Mission accomplie

Evidemment, l'objectif avoué est atteint. Se retrouver dans le Top 8 mondial avec la possibilité de défier la Grèce ou la Chine en quarts de finale était dans toutes les têtes. Claude Bergeaud en rêvait, les Bleus l'ont fait. Non sans mal encore une fois. Pour un jeu lêché, excitant, on repassera bien entendu, et on attendre le feu follet Parker pour d'autres péripéties plus enflammées. Mais pour survivre dans cette compétition mondiale, la France n'a pas d'autres choix que d'endosser son bleu de travail et partir à la mine pendant 40 minutes.

Une donne maîtrisée à la perfection par les Bleus. L'Angola, limitée à 62 points alors qu'elle tournait à 90 points par match, peut en témoigner. Pour exister face à l'équipe de France, il est conseillé de s'offrir quelques bouteilles d'oxygène, une bonne dose de patience en attaque et enfin une abnégation sur chaque possession de balle. Alors que l'on annonçait l'adversaire du jour comme une équipe en verve, dangereuse à mi-distance et dans le jeu en transition, l'équipe de Claude Bergeaud a fermé rapidement les vannes pour s'éviter quelques désagréments.

Le début de match est d'ailleurs apocalyptique pour les champions d'Afrique. Dans le sillage d'un trio Diaw, Gelabale et, plus surprenant d'un étourdissant Jeanneau (16 points, 5 passes au final), la France prend le match par le bon bout. Une défense pot de colle alliée à un jeu offensif intérieur efficace, l'écart ne tarde pas à grimper (17-6, fin du premier quart). L'arrière Morais ramène un peu son équipe en enquillant 7 points de suite mais à la pause, le jeu en fixation des Français leur octroie 10 points d'avance (34-24) avec, chose nouvelle, une adresse à trois points convenable (3/7).

La suite sera moins réjouissante et apportera même son lot de sueurs froides. Pourtant dominés aux rebonds, les Angolais parviennent à recoller peu à peu au score. La faute à une défense de zone que les Français ne vont pas chercher à déjouer autrement que par des mauvais choix aux shoots extérieurs. A ce petit jeu, Mickaël Piétrus s'enlise dans un 1/6 à trois points. En fin de troisième quart temps, il n'y a pourtant pas péril en la demeure (49-35). Mais le plus dur est à venir.

Sans devenir transcendants mais toujours aussi volontaires, les coéquipiers de Cipriano font boire le bouillon aux Français en marquant 27 points en 10 minutes. Un oubli défensif étonnant pour une équipe qui tenait son match par le bon bout. Le sang-froid de Jeanneau aux lancers-francs permet de conserver un avantage décisif mais d'un match facile, les Bleus ont choisi la méthode tortueuse pour parvenir à leurs fins.

A défaut de briller, cette équipe poursuit sa route et peut s'attendre à un quart de finale détonant. Un match de tranchées face à la Grèce qui a pris le temps de saucissonner la Chine. Une revanche après la demi-finale de l'Euro 2005 qui donnera sans doute plein d'idées aux Tricolores. Si ces dernières pouvaient avoir des allures de feu d'artifice offensif, on en serait plus que ravi. C'est beau les rêves...

France : 25 paniers (dont 6 sur 18 à 3 pts) sur 54 tirs (46%) - 12 LF sur 17 tentés - 40 rebonds (F. Pietrus 7) - 9 passes décisives (Jeanneau 5) - 2 contres - 2 interceptions - 16 balles perdues - 13 fautes personnelles

Marqueurs: Gelabale (14), Jeanneau (16), Foirest (0), M. Pietrus (4), Diarra (6), F. Pietrus (8), Diaw (14), Turiaf (2), Weis (4)

Angola : 24 paniers (dont 6 sur 18 à 3 pts) sur 65 tirs (37%) - 8 LF sur 13 tentés - 32 rebonds (Gomes 7) - 12 passes décisives (Cipriano 7) - 4 contres - 9 interceptions - 11 balles perdues - 20 fautes personnelles

Marqueurs: Cipriano (12), A. Costa (3), Morais (12), Barros (0), Gomes (11), Moussa (2), Almeida (13), Lutonda (2), Mingas (7)