La grande désillusion

SIMPLES DAMES, quarts de finale

Dementieva (Rus, 9) bat Mauresmo (Fra, 3) 6-4, 6-3

Elena Dementieva a retrouvé sa forme olympique. Comme il y a quatre ans, quand elle avait perdu en finale des J.O. à Sydney, la Russe disputera une demi-finale de Grand Chelem. Ce mardi, à Paris, la Russe a dominé la numéro 3 mondiale avec un aplomb rare. Comme les deux premiers quarts de finale du tableau, la rencontre a été arrêtée à deux reprises par la pluie. Mais dès les premiers jeux, nullement impressionnée pour son premier match sur le central, Elena a dicté sa loi à son adversaire.

"Amélie aura beaucoup de pression devant son public, moi je n'ai rien à perdre" avait déclaré Dementieva lundi. En effet, Mauresmo débute mal la rencontre en concédant son service. Comme souvent la Française est nerveuse. Première interruption. Au retour, tout va un peu mieux. Elle relève la tête et serre le jeu. A 4-4, deuxième et dernière interruption. Mauresmo revient et commet les mêmes erreurs qu'en début de match. Son coup droit flanche à 4-5 et elle perd la première manche.

Avec son coup droit ravageur, Dementieva n'a jamais laissé la Tricolore se libérer. Toujours sous pression, derrière la ligne de fond de court, Amélie a raté tous les points importants. A 1-2, elle est déjà à la limite de la rupture. Dos mur, elle doit servir une seconde balle très fort. Avec un peu de réussite, elle défend ensuite deux smashes et égalise à 2-2. Ses derniers moments de bravoure. Breakée à deux reprises, humiliée par le coup droit de la Russe, elle a encore laissé sur le central ses rêves de finale si loin du but.

Battue par Davenport à l'US Open en 2000, en demi-finale, Dementieva a jeudi une autre chance de décrocher une finale de Grand Chelem.

Capriati (Usa, 7) bat Serena Williams (Usa, 2) 6-3, 2-6, 6-3

Perturbée à deux reprises par la pluie, le quinzième rencontre entre les deux fortes têtes du tennis féminin américain a été aussi serrée que prévu. Pour la onzième fois, les deux joueuses se sont imposées un troisième set.

Bousculée par son adversaire, gênée par les conditions climatiques, Serena a commis de nombreuses erreurs dans la première manche. Jennifer répond au défi physique et gère mieux les coupures. Dès sa première balle de set, sur son service, Capriati prend l'avantage. Rageuse, la tête de série n°2 a recadré ses frappes dès le début du second set. A 4-0, la cause est entendue.

Dans la troisième et dernière manche, visiblement en manque de repères au niveau des appuis ou peut-être même blessée derrière la cuisse gauche, Serena a toujours couru après le score. Elle estre venue de 1-3 à 3-3 avant de perdre définitivement son engagement à 3-5 sur deux grosses fautes. Pour la 1re fois depuis Wimbledon 2001, Serena est stoppée en quarts de finale d'un Grand Chelem.

Demi-finaliste il y a 14 ans déjà et en 2002, victorieuse en 2001, Capriati rencontrera Myskina dans le dernier carré.

Myskina (Rus, 6) bat Venus Williams (Usa, 4) 6-3, 6-4

Comme sa cadette, Venus n'a peut-être pas trouvé ses repères sur la terre battue glissante et gluante du Suzanne Lenglen, en ce pluvieux mardi. Contre une joueuse assez discrète depuis le début de saison (mais toujours dans le Top 10), l'Américaine a commis 43 fautes directes. Soit 30 de plus que Myskina. Enorme défaillance, notamment en coup droit contre une joueuse qui a fait la pluie et le beau temps en revers tout au long du match.

La Russe a mené 4-0 dans la première manche avant de s'imposer 6-3 et a dû s'employer à deux reprises 1-0 puis 4-3 pour prendre le service de Venus dans le second. L'exploit est de taille pour Anastasia qui se qualifie pour les demi-finales d'un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière.

Suarez (Arg, 14) bat Sharapova (Rus, 18) 6-1, 6-3

Deux fois finaliste (en 2000 et 2003) et deux fois championne (en 2001 et 2002), Paola Suarez n'est pas née de la dernière pluie parisienne. Mais ce palmarès époustouflant est encore loin des espérances de la tête de série n°14 du tournoi... car il ne s'agit que du tournoi de double !

Née en 1976 à Pergamino, Paola est actuellement 14e mondiale. Elle possède un jeu de fond de court tonique assez classique pour l'école argentine. Avec un prise de raquette très fermée, elle peut gifler la balle et fait courir ses adversaires en particulier sur terre. Face à Maria Sharapova, qui doit encore travailler son jeu de jambes, son travail de sape a surtout consisté à déséquilibrer la grande russe. Sans appui, la Sibérienne a commis de nombreuses fautes. Breakée quatre fois dans le premier set, Sharapova a pris tous les risques dans le second en vain, malgré un jeu d'avance à 3-2, service à suivre.

En 2002, L'Argentine avait sorti Amélie Mauresmo en trois sets (6-2, 2-6, 6-4) lors des huitièmes de finale avant d'échouer devant sa compatriote Clarisa Fernandez. Les deux jeunes femmes pourraient se retrouver. Elle a déjà battu Elena Dementieva sur terre battue (2002).