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Tsonga a bien fait de (re)venir

Laurent Vergne

Mis à jour 17/09/2017 à 20:41 GMT+2

COUPE DAVIS – Vainqueur de ses deux simples face à la Serbie, Jo-Wilfried Tsonga a été le principal artisan de la qualification de l'équipe de France pour la finale, ce week-end, à Lille. Pourtant, le Manceau n'avait pas prévu de jouer le moindre match de Coupe Davis cette année. Pas tant par manque d'envie que par crainte de mal faire.

Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: Getty Images

Dire qu'il ne devait pas être là... La Coupe Davis, cette année, ce devait être sans lui. Jo-Wilfried Tsonga n'avait pris personne en traitre. Dès la fin de l'année dernière, le Sarthois avait prévenu Yannick Noah. "Jo a été clair fin 2016 en me disant qu'il ne jouait pas cette année", avait confié le capitaine au printemps, après le forfait de son leader pour les deux premiers tours face au Japon et à la Grande-Bretagne. Pour cette demi-finale, Tsonga avait même une excellente raison supplémentaire de ne pas venir : il était convié comme témoin au mariage de Jérémy Chardy !
Finalement, Tsonga était bien là au stade Pierre-Mauroy et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a bien fait de venir. Vainqueur de ses deux simples, contre Laslo Djere vendredi pour relancer l'équipe et Dusan Lajovic dimanche pour l'expédier en finale, JWT n'a certes pas signé les deux plus grands exploits de sa carrière, mais il a assuré et rassuré. Et c'est peu dire que ce groupe, pas franchement bardé de certitudes même face à une opposition serbe décimée, en avait besoin. "J'ai gagné mais cela reste le travail de tout un groupe", a sobrement commenté la Tsong'.
Je n'étais pas certain en fin d'année dernière d'être à la hauteur de l'événement
Face à Lajovic, qui, sans être un cador du circuit, valait ce week-end bien mieux que sa 80e place à l'ATP, Tsonga a su serrer le jeu quand il le fallait et surmonter une entame de match délicate. Et il a pris du plaisir, lui qui a connu plus de frustrations qu'autre chose depuis un gros trimestre. "J'ai dû évoluer à un niveau assez élevé pendant 2h30 ou 3h00, donc personnellement, cela me ramène à des choses très positives", a-t-il jugé, allant même jusqu'à avouer avoir pris énormément de plaisir : "Je me suis régalé aujourd'hui, c'était super."
Alors, Jo, ça valait le coup de venir, non ? "Mais ça a toujours valu le coup", s'est-il défendu, avant d'exposer les raisons de ses absences du début de campagne. Elles ne tenaient pas à un quelconque désamour pour l'épreuve ou la vie en communauté, mais à des considérations personnelles. "Je n'étais pas certain en fin d'année dernière d'être à la hauteur de l'événement, explique-t-il. Pour jouer en Coupe Davis, il faut être au top. Et j'allais vivre des événements exceptionnels personnellement avec la naissance de mon bout de chou. J'avais envie de vivre cela pleinement. Je ne voulais pas "galvauder" des matches en Coupe Davis parce que je n'étais pas assez préparé."
Je me suis rendu compte que j'aurais aussi la capacité de m'adapter à mon rôle de papa
Du coup, l'ancien finaliste de l'Open d'Australie a préféré passer son tour, laisser sa place, le temps de co-gérer sa vie de joueur et sa vie d'homme. Ce qui n'a pas toujours été simple, comme il l'a confié dimanche. "Après la naissance de mon petit, dit-il, ça a été très difficile sur le circuit. J'ai beaucoup travaillé pour revenir." Aujourd'hui, il se sent davantage prêt, d'où son retour : "je me suis rendu compte que j'allais pouvoir assurer, que j'aurais aussi la capacité de m'adapter à mon rôle de papa. J'ai postulé et j'ai été pris. Maintenant on est en finale et je suis très heureux."
Finale, Coupe Davis et Tsonga, trois entités qui, jusqu'ici, n'ont pas produit grand-chose de bon. En 2010, blessé, il avait dû renoncer au déplacement brûlant à Belgrade, ce qui avait peut-être coûter le Saladier d'argent aux Bleus. Quatre ans plus tard, diminué, il n'avait joué (et perdu) qu'un match, le premier, contre Wawrinka, avant de rester spectateur du fiasco le samedi et le dimanche. Dès dimanche soir, il commençait à se projeter vers ce rendez-vous qui peut sauver sa saison et marquer sa carrière. "J'ai envie d'être là et à fond, a-t-il promis.
Mais chaque chose en son temps. "Il y a encore un peu de temps, rappelle l'intéressé. Il y aura une sélection. J'espère en faire partie et je vais tout faire pour bien me préparer. Si je suis sur le terrain, j'aurais envie de tout donner pour les gens qui me suivent et qui aiment le tennis." Et dire qu'il ne devait pas être là...
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Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: Getty Images

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