté l’ironique Elie Baup. Moi je vois un garçon qui a le sourire et qui rentre et qui a envie, c'est formidable, à un moment donné il va débuter un match (sourire)". Pourtant, Elie Baup lui demande davantage d’implication et d’efforts dans le jeu. Il ne tient qu’au joueur de démontrer qu’il possède le caractère suffisant pour redevenir un titulaire indiscutable.