Jo-Wilfried Tsonga : "J'essaie de m'écouter au maximum pour éviter le jour de trop"

Jo-Wilfried Tsonga vit une saison paradoxale. De bons début et fin de saison, mais de gros trous d'air entre les deux. Entre les pépins physiques à gérer et la découverte de la paternité, Tsonga a eu son lot d'émotions à gérer qui explique ses hauts et ses bas. Pourtant, le voici avec 4 titres de plus au compteur, son meilleur bilan comptable sur une saison, ce qui rattrape un peu son manque de réussite en Grand Chelem où il n'a atteint qu'un seul quart de finale à Melbourne. En fin de compte, le Français est toujours en lice pour disputer le Masters dans 15 jours, avant une finale de Coupe Davis.

Evidemment, les forfaits des Djokovic, Murray, Wawrinka, Raonic, Nishikori et Berdych ont aidé à le remettre dans le coup mathématiquement. Devant lui, ils sont encore quatre pour deux places : Goffin et Carreno Busta sont les mieux placés. Kevin Anderson et Juan Martin Del Potro sont encore à l'affût en cas de défaillance. Et derrière Tsonga suit, en cinquième roue du carrosse pour le moment. Il lui faudra viser au moins une demi-finale pour réaliser un coup de force. Mais de là à perturber son sommeil, il y a encore un sacré fossé.

"Le Masters pourrait être une carotte si j'étais tout près. Aujourd'hui, il n'y a pas vraiment de carotte, reconnaît le Français, dans le sens où s'il y a des joueurs qui jouent mieux que moi, je ne peux rien y faire. Donc pour moi le plus important est de vivre mon tournoi au jour le jour. Je suis content d'être ici et de jouer chaque match et de vivre chaque moment à 100 %." Jouer à fond pour tenter de remporter ce tournoi comme en 2008 est une chose entendue, mais l'objectif pour lui est surtout de réviser ses gammes avant la finale de Coupe Davis dans un petit mois. Sans se blesser...

"Jouer trois semaines d'affilée n'est pas forcément de trop. Il faut juste éviter le jour de trop, a souligné JWT. J'essaie de m'écouter au maximum, comme on peut le voir. Je pense que pour durer comme certains le font, il faut savoir prendre des décisions quand elles le méritent. Pour l'instant, pour moi, la décision est de continuer parce que je me sens encore bien. Évidemment, si je sentais la moindre chose, je ne me serais pas aligné cette semaine. Il faut déjà que je me concentre sur ce que j'ai à faire. Essayer de faire un bon tournoi et à la fin, on fera les comptes. "

Ses soucis physiques ont plombé ses chances de jouer les précédentes finales de 2010 et 2014 comme il l'aurait voulu. Son alerte au genou juste après la qualification en septembre a failli lui compliquer la tâche. Le Manceau a pris son temps pour revenir et bien lui en a pris : sa victoire à Anvers et sa finale à Vienne ont montré qu'il était de nouveau compétitif. Il fera tout pour ne pas vivre une nouvelle désillusion... quitte à tirer un trait sur le Masters ? Tsonga n'en est pas là, mais pour lui, s'il avait un choix à faire, il serait évident.

"Gagner mon premier match contre Julien Benneteau voudrait dire que j'ai passé un tour et je serais content. Ce serait déjà une bonne étape de faite vers quelque chose de mieux." Ce quelque chose, ce serait d'abord une éventuelle rencontre avec David Goffin, l'adversaire qui sera à battre à Lille lors de la finale face à la Belgique. Une rencontre que tout le monde attend et qui serait l'un des moments forts de la semaine parisienne, à moins qu'Adrian Mannarino ne le batte avant ou que Benneteau ne domine Tsonga au 2e tour... "Si on vient à se rencontrer, ce ne serait jamais que la troisième fois de la saison. Et sans doute pas la dernière."