MONDIAUX - Monstrueux au tir comme sur les skis, Boe à mi-chemin du Grand Chelem

MONDIAUX - Victorieux sans trembler du sprint et de la poursuite des championnats du monde d'Oberhof, Johannes Boe écrase la concurrence à tel point qu'on se demande s'il peut réaliser un Grand Chelem inédit en remportant les quatre courses individuelles. Début de réponse justement lors de l'individuel ce mardi. La mass start clôturera elle la quinzaine dimanche.

Auteur du doublé sprint-poursuite ce week-end, le Norvégien Johannes Boe est à mi-chemin du défi encore jamais relevé en biathlon de rafler les quatre épreuves individuelles en une même édition des Championnats du monde.

Victorieux du sprint samedi avec un 9/10 sur le pas de tir, Boe y avait été, de son propre aveu, "assez chanceux", avec plusieurs balles en limite de cible.

Le lendemain, c'est une démonstration magistrale que le cadet des frères Boe (29 ans) a offert en poursuite: 20/20 au tir et nettement plus d'une minute de marge sur son plus proche concurrent sur la ligne d'arrivée, malgré une dernière boucle skiée comme un tour d'honneur.

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"Après sa médaille d'or (en sprint) qui l'a libéré, il a pu faire le biathlon qu'il rêve de faire, qu'il n'est pas toujours en mesure de faire. C'était une émotion forte à la fin parce qu'il a maîtrisé son sujet comme Martin (Fourcade) a pu le faire en son temps", compare Siegfried Mazet, l'entraîneur de tir des Norvégiens, auparavant dans l'encadrement français.

"Le 20 sur 20, avec toutes les balles qui rentrent bien dedans, le ski qui va bien, c'est une performance de haut niveau, c'est comme en gymnastique quand (Nadia) Comaneci fait le geste parfait dans le timing parfait, c'est rare", poursuit-il.

"Il y a la sensation qu'on est arrivé à ce qu'on pouvait faire de mieux, estime Mazet. Peut-être qu'il peut faire encore mieux physiquement, mais je ne suis pas sûr..." Au sommet de son art, Boe deviendra-t-il en fin de semaine le premier biathlète à signer ce quarté inédit ? Lui assure ne pas en rêver.

Invaincu en 2023

La troisième course individuelle, l'individuel, est programmée mardi (14h30), et la dernière, la mass start, dimanche. Entre les deux, le Norvégien participera au moins au relais masculin samedi. Les raisons d'y croire tiennent à la saison folle du champion scandinave.

Boe est encore invaincu en 2023. Coupe du monde et Mondiaux confondus, il est sur une série de huit victoires individuelles d'affilée mêlant les quatre formats du biathlon depuis début janvier. Au total, il a remporté treize des seize courses individuelles disputées depuis le début de l'hiver et est monté sur les quinze derniers podiums.

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"C'est un extraterrestre", salue son compatriote Sturla Laegreid, celui que le quadruple champion olympique 2022 relègue le moins loin. "J'ai discuté avec Tarjei Boe à Anterselva (en janvier) qui m'a dit: +Je ne suis même plus sûr que ce soit mon frère tellement il est fort +", raconte Quentin Fillon Maillet.

Jusque-là, tant les Français Martin Fourcade que Raphaël Poirée et le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, le premier et le dernier à deux reprises, que l'Allemande Laura Dahlmeier, la Norvégienne Liv Grete Skjelbreid et l'Ukrainienne Olena Zubrilova, ont plafonné à trois médailles d'or individuelles en une quinzaine mondiale.

En incluant les relais (dont les mixtes introduits le plus récemment), elles ne sont que deux à avoir collectionné les titres en une même édition des Mondiaux: la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland en 2020, même sept fois médaillée en sept courses cette année-là, et Dahlmeier en 2017. Côté masculin, Fourcade (2016) s'est arrêté à quatre, comme Boe en 2019.

"J'ai senti dès le premier tir que c'était mon jour, avouait Boe après la poursuite. Il n'y avait pas grand-chose qui pouvait m'arrêter." Jusqu'à quand?

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