Hamilton déteste régresser

La cinquième place de Lewis Hamilton ne cadre pas avec les standards monégasques de McLaren. L'écurie aux quinze victoires-record a pourtant dû s'en contenter. Les essais n'avaient pas menti : l'absence de Lewis Hamilton en première ligne, pour la première fois de la saison, et l'élimination de Jenson Button en Q2 pour le deuxième Grand Prix consécutif étaient le signe d'un déclin dominical.

Hamilton a perdu deux places en route : il a fini cinquième. Piégé au stand par Fernando Alonso (Ferrari) puis Sebastian Vettel (Red Bull). "J'ai fait un départ plutôt médiocre - je ne comprends pas ce qui est arrivé - et j'ai été chanceux de ne pas être impliqué dans le crash (ndlr : de Grosjean) dans premier virage", a-t-il dit. "Durant la course, j'ai galéré dans les virages à basse vitesse et j'ai eu du mal à préserver mes pneus arrière. Les faire durer autant que nous l'avons fait, tout en conservant le rythme des meilleurs, fut l'une des choses les plus compliquées que j'aie eu à faire en course."

"J'ai perdu du temps à mon pit stop (une seconde, au tour 29) et donné une place à Fernando [Alonso], et Sebastian [Vettel] a aussi été capable de me passer lorsqu'il a stoppé. Après, ce fut impossible de doubler", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas mon meilleur résultat - je déteste régresser dans une course - mais je pense avoir extrait tout ce que je pouvais de la machine", a assuré le vainqueur de 2008. "Il nous reste vraiment du travail. Nous luttons pour rester dans le coup. Et puis, les autres équipes font aussi des progrès (Mercedes, Red Bull, Ferrari). Nous ne pouvons les laisser s'échappe." Les dix points qu'il a marqués lui permettent de se tenir à treize longueurs du leader du championnat, Alonso.

Depuis ses débuts en F1, en 2000, Jenson Button n'avait inscrit des points qu'à trois reprises. Il n'était pas en zone primée lorsque son parcours à pris fin, à six tours de l'arrivée. Treizième qualifié, douzième au départ, le champion 2009 a vécu un long chemin de croix. "Au départ, Kamui [Kobayashi] m'a presque atterri dessus car il avait été catapulté par quelqu'un d'autre", a-t-il relaté. "Puis j'ai presque été bloqué à la sortie de Sainte Dévote (virage N.1), mais je suis parvenu à me faufiler. Après mon pit stop, j'ai été bloqué derrière Heikki [Kovalainen]. Nous n'étions pas vraiment en bagarre, mais si une voiture se positionne au bon endroit c'est impossible de la dépasser. C'est assez frustrant quand on est bien plus rapide que le gars devant. Au bout du compte, j'ai eu une ouverture au virage N.15 (la sortie du S de la piscine). Nous nous sommes touchés, et j'ai eu une crevaison. Game over."

"Ce résultat a été limité par une performance médiocre en qualification et de la malchance au départ. Quand on part au milieu du paquet, on est plus sujet aux accidents. Ce n'était pas mon jour", a-t-il conclu. Son meilleur tour en course en dit long : 18e en 1'19"923, à 2"627 de Sergio Pérez (Sauber). Au championnat, il est sensiblement décroché, avec 46 points contre 76 au leader. La prochaine étape, le 10 juin, devrait le réjouir. Au Canada, l'an passé, il avait remporté une sensationnelle victoire en poussant Sebastian Vettel à la faute dans le dernier tour.