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Mondiaux de Nove Mesto | Sprint dames | "Rare de partager ça" : C'étaient les championnats de France de Nove Mesto
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Publié 09/02/2024 à 20:43 GMT+1
En réalisant un retentissant quadruplé sur le sprint dames des Mondiaux de Nove Mesto, Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet, Lou Jeanmonnot et Sophie Chauveau ont fait l'histoire du biathlon français vendredi. Et si elles avaient du mal à réaliser l'ampleur de leur triomphe à l'arrivée, ce résultat est aussi le miroir d'un hiver qui a révélé une force jamais vue dans un collectif tricolore.
Un hymne, quatre Bleues : la Marseillaise en vidéo
Video credit: Eurosport
C'est toute la magie et la difficulté de championnats du monde ou des Jeux Olympiques. Il faut répondre présent le jour J. Gagner en Coupe du monde donne certainement de la confiance, mais n'est nullement une garantie. Avec trois Françaises – Justine Braisaz-Bouchet (2e), Julia Simon (4e) et Lou Jeanmonnot (6e) – dans les six premières du classement général, l'équipe de France savait qu'elle avait de sérieuses chances de médailles dans les courses individuelles. Mais de là à truster les trois places du podium dans un ordre différent (Simon devant Braisaz et Jeanmonnot), il y a un monde, surtout quand le 4e rang de Sophie Chauveau vient ajouter la cerise sur le gâteau tricolore.
Dans une épreuve individuelle des championnats du monde, seule l'URSS avait réalisé un tel quadruplé, en 1984. Il y a 40 ans donc, une autre époque. Forcément, il y avait une certaine incrédulité parmi les héroïnes du jour. Avec une faute au tir, Lou Jeanmonnot pensait d'ailleurs avoir laissé passer sa chance, tandis que Julia Simon, qui avait déjà du mal à réaliser qu'elle avait raflé la mise, n'osait pas croire au triplé. Alors un quadruplé, vous pensez. Mais celle qui a le mieux résumé le sentiment général est peut-être Justine Braisaz-Bouchet.
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Les larmes de Simon sur un podium tout Bleues
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Entre incrédulité et assurance : "Elles annoncent la couleur et vont au bout de l'histoire"
Pour elle, il y avait une atmosphère surréaliste de… championnats de France à Nove Mesto. "C'est exactement ça. De partager ça ensemble, c'est une rare occasion dans une carrière. Je pense qu'on va prendre le temps de profiter ce soir", s'est-elle enthousiasmée.
Et notre consultante Sandrine Bailly d'embrayer : "C'était la patrouille de France, Nove Mesto bleu, blanc rouge. On va manquer de mots, il n'y a pas vraiment de superlatifs. Ce que je trouve chouette, c'est qu'en course individuelle, quand on réussit, la fête est vraiment personnelle. Partager avec le groupe, c'est parfois difficile parce que les autres n'ont pas toujours réussi. Et là, le fait qu'elles aient toutes réussi, c'est rare et elles vont toutes se coucher ce soir avec la satisfaction du travail bien fait, de la performance."
A 21 ans, pour ses premiers championnats du monde et malgré deux erreurs au tir, la benjamine Jeanne Richard s'est même offert un Top 15. Sa fraîcheur à l'arrivée quand, fière de son résultat, elle a pris connaissance du classement historique de ses compatriotes, faisait plaisir à voir. Mais plus que cela, ce tir groupé témoigne de la richesse de la génération de l'équipe de France féminine. Et qui de mieux pour le constater qu'une ancienne vainqueure du gros globe de cristal (2005) ?
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"What The Fuck ?" Quadruplé fou et incrédulité chez les Bleues
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Densité exceptionnelle, complémentarité et émulation
"Ce qui est fou, c'est qu'elles le font avec une facilité un peu déconcertante. Elles annoncent les choses et elles vont au bout de l'histoire. A mon époque, pas mal de filles étaient capables de monter sur le podium, mais moins régulièrement, se remémore Sandrine Bailly. Si je dois comparer, quand j'étais sur le circuit, c'étaient les Allemandes qui étaient capables de faire ce que font les Françaises maintenant. La densité actuelle chez les filles est à un niveau supérieur. Elles sont toutes proches du sommet en même temps, ce qui est rare aussi parce que souvent, il y a des phases dans les carrières. Chacune a sa progression normalement, et là, elles sont toutes performantes, et ce n'est pas près de s'arrêter parce que les jeunes sont là, comme Jeanne Richard ou Gilonne Guigonnat, et toutes celles qui sont en IBU Cup."
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Une fusée en argent : Braisaz-Bouchet a encore mis le feu à la piste
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Dans cette domination insolente, il y a un petit air de Norvège au féminin. Déjà sur le relais mixte, Braisaz-Bouchet et Simon avaient impressionné pour conquérir une première médaille d'or collective. Vendredi sur le sprint, il y avait deux mondes : celui des Françaises et celui du reste des concurrentes. Les Françaises sont sur leur planète, elles peuvent toutes gagner et le danger vient de partout parce qu'elles ont aussi chacune leurs points forts et leur manière bien à elles d'exceller dans leur discipline.
"Elles peuvent toutes prendre exemple les unes sur les autres, souligne enfin Sandrine Bailly. Si elles veulent travailler la rapidité au tir, il n'y a pas mieux qu'une Julia Simon pour sortir de sa zone de confort. Justine, techniquement, en ski, est hyper forte. C'est une des plus jolies skieuses. Elles ont toutes des qualités différentes et s'adaptent en fonction. Justine s'appuie sur son ski, Julia met 18 secondes pour tirer debout, ça compense." Et cela ne fait vraisemblablement que commencer : elles se sont idéalement placées pour chasser d'autres breloques sur la poursuite dimanche.
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