OM-PSG (2-2) : Paris a du talent plein les pattes… et toujours des failles plein la tête

Personne ne s'attendait à voir l'OM tenir tête au PSG. Encore moins à le vaincre. Et c'est un moindre mal pour les Parisiens de ne pas avoir subi l'affront d'une défaite au Vélodrome face à leur plus grand rival. Les Marseillais méritaient clairement une victoire pourtant inimaginable sur le papier. Ils sont allés au bout de leurs limites pour réduire, même anéantir, un écart de niveau supposé monumental avec le club de la capitale. Intrinsèquement, il l'est. Les Olympiens se sont donnés les moyens de prouver le contraire. Ils le doivent d'abord à eux-mêmes. Mais pas seulement.

Il fallait forcément que Paris y mette du sien pour assister à cet improbable scénario. En fait, le PSG n'a rien mis au Vélodrome. Pas d'intensité, pas d'agressivité, pas de détermination, pas d'esprit de conquête, pas de révolte… Pendant que les Marseillais donnaient l'impression de jouer leur vie sur chaque ballon, les Parisiens restaient incapables de tout. A part de sombrer dans la nervosité, histoire de passer vraiment à côté de leur rendez-vous jusqu'au bout. Et l'égalisation inespérée d'Edinson Cavani ne masque rien du tout.

Pour la première fois de la saison, il y a l'ombre d'un doute sur le PSG. Surtout sur son caractère. On souligne à longueur de temps le manque d'adversité pour l'ogre parisien sur la scène nationale. A tort, manifestement. Quand elle existe, cette équipe ne répond plus. Paris a du talent plein les pattes et des failles plein la tête. L'exemple le plus criant reste son humiliation historique à Barcelone (6-1). Mais c'était aussi le cas lors de la déroute à Nice (3-1) qui avait mis un terme à ses derniers espoirs de conserver son titre. Il n'y a pas eu de défaite à Marseille. Mais on a retrouvé les mêmes maux.

Malgré l'expérience acquise au fil des ans, le PSG ne semble pas en tirer les enseignements. Son recrutement clinquant de l'été n'a donc rien changé au problème. Comme un symbole, c'est sa tête de gondole qui a symbolisé sa faillite mentale. Des coups et des provocations, Neymar en prend chaque semaine depuis le début de sa carrière. Que ce soit au Barça ou en sélection brésilienne, la star parisienne a connu des contextes bien plus tendus que cet OM-PSG, dont la dimension n'atteint en aucun cas ce qu'elle était au début des années 90. Mais il a sombré lui aussi.

L'expulsion de Neymar est un symbole fort. Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Les signes du manque de caractère du PSG ont été visibles durant tout le match. Et même après. Là aussi, il y a une impression de déjà-vu. Plutôt que de pointer leurs propres manques, les Parisiens se sont surtout cachés derrière l'arbitrage. C'était déjà le cas après l'humiliation barcelonaise et la déroute niçoise la saison passée. Quand il se fait agresser, Paris se plaint systématiquement de ne pas être protégé. Il ferait mieux d'apprendre à se défendre lui-même.

C'est son plus gros défaut. Et c'est un défaut rédhibitoire au plus haut niveau. Paris était prévenu mais il n'a toujours pas corrigé cette lacune. Il reste invariablement suffisant, sûr de sa supériorité et dégage une forme d'arrogance qu'il n'assume pas toujours sur le terrain. Il imaginait certainement donner une leçon à Marseille. Mais c'est l'OM qui l'a renvoyé à ses études. Sur son parcours qu'il espère pavé d'or, le PSG devra fatalement sortir le bleu de chauffe pour aller au bout de ses ambitions. Et se trouver cette force de caractère sans laquelle il ira au-devant d'autres désillusions.