Serie A : L'AS Rome n’a pas dit son dernier mot

Les Romains réalisent un début de saison inespéré. Flanquée d’un nouvel entraineur, Rudi Garcia, l’AS Rome s’est réinventée cet été et ça fonctionne plutôt très bien. Après 16 journées, elle occupe le deuxième rang, à cinq points de la Juventus. Sixième l’an dernier à des années-lumière de la Vieille Dame (25 points !), sans Coupe d’Europe au terme d’une saison sans grand intérêt, l’AS Rome est devenue en l’espace d’une poignée de mois l’alternative la plus crédible à un nouveau sacre turinois. L’absence de participation en Coupe d’Europe lui a donné un avantage certain sur la concurrence en allégeant son calendrier.  La ville éternelle vit une seconde jeunesse.

Un milieu d’orfèvres. Pjanic, Strootman, De Rossi : un trio de manieurs de ballon qui a peu d’égal en Europe. La réussite de l’AS Rome s’explique d’abord par la complémentarité et le niveau de jeu affiché par ces trois hommes depuis le début de saison. Pjanic en meneur et ses deux acolytes à la récupération donnent le tempo et font battre le cœur de l’équipe. Meilleure défense de Serie A et de loin (sept buts encaissés en 16 matches), l’AS Rome se repose sur la discipline et la rigueur d’un milieu précieux.

Où sont les buteurs ? Rome marque très peu par rapport à ses concurrents directs (plus mauvaise attaque du top 5) et n’a inscrit que sept buts lors des six dernières journées. Ses meilleurs buteurs (Kevin Strootman, Alessandro Florenzi, 4 buts chacun) sont très loin dans la hiérarchie des artificiers les plus efficaces de la Serie A (23e). C’est là où le bât blesse. Les départs de Lamela et Osvaldo (32 buts à eux deux la saison passée) ont laissé un trou béant. Gervinho n’est pas un grand buteur. 

Comme le nombre de défaite de Rome depuis le début de saison. Seul le Bayern réussit le même exploit dans son championnat. Bien sûr, après ses dix victoires inaugurales, la Roma semble payer ces derniers temps son départ canon, avec cinq nuls en six matches. Les Giallorossi tirent la langue. Mais leur invincibilité ne tombe pas du ciel et témoigne d’une solidité et d’une homogénéité quasiment uniques en Europe.

La Juve n’est qu’à cinq points et la perspective du déplacement à Turin donne un peu plus d’espoir aux hommes de Rudi Garcia. Le 5 janvier, une partie du destin de la Serie A se jouera entre la Juve et l’AS Rome, qui ne se sont pas encore affrontées. Une victoire de la bande à Pogba scellerait quasiment le Scudetto.

Pourquoi pas ? L’effectif de la Juve est plus étoffé et la Vieille Dame est programmée pour le Scudetto, tout comme Naples. Mais les deux favoris au titre auront une Ligue Europa à gérer ce printemps quand l’AS Rome aura l’esprit entièrement tourné vers son championnat domestique. Bien sûr, Rome a marqué le pas depuis quelques semaines, mais le retour de blessure de Francesco Totti devrait bonifier un onze qui a perdu en efficacité en l’absence de "Il Capitano". Il n’y a pas de raison que Rome ne reprenne pas sa marche en avant.