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NBA - Victor Wembanyama, vraiment l'un des meilleurs rookies de l’histoire ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 07/05/2024 à 11:29 GMT+2

NBA - Auteur d'une saison absolument mémorable, Victor Wembanyama a été logiquement nommé Rookie of The Year en amassant tous les votes. Le Français a impressionné tout le monde mais il n'est pas le premier rookie à se montrer aussi fort à ses débuts. Il y en a même plusieurs qui ont peut-être été tout aussi impactants, voire plus.

Victor Wembanyama lors du match entre les San Antonio Spurs et les New Orleans Pelicans en NBA

Crédit: Getty Images

Victor Wembanyama est devenu le sixième joueur NBA élu Rookie Of The Year à l’unanimité après Ralph Sampson, David Robinson, Blake Griffin, Damian Lillard et Karl-Anthony Towns. Rafler tous les votes dépend évidemment aussi de la concurrence mise face au joueur qui décroche le trophée – dans le cas présent, Chet Holmgren a tout de même signé une très belle saison – mais le Français a tellement marqué les esprits que sa saison fait déjà office de référence historique.
ESPN parle de l’une "des meilleures campagnes jamais vues pour un rookie " et même la NBA va dans le même sens en mettant en avant "l’une des meilleures saisons rookie de l’Histoire." Certains iront même plus loin en plaçant les performances du jeune homme tout en haut.
Le natif du Chesnay est un phénomène médiatique sans précédent. Pas seulement pour ce qu’il fait sur le terrain, même si ça en découle, mais aussi pour ce qu’il incarne, à savoir le futur de la ligue. Rien que ça. Les attentes étaient absolument gigantesques et le fait qu’il les dépasse est une énorme performance, peut-être encore plus grande que ses prestations en elles-mêmes, qui peut pousser à surévaluer ce qu’il a réalisé dès ses débuts outre-Atlantique.

Différencier statistiques et niveau de jeu

Mais c’est vrai que l’impression visuelle est absolument époustouflante. Wembanyama fait des choses qui n’ont jamais été vus à ce niveau sur un terrain de basket. Ses accomplissements sont aussi inédits. Tout simplement parce qu’il n’y a jamais eu un joueur comme lui. Et ça choque. Au-delà de ses 21,4 points, 10,6 rebonds, 3,9 passes et 3,6 blocks (premier en NBA) de moyenne, il y a eu déjà un match en "5 by 5", une performance rare, un triple-double avec les contres ou encore un match de mammouth à 40 points et 20 rebonds.
Il reste tout de même parfois difficile de différencier statistiques et niveau de jeu. Les chiffres sont censés nous donner des indications et quantifier autant que possible l’apport d’un joueur. Mais le basket est beaucoup plus complexe. Ça n’empêche pas que le jeune homme de 20 ans a validé toutes les cases très rapidement. Il a montré qu’il était prêt à s’affirmer comme une première option de tout premier plan en NBA et son impact défensif est tel qu’il est déjà l’un des trois finalistes pour le trophée de meilleur défenseur.
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Victor Wembanyama

Crédit: Getty Images

Maintenant, il y a tout de même un critère qui ne doit pas écarté totalement. Celui du bilan collectif. Le constat un peu simpliste reviendrait à souligner la faiblesse de l’effectif des Spurs. Mais San Antonio a gagné autant de matches – seulement 22 ! – avant l’arrivée de Wembanyama. La franchise texane est même passée tout proche de signer la plus mauvaise saison de son Histoire malgré l’arrivée du Français. Les Devin Vassell, Keldon Johnson, Jeremy Sochan et compagnie étaient déjà là l’année précédente et ils n’ont pas fait pire.
Parce que même s’il est déjà impressionnant et en avance pour son âge, Wembanyama a encore beaucoup à apprendre pour faire gagner son équipe. Des progrès aperçus en fin de saison, quand les Spurs ont décroché 7 victoires sur leurs 11 derniers matches. La suite s’annonce extrêmement prometteuse pour lui, et donc pour l’organisation. Mais il y a tout de même eu quelques rookies qui ont eux aussi sorti des saisons extraordinaire tout en faisant passer de suite un cap à leur franchise.

