Gareth Bale, la folie du Real qui n'assure pas encore l'après-Ronaldo
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ParGil Baudu
Mis à jour 25/11/2015 à 01:01 GMT+1
LIGUE DES CHAMPIONS - Au-delà du Clasico de samedi dernier, les performances de Gareth Bale sont pointées du doigt depuis plusieurs mois. Le Gallois, recruté à prix d'or en 2013, n'est pas encore tout à fait le nouveau Galactique attendu par un Real Madrid, qui se rend à Donetsk mercredi. A y regarder de plus près, le rendement de l'ancien Spur n'est pourtant pas si décevant.
Gareth Bale (à gauche) et Cristiano Ronaldo, les deux attaquants du Real Madrid, le 21 novembre 2015, lors du Clasico face au Barça.
Crédit: AFP
La somme n'est pas inscrite sur son maillot. Mais c'est tout comme. Depuis plus de deux ans, Gareth Bale porte sur les épaules un poids considérable : son prix. 91 millions d'euros. Si le Real Madrid a investi autant sur le Gallois en 2013, c'est pour en faire sa future tête de gondole. Pour anticiper l'après-Cristiano Ronaldo.
Le Portugais a aujourd'hui 31 ans. Son bail madrilène paraît proche de la fin. Mais Bale, lui, n'a pas encore répondu aux attentes. Du moins, à lire la presse espagnole. La déroute de samedi dernier, face au Barça (0-4), n'a pas arrangé la popularité de l'ancien ailier de Tottenham. Trop emprunté, trop prévisible, trop transparent, pour synthétiser l'analyse globale qui a suivi sa pâle prestation à Bernabeu.
2 buts et 4 passes cette saison
Les difficultés de Bale dépassent le cadre du dernier Clasico. L'ancien Spur vit une première moitié de saison poussive. Seulement 2 buts et 4 passes décisives au compteur. A sa décharge, il n'a pas beaucoup eu l'occasion de s'exprimer. Ses derniers mois ont été rythmés par les blessures. Comme il y a deux mois, face au Shakhtar Donetsk (4-0) : mollet gauche touché, sortie au bout d'une demi-heure, et trois semaines d'absence.
Aux yeux de la presse espagnole, ces pépins n'ont pas valeur de circonstance atténuante. Elle préfère souligner le positionnement hasardeux et les ratés techniques de Bale. Mais surtout, l'incompatibilité avec Ronaldo, née d'une action anodine le 10 janvier, un jour de match de Liga face à l'Espanyol Barcelone. Ce jour-là, Bale avait préféré la jouer perso plutôt que de servir CR7. Le Gallois avait été sifflé par les socios madrilènes. Et insulté par le Portugais.
"Pas de haine" avec Ronaldo
Dix mois plus tard, l'incident est officiellement clos. L'atmosphère s'est (un peu) réchauffée. "Ils ne vont pas dîner ensemble tous les soirs, mais il n'y a pas de haine entre eux", certifiait l'agent de Bale mi-octobre, au Guardian. "Entre Cristiano et Bale, il n'y a aucun problème, confirmait Rafael Benitez dans la foulée, au micro de la radio espagnole Onda Cero. A Madrid, tout est amplifié, par jalousie ou pour attaquer. Je suis surpris par les histoires qui sont inventées sur notre vestiaire."
Aujourd'hui, ce vestiaire ne supporterait plus son entraîneur. Et Bale, lui, serait mis à l'écart. "Les relations entre le Gallois et le reste de ses partenaires sont presque inexistantes, écrit AS ce mardi. Il ne se présente pas aux repas avec le reste de l’équipe et la personne avec laquelle il s’entend le mieux est le docteur Jésus Olmo, que ne parle quasiment plus aux autres joueurs. Si Bale devait s’en aller, il ne manquerait pas à grand-monde parce que la complicité avec l’immense majorité de ses partenaires est nulle."
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War da mal was? Cristiano Ronaldo und Gareth Bale verstehen sich jetzt
Crédit: Imago
Je suis devenu meilleur
Dans une récente interview accordée au Telegraph, le principal intéressé reconnaissait "quelques difficultés à avoir une conversation en Espagnol". Mais estimait "avoir progressé" depuis qu'il est Madrid. "J’ai appris à jouer différemment, insistait-il. Je suis devenu meilleur. Le système est adapté à mon style."
Ce n'est pas l'avis des observateurs, qui contestent son repositionnement dans l'axe. Dans cette zone, il a tendance à marcher sur les pieds de Ronaldo et, dans une moindre mesure, de Benzema. Dans cette zone, il s'entête à frapper systématiquement au but. "Je ne suis pas un numéro 10 typique, qui distribue le jeu, se défend Bale. Je suis plutôt un joueur qui reçoit le ballon dans l’espace et attaque plein axe plutôt que sur les côtés." En clair, pour reprendre ses mots, Bale est "sorti de sa zone de confort depuis qu'il a quitté l'Angleterre".
Dans la lignée de ses dernières années anglaises
Et malgré ce début de saison contrarié, son rendement madrilène reste plus probant que veulent le faire croise les journaux espagnols. Ces trois dernières années à Tottenham avaient dessiné une courbe ascendante. Sur laquelle il surfe à Madrid.
Les statistiques de Bale ces six dernières saisons :
- 2010-2011 : 11 buts et 3 passes décisives en 41 matches avec Tottenham
- 2011-2012 : 12 buts et 14 passes décisives en 42 matches avec Tottenham
- 2012-2013 : 26 buts et 12 passes décisives en 44 matches avec Tottenham
- 2013-2014 : 22 buts et 17 passes décisives en 44 matches avec le Real
- 2014-2015 : 17 buts et 12 passes décisives en 48 matches avec le Real
- 2015-2016 : 2 buts et 4 passes décisives en 8 matches avec le Real Madrid
Cette progression, constante, se traduit également sur l'ensemble de sa carrière :
- 5 buts en 7 passes décisives 45 matches avec Southampton (2006-2007)
- 55 buts et 33 passes décisives en 203 matches avec Tottenham (2007-2013)
- 41 buts et 33 passes décisives en 100 matches avec le Real Madrid (depuis 2013)
Faites les comptes : Bale est impliqué sur 84 buts en 100 matches sous le maillot merengue. C'est à la fois beaucoup et insuffisant quand Ronaldo tourne à un plus d'un but par rencontre depuis 2009. A l'époque, le Real avait déboursé 94 millions pour faire venir le Portugais de Manchester United. Aujourd'hui, les Red Devils "seraient prêts à mettre 143 millions d'euros sur la table", affirmait ESPN il y a encore quelques jours. Bale ne fait peut-être pas l'unanimité en Espagne. Mais outre-Manche, il a encore la cote. Une grosse cote.
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