Il y avait le "Fergie Time", il y a désormais le "Sterling Time"

A Manchester, il a longtemps été question de "Fergie Time", ces fins de matches complètement folles qui voyaient les hommes de Sir Alex Ferguson terrasser leurs adversaires. Désormais, la ville du nord de l'Angleterre a un nouvel héros et il porte le maillot du rival skyblue, bien qu'on se gardera évidemment de le comparer au légendaire entraîneur écossais.

Raheem Sterling, puisque c'est de lui dont il s'agit, a offert les trois points à Manchester City mercredi soir en marquant un but fabuleux à la 96e minute du match face à Southampton (2-1). Un but qui a fait exploser de joie l'Etihad Stadium et provoqué l'hystérie des Citizens. Même Benjamin Mendy, qui récupère actuellement d'une rupture des ligaments croisés, n'a pu résister à la tentation de courir vers l'ailier de poche anglais pour fêter son but et la victoire. Du délire.

Ce but de Sterling dans le temps additionnel a aussi permis à Manchester City d'enchaîner un douzième succès de rang en Premier League et de conserver huit point d'avance sur son rival mancunien au sommet du championnat anglais. S'il serait bien réducteur de résumer ce début de saison canon des hommes de Pep Guardiola à l'efficacité de l'international anglais, difficile quand même de ne pas y voir un lien de cause à effet.

C'est simple, Sterling est tout simplement le meilleur buteur de City cette saison avec déjà 13 réalisations au compteur toutes compétitions confondues (9 en Premier League et 4 en Ligue des champions), soit deux de plus que Sergio Agüero et trois de plus que Gabriel Jesus. L'ailier de 22 ans a même déjà battu son record personnel en carrière, qui était jusque-là de 11 réalisations, lors des saisons 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016.

Une réussite que l'on peut expliquer notamment par le travail offensif des nouveaux "wing-backs" de City, qui permet aux ailiers comme Sané et Sterling de prendre plus souvent l'intérieur, mais pas que. Car si Sterling marque beaucoup cette année, il marque surtout beaucoup en fin de match. Huit de ses 13 buts ont ainsi été inscrits dans les dix dernières minutes, preuve qu'il a aussi passé un vrai cap au niveau mental après avoir longtemps été considéré comme un joueur nonchalant et distrait.

"Avant, il était timide. Mais ses coéquipiers lui donnent de la confiance et il sait désormais qu'il peut changer le cours d'un match", a parfaitement résumé Pep Guardiola mercredi soir. Cerise sur le gâteau, sur les huit buts marqués en fin de match cette saison par Sterling, cinq ont concrètement rapporté des points aux Citizens. Il a ainsi offert la victoire à City face à Bournemouth, Feyenoord, Huddersfield et Southampton, et arraché un point du côté d'Everton en tout début de saison.

Ultra-rapide et redoutable en un contre un, Sterling n'est donc plus qu'un simple ailier qui déborde et qui centre en retrait. Cette saison, il délivre d'ailleurs moins de passes décisives qu'auparavant (seulement 4 pour le moment), mais est devenu un vrai killer dans la zone de vérité, ce qui nous renvoie à cette déclaration de Pep Guardiola en août dernier : "Si Sterling avait un peu plus le sens du but, il serait vraiment un joueur incroyable". Prémonitoire.