David Robinson

Le premier "first pick" de l’Histoire des Spurs. Drafté en 1987, le géant ne s’est pointé en NBA que deux ans après. Et pour cause, il terminait son service militaire avec la marine américaine. La franchise texane n’a pas attendu pour rien. De suite une superstar de la ligue à 24 ans, Robinson a compilé plus de 24 points, 12 rebonds et quasiment 4 contres de moyenne. Des statistiques supérieures à celles de Wembanyama à une époque où le jeu était pourtant beaucoup plus lent (et avec donc moins de possessions à jouer et autant d’opportunités en moins de gonfler les chiffres). La principale différence, c’est que San Antonio est passé de 21 à 56 suite à l’arrivée de "l’Amiral" ! Les Spurs ont carrément atteint les demi-finales de Conférence avec un David Robinson All-Star, sixième du vote pour le MVP, nommé dans la troisième All-NBA team mais aussi dans le deuxième cinq défensif.

Michael Jordan

Arrivé chez les pros la même année que Charles Barkley et Hakeem Olajuwon, deux Hall Of Famers, Jordan a réussi à rafler le trophée de Rookie Of The Year en ravageant les défenses dès ses débuts. 28 points de moyenne, en plus de ses 6 rebonds et 6 passes. Il a même mené en playoffs une équipe des Bulls pourtant très faiblarde.
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Michael Jordan sous le maillot des Bulls en 1998

Crédit: Getty Images

Blake Griffin

Un élément de comparaison un peu plus moderne. Comme Chet Holmgren, principal rival de Victor Wembanyama, Griffin a débuté sa carrière un an après sa draft à la suite d’une blessure. Mais il a vite rattrapé le temps perdu en martyrisant toutes les raquettes du pays. Hyper explosif, dominant, l’intérieur a cumulé 22 points, 12 rebonds et presque 4 passes. Plus fort encore, il a mis les Clippers sur la carte alors que la franchise trainait une très mauvaise réputation.

Tim Duncan

Le destin des Spurs a basculé le jour où l’organisation a hérité du premier choix de la draft 1997, gagnant ainsi le droit de choisir Duncan. Ses stats lors de sa saison rookie sont très solides mais pas forcément hyper impressionnantes – 21 points, 12 rebonds – mais il faut se rappeler qu’il devait partager la balle avec Robinson. Le jeune homme était déjà tellement fort. Il a impressionné tout le monde, un peu comme le Français cette saison. Au point de finir cinquième du vote pour le MVP et surtout d’être élu dans le meilleur cinq de la saison ! C’est comme si Wembanyama avait délogé Nikola Jokic et serait devenu le meilleur pivot de la ligue dès cette année. Tim Duncan s’est directement affirmé comme l’un des basketteurs les plus forts de la planète. Il a d’ailleurs décroché sa première bague l’année suivante, en 1999, pour sa saison sophomore.

Larry Bird

Encore un joueur nommé dans la première All-NBA Team dès sa saison rookie, avec 21 points, 10 rebonds et plus de 4 passes par match. Mieux encore, le nouveau patron des Celtics a fait de Boston la meilleure équipe de la saison régulière avec 61 victoires.

LeBron James

La comparaison est intéressante parce que le King est arrivé dans la ligue avec des attentes comparables à celles de Wembanyama. Il avait même un an de moins (19) et sortait directement du lycée. James a mis de suite tout le monde d’accord en compilant 21 points, 5 rebonds et 6 passes. En revanche, il n’a pas été All-Star et a manqué de peu les playoffs. Son année rookie est moins marquante que celle de l’ancien joueur de Levallois statistiquement parlant mais elle est au moins aussi impressionnante.
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LeBron James

Crédit: Getty Images

Magic Johnson

Champion NBA et MVP des finales ça vous classe un homme, non ? Alors, évidemment, Magic jouait pour une équipe des Lakers formidable mais il en était le maître à jouer avec ses 18 points, 7 rebonds et 7 passes de moyenne. Pour l’anecdote, c’est Bird qui a été nommé rookie de l’année en 1980. Johnson s’est rattrapé avec le titre dès ses débuts.

Kareem Abdul-Jabbar

C’est évidemment une toute autre époque mais il n’empêche que Jabbar, alors appelé Lew Alcindor, a cumulé 28 points et 14 rebonds de moyenne lors de sa saison rookie. Il a terminé troisième du MVP. Un monstre, d’emblée.

Wilt Chamberlain

Peut-être que Victor Wembanyama battra un jour certains de ses records. En attendant, Chamberlain reste peut-être le meilleur rookie de tous les temps. Il était si fort qu’il a été nommé de suite été nommé MVP ! En même temps, pouvait-il seulement en être autrement après avoir enfilé 37 points et 27 rebonds de moyenne en 1960 ? Il était déjà largement au-dessus du lot. La suite de sa carrière l’a confirmé par la suite.
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Wilt Chamberlain contre les Celtics

Crédit: Eurosport

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