Cilic prend sa revanche

OPEN D'AUSTRALIE - Huitièmes de finale messieurs

Marin Cilic (CRO, 14) bat Juan Martin Del Potro (ARG, 4) 5-7, 6-4, 7-5, 5-7, 6-3. Prochain adversaire : Roddick
Andy Roddick (USA, 7) bat Fernando Gonzalez (CHI, 11) 6-3, 3-6, 4-6, 7-5, 6-2

Juan Martin Del Potro a fini par céder. Arrivé blessé au poignet, l'Argentin, vainqueur de l'US Open en septembre dernier, a payé le prix fort de sa partie de tableau difficile en tombant sur Marin Cilic. Un grand Marin Cilic qui n'en finit plus de progresser. Le Croate, 14e mondial, a réussi à dompter celui qui l'avait éliminé l'an passé en huitième de finale de l'Open d'Australie 2009, et en quart de finale du dernier US Open pour rallier ce stade de la compétition à Melbourne pour la première fois de sa carrière. Il faut dire que Del Potro n'a pas eu de victoires faciles avant de retrouver Cilic. Il se rappellera notamment d'une victoire en cinq sets face à James Blake au 2e tour. Tellement bien d'ailleurs qu'il a eu un passage à vide le match suivant face à l'Allemand Florian Mayer, qui lui a infligé un cinglant 6-0 lors du 2e set avant de s'incliner finalement en quatre manches. Cette fois-ci, les 4h38 de match lui ont été fatales.

L'Open d'Australie ne réussit pas trop pour l'instant à Del Potro. L'Argentin avait abandonné sur blessure au 2e tour lors de ses deux premières participations et marqué seulement trois jeux face à Roger Federer en quarts de finale l'année dernière. Avec ce nouveau revers, il "échoue" dans sa tentative de devenir le premier joueur de l'ère Open à remporter coup sur coup ses deux premiers tournois du Grand Chelem. Pourtant, il n'a pas grand chose à se reprocher, en réalisant moins de fautes directes que son adversaire (58 contre 71), mais également moins de coups gagnants (46 contre 67). Avec un pourcentage au service équivalent (60% de premières et 19 aces pour Del Potro et 57% et 20 pour Cilic), l'Argentin s'en voudra certainement d'avoir baissé pavillon en début du 5e set, alors qu'il avait réussi à égaliser à deux sets partout... "C'était un match très éprouvant. Un nouvelle partie en cinq sets pour moi", a reconnu Del Potro. "Marin a joué un grand tennis, il mérite sa victoire.A la fin, après plus de quatre heures sur le court, le service a fait la différence.Maintenant je vais rentrer chez moi et aller voir le médecin. J'ai besoin de me reposer."

A New York, Cilic n'avait pas réussi à sauver une seule des huit occasions de break de l'Argentin. A Melbourne ce dimanche, le Croate a résisté aux deux balles de break de ce même adversaire sur sa dernière mise en jeu pour décrocher l'une de ses plus beaux succès en Grand Chelem, sans doute placé juste derrière sa victoire en trois sets face à Andy Murray, alors N.2 mondial, en huitième de finale du dernier US Open (7-5, 6-2, 6-2), mais en tout cas juste devant celle sur Fernando Gonzalez au 3e tour de Roland-Garros 2008 (6-2, 6-7, 6-3, 6-1). C'est avec cette 2e victoire en cinq sets de la semaine, après un combat épique face à l'Australien Bernard Tomic au 2e tour, que Cilic passe le cap de la première semaine. Une performance de choix, lui qui vient d'enchaîner une 9e victoire en 2010.

Vainqueur du titre à Chennai début janvier, il reste même l'un des trois joueurs invaincus cette saison avec Nikolay Davydenko et Andy Roddick, qu'il retrouvera en quart de finale, l'Américain ayant battu Fernando Gonzalez également en cinq sets et 3h25 de jeu. Le Chilien, N.11 mondial, a frappé la bagatelle de 75 coups gagnants lors des quatre premiers sets, passionnants et dramatiques, jusqu'à ce qu'un coup du sort ne décide du sort de la partie. Sur une balle de quatrième set pour Roddick, un coup droit de l'Américain a été jugé faute avant que le hawk-eye ne la donne bonne.

Gonzalez, qui estimait qu'il aurait pu jouer la balle, est devenu fou de rage lorsque l'arbitre de chaise a entériné l'égalisation de Roddick à deux sets partout. Il a perdu toute sa concentration, cédant son service sur une double-faute dès le début du cinquième set pour ensuite fracasser sa raquette et laisser Roddick s'envoler vers la victoire sur son service. "J'ai eu de la chance de m'en sortir, a soufflé Roddick. Mais quand on s'accroche, on finit toujours par avoir sa chance, c'est ce qui s'est passé ce soir. Quand Fernando commence à être chaud, le match échappe vite à ton contrôle. Mon service m'a permis de rester dedans. Maintenant, j'aimerais vraiment aller plus loin".