NBA - Kawhi Leonard est le joueur qui va mener les Toronto Raptors en finale

Le 24 octobre dernier, nous avions tenté un pronostic hâtif : celui de placer les Toronto Raptors en finales NBA. Les Canadiens venaient de gagner leurs quatre premiers matches de la saison régulière. C’était donc prématuré. Mais il y avait vraiment quelque chose de spécial qui se dégageait de cette équipe. Certains nous ont – à raison – fait remarquer qu’il était bien trop tôt pour émettre de tels jugements. Plusieurs mois plus tard, la franchise de l’Ontario a fini deuxième de sa Conférence avec un bilan de 58 victoires. Les Raptors ont ensuite éliminé le Magic au premier tour des playoffs (4-1) avant de battre assez nettement les Sixers lors du Match 1 des demi-finales à l’Est disputé ce weekend (108-95).

Le premier argument avancé dans notre pari du début de saison était en réalité un homme. Kawhi Leonard. Il faisait déjà la différence, et on le voyait porter Toronto beaucoup plus haut. Une pensée illustrée par sa prestation samedi soir. L’ailier All-Star a martyrisé la défense de Philadelphie de bout en bout, prenant le dessus tour à tour sur Ben Simmons, Tobias Harris ou même un stoppeur réputé comme Jimmy Butler. 45 points au total, son record personnel en playoffs. Ce match nous a conforté sur un avis qu’il valait mieux ne pas clamer haut et fort au cours des derniers mois : Leonard est l’un des quatre meilleurs joueurs NBA et il est surtout le meilleur joueur à l’Est (les trois autres : Kevin Durant, Stephen Curry et LeBron James, évoluent à l’Ouest).

Ça peut paraître étrange après l’exercice impressionnant réalisé par Giannis Antetokounmpo. Le Grec sera élu MVP de la saison. Il a été le plus productif. Le meilleur joueur de la meilleure équipe. Mais il n’évolue pas au même niveau que la superstar des Raptors. Pas en playoffs. Attention, Giannis n’est pas mauvais en playoffs. Au contraire, il est même brillant. Mais il a quelques limitations, contrairement à Kawhi. Antetokounmpo peut dominer une équipe à lui tout seul, grâce à des qualités athlétiques hors du commun. Mais peut-on vraiment lui confier la balle dans les dernières minutes d’un match serré ? Avec son style de jeu actuel, comment le laisser prendre une rencontre à son compte quand les défenses se resserrent et que les possessions décisives se jouent sur demi-terrain ?

D’ailleurs, dans les moments les plus chauds, les Bucks filent la gonfle à Eric Bledsoe ou Khris Middleton. Et c’est problématique. Ça va peser sur la série entre Boston et Milwaukee. Dans les quelques matches de la série qui seront disputés jusqu’à la dernière seconde, est-ce que vous préféreriez passer la balle à Kyrie Irving ou à Bledsoe ? La question ne se pose même pas pour les Raptors. Le guide, c’est Leonard. Il n’y a aucun doute sur le fait qu’il peut se créer son propre tir de n’importe quel coin du parquet. Et à n’importe quel moment. Surtout quand le match est en jeu. “C’est un joueur spectaculaire. Une superstar. Il est aussi fort que n’importe qui en NBA pour se trouver un tir. Et le mettre“, notait notamment J.J. Redick après la performance époustouflante de l’ancien joueur des Spurs contre Philadelphie.

C’est exactement pour ça que Masai Ujiri, le Président des Raptors, l’a fait venir à Toronto. Il a pris le risque de céder DeMar DeRozan, l’icône de l’organisation, pour un Leonard en fin de contrat (il sera libre en juillet) justement dans l’optique de disputer enfin les finales NBA. Parce qu’il le croyait capable de faire passer un cap à cette équipe talentueuse mais constamment éliminée avant la dernière marche vers le titre. Ce début de playoffs confirme tout à fait ce qu’envisageait Ujiri. Avec plus de 30 points de moyenne en six rencontres, Leonard fait déjà une plus forte impression que DeRozan pendant toutes ses années sous la tunique des Raptors.

Il cartonne. Contrairement à son prédécesseur, il a un impact positif sur le reste de son équipe. DeRozan bouchait les espaces avec son jeu à mi-distance, et son inefficacité relative. C’est tout l’inverse avec Leonard. Il est capable de rentrer des tirs lointains, ce qui force ses adversaires à le coller de près. De quoi étirer les espaces. Il attire tellement l’attention de la défense que ça ouvre les lignes pour ses coéquipiers. Notamment Pascal Siakam, qui confirme en playoffs qu’il est bien un All-Star en puissance. “Kawhi est surveillé et ça me donne des opportunités“, expliquait l’intérieur camerounais après inscrit 29 points à 12 sur 15 aux tirs dans le Match 1.

Jusqu’à présent, Kawhi Leonard donne donc raison à ses dirigeants. Et aussi à notre pronostic par la même occasion. Toronto en finales NBA, on y croit plus que jamais.