Bordeaux-Nantes : De Préville, doucement mais sûrement

Nicolas De Préville se fait attendre. Présenté comme le gros coup du mercato bordelais, l'attaquant girondin court toujours après son premier but sous ses nouvelles couleurs. Avec seulement quatre matches disputés avec Bordeaux, il n'y a pas encore péril en la demeure. Les attentes sont forcément élevées pour l'ancien Lillois, auteur de 14 buts avec les Dogues la saison passée. Mais malgré tout son talent, De Préville est comme tout le monde. Il a aussi besoin de temps.

L'impatience à son égard peut se comprendre. Bordeaux a tout mis en œuvre pour que son nouveau buteur trouve rapidement le chemin du but et prenne confiance. Malcom lui avait même laissé tirer un penalty face à Guingamp. De Préville l'a manqué, même si François Kamano avait marqué en suivant bien la tentative de son coéquipier, repoussée par Karl-Johan Johnsson. A l'image de cet échec, il s'est montré plutôt maladroit jusqu'ici. Ou sans réussite. Il ne donne pas encore la pleine mesure de ses qualités.

Jocelyn Gourvennec ne s'en inquiète pas pour autant. Au contraire, cela fait même partie du processus que l'entraîneur bordelais avait envisagé pour son attaquant, recruté dans la dernière journée du marché estival. "Je m'étais donné un mois pour mieux le connaître et mieux l'appréhender, a-t-il expliqué vendredi en conférence de presse. Je lui ai donné quelques consignes de base mais je ne voulais pas aller trop vite. Il y a un temps incompressible, une durée forcée d'adaptation. Au bout d'un mois, on a fait le point. Je l'ai trouvé bien, plus libéré que quand il est arrivé."

De Préville ne s'affole pas non plus. Dans un contexte particulier, il ne s'était pas fixé comme priorité de marquer le plus vite possible. "C’est quelque chose de nouveau pour moi, j’ai plutôt l’habitude d’être dans un groupe en début de préparation et de me fondre dans le groupe, a-t-il souligné sur Gold FM. Forcément, les choses mettent du temps à se mettre en place, mais je me suis vraiment bien intégré dans le groupe. Maintenant, il faut que je crée des complicités. C’est ce qui manque un peu, les automatismes. Tout ça, il faut du temps."

Hermétique à la critique, De Préville se focalise sur le travail et son adaptation au sein de sa nouvelle équipe. Cela peut venir doucement, mais cela viendra sûrement. En attendant de le voir trouver enfin les filets, Gourvennec a d'ailleurs souligné les prémices d'une progression dans les dernières sorties de son attaquant. "Ça se rapproche, a estimé l'entraîneur des Girondins. Il était à deux doigts de marquer deux fois contre Guingamp. A Paris il donne un but. Je veux croire que ça va prendre forme à partir de la reprise."

Cela tomberait bien pour Bordeaux. Car c'est un choc face à un rival historique qui attend les Girondins pour ce premier rendez-vous après la trêve internationale : Nantes. Les Canaris se sont faits une place dans le haut du tableau après avoir enchaîné six matches sans défaite, dont cinq victoires. "Ils prennent très peu de buts, cinq dont trois sur le premier match, rappelle Gourvennec. Ils ont un bloc bas, très compact et ils exploitent les pertes de balle adverses. Mais on a des arguments à faire valoir." De Préville en est un. Et le moment serait bien choisi pour le montrer.