Le retour de Schumacher

Il aura mis deux saisons complètes. Mais cette fois, il est bel et bien dans le coup. Michael Schumacher, 43 ans, septuple champion du monde, est de retour aux affaires. Il en avait déjà donné un aperçu à Melbourne où son week-end avait été d'excellente facture... jusqu'au dimanche et un souci de boite de vitesses qui avait prématurément mis fin à sa course. Samedi, l'Allemand a récidivé à Sepang, où il a signé le troisième temps de la qualification, éjecté au dernier moment de la première ligne par Jenson Button et sa McLaren.

Si l'écurie de Woking domine pour le moment les débats, Mercedes est dans l'allure. Enfin. Merci le F-duct. Et merci Schumi. L'homme aux 91 victoires en Grands Prix réussit sa meilleure entame depuis qu'il a démarré sa vie de pilote quadragénaire. En 2012, il a battu deux fois Nico Rosberg en qualification alors que ce dernier l'avait devancé 30 fois sur 38 ces deux dernières saisons. Le Baron Rouge se retrouve enfin - à peu près - là où il souhaitait être. Devant. A la bagarre.

"Ça fait très longtemps que je n'avais pas fait un 3e temps en qualification (depuis le Grand Prix du Japon en 2006, ndlr). Si l'on regarde d'où on vient, où on se trouvait la saison dernière, c'est déjà un sacré résultat pour nous. (...) Ça fait du bien de se retrouver en conférence de presse d'après qualification pour la première fois depuis plus de cinq ans !", a-t-il réagi avec le sourire, à peine sorti de son baquet. Au-delà d'être assis aux côtés des patrons du moment, la possibilité de lutter avec eux dimanche et, pourquoi pas, de viser une quatrième victoire en carrière à Sepang satisfait bien plus Schumi qui pense qu'il sera aussi compétitif en condition de course. Même si son compteur points affiche pour le moment un 0, il ne peut que se féliciter de ce début de saison : "Je suis heureux d'être là, comme en Australie. Ce sont deux pistes complètement différentes et cela nous donne une bonne indication pour le reste de la saison".

Samedi, le septuple champion du monde a tiré la quintessence de sa monoplace : "C'est probablement le mieux qu'on pouvait espérer, car on a réglé la voiture en priorité pour qu'elle soit plus efficace en course". "Flashé" à 312,7 km/h dans la dernière ligne droite, Michael Schumacher a également été le plus rapide en terme de vitesse de pointe. Cette semaine, Martin Withmarsh, patron de McLaren, avait senti la menace Mercedes poindre. Il n'a certainement pas changé d'avis samedi. Au plus grand bonheur de Norbert Haug : "On n'avait qu'un passage en Q3 après avoir perdu un train de pneus en Q2 à cause du drapeau jaune. Le tour de Michael le place à 0.023 seconde de Jenson et moins de 0.2 seconde de Lewis. On ne va pas s'enflammer mais on est déjà un concurrent pour McLaren et Red Bull", se félicite le vice-président de Mercedes-Benz Motorsport.

La menace est réelle pour les cadors. Elle sera peut-être encore plus palpable dimanche si jamais la pluie, attendue depuis le début du week-end, finit par tomber sur Sepang. Schumi et la pluie, on connait le duo. Il a fait ses preuves durant quinze ans.  Schumi et Mercedes, ça commence à peine. Et ça pourrait durer. Il ne reste qu'une année de contrat au pilote le plus titré de l'histoire. Cependant, au vu la tournure des événements, pas sûr qu'il ait envie de partir à la pêche en fin de saison.